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jeudi 27 décembre 2018

Bilan 2018 | Une année contrastée

C'est ma 8ème année de sport consécutive depuis ma reprise sérieuse en 2011, et chose la plus importante, j'arrive toujours à me faire plaisir, comme le confirme les volumes horaires de pratique.

En termes de performance, le bilan est contrasté avec une belle réussite, la TDS, mais également plusieurs déceptions liées à des pépins physiques.


Les résultats

J'avais deux objectifs, la TDS et le marathon de New-York :
  • Concernant la TDS, c'est en toute modestie une belle satisfaction, avec une course mieux gérée que mon précédent ultra (la CCC en 2016), et un classement au delà de mes espérances (Top 50 !). Grosse satisfaction, donc. Post ici.
  • Concernant New-York, c'est un mixte de déception et de frustration, car blessé dès le début de la préparation avec une périostite, j'y suis allé juste pour terminer, mais très loin de ma valeur intrinsèque (temps final en 3h19 …. soit 29 minutes de plus que l’année dernière) et sans réel plaisir. Grosse déception / frustration, donc. Post ici.
Les Vosges : ma destination favorite en juin / juillet pour préparer la TDS

Ni exceptionnels, ni ridicules, les autres résultats de l’année : 
  • La découverte du trail blanc lors d’une épreuve combinée sur deux jours dans les Vosges (7ème sur 290 ; post ici) ; 
  • Un trail dans les Ardennes luxembourgeoises couru sur un coup de tête (14ème sur 97 ; post ici) ; 
  • Un chrono honorable lors du semi-marathon de Paris en 1:22:04 (post ici) ; 
  • Une disqualification aux crêtes de Spa, la faute à deux chevilles tordues. J'ai coupé le parcours pour abréger les souffrances et j'ai été logiquement disqualifié (post ici) ;
  • Encore des problèmes de chevilles lors du X-trail des Vosges (3 épreuves sur un même week-end) où je me suis fait violence pour terminer (post ici) ;
  • L’enchaînement pour la première fois d'une semaine d'entrainement très chargée avec une compétition, le semi-marathon de Luxembourg. Dans ce contexte, le chrono en 1:26:09 n'est pas ridicule du tout (post ici) ; 
  • Une première épreuve préparatoire à la TDS, le trail du Gypaète, terminée au pied du podium (parcours 75 km ; post ici) ; 
  • Une seconde épreuve préparatoire, le trail de Courmayeur, terminé à la 7ème place (parcours 55km ; post ici).

Deux DNS à noter :
  • A la Bruxelles Night Run, à cause d'une invitation à l'anniversaire d'un amis. Il n'aurait pas pu placer sa soirée à une autre date !
  • Au Semi-marathon de Remich, qui devait être couru en préparation de New York, et qui a été annulé pour cause de blessure.
Coté vélo, 3ème année de suite très calme, avec néanmoins une participation à la cyclo de Liège-Bastogne-Liège (parcours intermédiaire de 150 km). Couru avec un minimum d’entrainement mais sous un très beau soleil printanier, ce fut un grand plaisir (post ici).

Le Mont Blanc et moi, une photo qui résume bien mon mois d’août 2018


Les chiffres 

Comme le montre le graphique ci-dessous, j’explose mon volume annuel de course à pied alors même que je n’ai quasiment rien fait pour préparer New York. Il faut toutefois préciser que les chiffres sont gonflés en 2018 par de la randonnée effectuée à basse intensité. En termes de distance, cela représente 3.000 km !



La tendance des années précédentes se confirme également pour le vélo, mais je suis toutefois surpris d'être aussi bas. A noter que je ne reporte pas systématiquement toutes mes heures sur home-trainer, ce qui créé un biais de comparaison dans le temps.


Quels enseignements ?

Mon corps a des limites. C'est une évidence mais cette année je les ai touchées. Je pense que ma blessure en début de préparation pour New- York résulte à la fois d'un trop grand volume pour préparer la TDS et d'un manque de récupération juste après. 

Toujours pas de baisse de performance en vue. Toutefois, la quarantaine se rapprochant, cela ne devrait plus trop tarder malheureusement :-(


What else ?

Ah oui, j'ai modestement contribué pour quelques euros à la 1ère édition de Point de Coté, la revue papier éditée par Les Genoux dans le Gif. En contrepartie, mon nom figure dans la revue.



Par ailleurs, j'ai continué à échanger avec les quelques personnes rencontrées ici où là, et notamment :
  • Vincent Delebarre. J'ai eu l'opportunité de participer à un stage animé par cet ancien vainqueur de l'UTMB (édition 2004) et j'en ai profité pour l'abreuver de questions.
  • Ugo Ferrari. J'écoute depuis le début de l'année son podcast sur soundcloud et même si je ne suis pas toujours d'accord avec ce qu'il dit, c'est à ma connaissance le seul trailer élite à faire cela en France. Petite surprise, je l'ai croisé dans Chamonix lors de la séance de dédicace de Point de Coté, et il s'en est suivi une agréable discussion. Merci à lui d'avoir pris le temps de parler avec moi !

Lors du stage avec Vincent Delebarre, moi avec l'appareil photo, lui franchissant la crevasse

samedi 17 novembre 2018

Compte rendu | Marathon de New-York 2018 : Ça aurait pu être pire ...

Central Park, l'avant-veille du marathon

N'ayant pas pu m’entraîner en course à pied lors des 5 semaines précédant ce marathon (!), je n'avais qu'un seul objectif : TERMINER. Comme expliqué dans le précédent post, c'était un objectif par défaut, conséquence d'une blessure en début de préparation.

Pour ne pas faire durer le suspense, l'objectif a été atteint, dans un chrono très loin de mon record, mais néanmoins correct (3:19).


L'avant course

J'étais un peu "en dedans" durant les deux derniers jours avant la course, pensant en toute sincérité ne pas terminer. En allant l'avant veille sur le lieu d'arrivée, je me demandais bien si j'allais y revenir :-(

Néanmoins, je ne me suis pas totalement laissé abattre, et j'ai fait honneur à la tradition du cheesecake new-yorkais d'avant course pour la 3ème année de suite :-)

Pâtisseries made in USA

Pour le retrait des dossards, ce fût pareil que les années précédentes. Le retrait en lui-même était fluide, par contre sur le stand du partenaire, New Balance, c'était irrespirable.


Le jour J

Ayant encore en tête le stress de l'année passée, je suis parti cette fois bien plus tôt en prenant le ferry de 5h30. L'avantage fût la fluidité du trajet, et l'inconvénient fût de devoir attendre 3h au départ. Heureusement, j'avais prévu de chaudes affaires, car jusqu'au levé du soleil, c'était plutôt frisquet.

Au moment de prendre le départ, j'avais deux craintes avec :  
(i) Un réveil de la périostite
(ii) La casse musculaire inhérente au marathon, et spécialement avec mon absence de préparation

Concernant la périostite, je n'ai ressenti aucune douleur en course. Par contre, coté casse musculaire, j'ai "dégusté". Dès la descente du pont Verrazano, j'ai senti que les jambes commençaient à picoter. Jusqu'au 30ème la douleur était gérable, après c'est devenu dur, et même très dur à compter du 35ème, si bien que je me suis mis deux fois à marcher.

Coté chrono, je termine en 3:19 sachant que je suis passé en 1:34 au semi. En gérant mieux ma course, j'aurais peut-être pu faire 3:15, mais c'est tout à fait anecdotique. Comme on le voit ci-dessous, je m'écroule sur la fin :
  • 22:08 du départ au 5ème 
  • 22:20 du 5 au 10 ème 
  • 22:37 du 10 au 15 ème 
  • 22:08 du 15 au 20 ème 
  • 22:07 du 20 au 25 ème 
  • 22:33 du 25 au 30 ème 
  • 24:32 du 30 au 35 ème 
  • 27:54 du 35 au 40 ème 

Anecdotes
  • En discutant avec des participants dans le bus nous menant au départ, j'ai appris que les employés de la NYRR ne sont pas autorisés à courir le marathon (car réquisitionnés par l'organisation), mais qu'en contrepartie, ils reçoivent 3 dossards à attribuer comme ils le souhaitent. Une bonne raison de se faire des amis auprès de la NYRR ... 
  • Peter Ciaccia dirigeait pour la dernière fois le marathon de New-York. Alors que l'année dernière j'avais pu lui serrer la main à l'arrivée, je l'ai croisé cette année dans le ferry menant au départ. 
  • Je me suis retrouvé en course avec Dominique Chauvelier, qui lui vient depuis très longtemps à New-York en tant qu'accompagnateur d'un voyagiste. J'ai été très surpris par sa façon de courir, avec à un moment une accélération marquée (il ne terminera pas).
  • Dans les jours qui ont suivi, les douleurs musculaires étaient très vives, marchant à la vitesse d'un nonagénaire, et ayant des difficultés à descendre les escaliers. Au bureau, tout le monde se moquait de moi !
  • Mon départ étant légèrement avancé par rapport à celui des élites, j'ai vu les kenyans me doubler et petite anecdote, cela correspondait pile à un moment où ils passaient à la TV. Le live ayant été mis sur Youtube, j'ai pu me voir (lien ici, à partir de 13:22)





What's next ?

C'est évident, la saison est terminée, il est maintenant nécessaire de couper un bon moment pour être certain de laisser derrière moi cette périostite. Même si je n'ai pas eu mal pendant la course, je continue d'avoir l'impression que ce n'est pas totalement remis, et en l'absence d'objectif, autant  ne pas prendre de risque.

Je suis clairement frustré, moi qui nourrissait de grandes ambitions. J'aimerais évidemment prendre ma revanche, mais ce n'est pas certain que cela soit en 2019, notamment parce que je ne serai pas automatiquement qualifié.


Quartier d'Astoria

samedi 27 octobre 2018

Marathon de New-York 2018 : Histoire d'un rendez-vous manqué

Un an que j'en rêve, un an que j'ai Rod Dixon en fonds d'écran venant de franchir la ligne d'arrivé de l'édition 1983, un an que j'espère pouvoir y claquer un sub 2:50:00, un an que j'écoute dans ma voiture Alicia Keys chanter Empire State Of Mind ... et finalement, je ne sais même pas si je vais être en mesure de terminer "la" course qui me fait vibrer ....

Rod Dixon, vainqueur de l'édition 1983 - (c) NYRR


TDS 2018 : une victoire à la Pyrrhus 

Après avoir été sur mon petit nuage suite à la TDS (Top 50, oh yeah !), il a fallu reprendre le chemin de l'entrainement, et quasiment dès la reprise, des douleurs sont apparues jambe droite :
  • Parfois, la séance arrivait à passer, sentant juste une petite douleur et un peu de raideur dans la jambe ;
  • Parfois, la séance ne passait pas du tout et j'étais obligé de me mettre à marcher pour calmer la douleur.
Je suis bien entendu aller voir mon ostéopathe qui avait fait des miracles l'année dernière. Elle a identifié un blocage de la tête du péroné, et a tout remis en place, mais elle a aussi détecté une périostite où le premier des traitements est l'arrêt de l'activité provoquant la douleur. Fonction des cas, il faut de 10 jours à plusieurs mois pour s'en remettre (!).

J'ai laissé passer une semaine sans m'entrainer, mais dès la première séance, la douleur est revenue au bout de 20 minutes. J'ai donc décidé de tenter un coup de poker en ne courant plus jusqu'à la date du marathon mais en continuant à m'entrainer avec (i) du home trainer pour conserver le cardio et (ii) des exercices de renforcement musculaire pour être un minimum en mesure d'encaisser la distance du marathon. A priori, je ne suis pas trop mal physiquement car le week-end dernier j'ai roulé près de 300 km sans fatigue excessive. Par contre, je vais me présenter au départ sans la moindre séance de running au cours des 5 dernières semaines précédant l'épreuve ... ça ressemble au mieux à un gros pari, au pire à une mission suicide.

Pour couronner le tout, je me suis totalement relâché sur le plan alimentaire (ah le chocolat ...), mais bon, sans objectif de chrono, difficile de garder son poids de forme.


Bill Rodgers, vainqueur de l'édition 1976 - (c) NYRR


Que de regrets !

Je suis très très déçu, notamment parce que les conditions me semblaient réunies pour réussir une belle performance :
  • Suite à la préparation pour la TDS, j'ai eu l'impression d'avoir passé physiquement un cap, notamment en termes de puissance musculaire.
  • Les conditions météos de cet automne ont été exceptionnelles, il n'a quasiment pas plu, les températures ont été plus qu'agréables ...
Approchant la quarantaine, je sais que c'était l'une des dernières occasions d'être compétitif, même si il devrait y en avoir encore d'autres. Enfin, espérons-le.


Mon plan B

L'avion, l'hôtel et le dossard étant déjà payé, il n'a jamais été question de ne pas aller à New-York. Le plan B sera de prendre le départ de la course avec un ticket de métro, et fonction de la douleur, d'aller le plus loin possible. Au mieux, je termine dans un chrono anecdotique, au pire, j'arrête dès que cela devient franchement pénible. Il faut juste que je fasse attention au chrono pour ne pas louper mon avion .... je pense que j'abandonnerai quelque soit la douleur si je mets plus de 2 heures pour effectuer le premier semi.

A une semaine de la course, je suis plutôt pessimiste, car même si la douleur est absente au repos ou à vélo, j'ai néanmoins des sensations inhabituelles dans la jambe droite.


Ryan Hall - Vainqueur des trials lors de l'édition 2007 - (c) NYRR

samedi 29 septembre 2018

Compte rendu | TDS 2018 : Top 50 !

Lorsque tu prends le départ d'une course pour laquelle 85 élites hommes sont inscrits, tu te doutes que le top 100 va être compliqué à atteindre. Mais quand finalement, tu termines 50ème, tu es forcément très très content ...

Au-delà de ce classement, j'ai eu la satisfaction pour ce 2ème ultra d'avoir mieux maîtriser ma course que lors de la CCC en 2016. Tout n'a pas été parfait, loin de là, mais je n'ai pas craqué en fin de parcours, et c'est une satisfaction.

Ce post n'est pas qu'un compte rendu de course, c'est aussi un retour d'expérience sur mon matériel, mon alimentation, le parcours ... des informations qui pourraient servir à tout futur participant.


L'avant course : à Courmayeur

J'ai fait le choix de passer la dernière nuit à Courmayeur pour deux raisons :
  • Maximiser le temps de sommeil, en évitant d'avoir à prendre la navette au départ de Chamonix, qui est très matinale (entre 3h30 et 4h30 ...) ;
  • Espérer une remise du dossard plus rapide qu'à Chamonix. Il y a effectivement moins de coureurs, mais comme il y a également moins de bénévoles, ce n'est pas non plus très rapide.
Vue depuis ma chambre d'hôtel, la veille de la course : pas mal ! 


Gestion de course : doit mieux faire

Le plan de course était simple, ne pas partir trop vite pour durer le plus longtemps. Et pourtant aussi simple soit-il, je ne l'ai pas respecté. Alors pourquoi ?

La première raison est liée à une erreur d'appréciation. J'ai eu l'impression au départ d'être englué dans le peloton, et ayant peur de me faire bloquer après le col Checrouit, je suis parti un peu plus vite et je n'ai pas ralenti ensuite. 

La deuxième raison est liée à mon orgueil. N'étant pas fort en descente, j'aurais du accepter de me faire doubler dans la longue redescente vers Bourg Saint-Maurice. Sauf que mon esprit de compétition a parlé et j'ai cherché à m'accrocher aux coureurs avec qui j'étais.

Sans surprise, c'est après ce passage que j'ai eu un gros coup de moins bien. Je me suis fait passer par pas mal de monde dans la montée du Cormet du Roselend, alors que c'est normalement quand ça grimpe que je suis le plus à l'aise. Le mental a également dévissé, et des idées d'abandon m'ont traversé l'esprit.

Après un repos salvateur au Cormet, j'ai géré le reste du parcours avec les moyens du bord et c'est finalement cette partie que j'ai préférée. Mon rythme était lent, c'était dur physiquement, je me suis pris un orage de grêle, mais j'ai ressenti à ce moment là une sorte de satisfaction dans ma capacité à continuer d'avancer malgré l'adversité.

Au final, je suis en progrès par rapport à mes précédentes courses de l'UTMB. Cela se voit notamment lorsque l'on compare mes temps à ceux des vainqueurs, comme l'indique le graphique ci-dessous.



En termes de récupération post-effort, j'ai été agréablement surpris de ne souffrir d'aucune courbature, même si bien sûr, les jambes étaient très fatiguées. C'est finalement lorsque j'ai repris la course, deux semaines plus tard, que j'ai eu des problèmes, mais ça, j'y reviendrai dans un prochain post.


Analyse du classement : merci les abandons

Il y avait 85 coureurs élites hommes inscrits, c'est à dire avec une côte ITRA supérieure à 750 (contre 681 pour moi ...), j'ai donc été très surpris de terminer 50ème. En analysant les chiffres, on s’aperçoit que sur les 85 élites :
  • 14 n’ont pas pris le départ ;
  • 34 ont abandonné (soit quasiment la moitié des partants !) ;
  • 9 ont terminé derrière moi ;
  • 28 ont terminé devant moi ;
Je remercie donc tous ces élites pour leurs abandons qui m'offrent mon premier (et probablement dernier) "Top 50" sur une course de l'UTMB.

Par ailleurs, lorsqu'on regarde mon classement au fil de l'épreuve, on a faussement l'impression que j'ai doublé des concurrents tout au long du parcours. En réalité, ce sont principalement les abandons de coureurs devant moi qui expliquent cette progression.

Le graphique ci-dessous reprend d'une part mon classement officiel (trait plein) et, d'autre part, mon classement retraité des coureurs ayant abandonnés. Ainsi, lorsque je passe en 130ème position au col Checrouit, je suis en fait 74ème des finishers, car parmi les 129 coureurs passés avant moi, 56 vont abandonner.

C'est le trait en pointillé qui reflète le mieux ma course, avec comme expliqué précédemment une mauvaise passe après Bourg Saint-Maurice, qui ne se voit pas dans le classement officiel mais bien dans celui retraité des abandons où je rétrograde de la 43ème à la 51ème place.



In fine, je termine donc 50ème sur 1.329 finishers et c. 1.800 partants. En termes de chrono, je finis en 17h54 soit également mieux qu'espéré, même s'il est vrai que le parcours de repli était plus rapide.


Parcours : vive la reco !

J'étais tout content d'avoir reconnu la quasi intégralité du tracé, lorsque la veille de la course, un changement de parcours fut annoncé par SMS pour risque d'orage. Je reste néanmoins convaincu que la reconnaissance du parcours est vraiment une bonne chose, avec au moins deux avantages :
  • C'est un confort mental car on évolue sur un terrain que l'on a déjà pratiqué, il n'y a pas de mauvaises surprises. Ça n'a l'air de rien mais c'est un vrai plus. Cela permet aussi de mieux gérer son effort, car il n'est pas toujours facile de se rendre compte de la difficulté d'une pente juste en regardant son profil ; 
  • Un autre intérêt est d'identifier les points d'eau en plus des ravitaillements officiels. La tendance actuelle étant de courir avec des flasques d'une contenance moindre qu'un camelbak, cela peut être utile pour ne pas se retrouver en panne sèche. 

S'il y a trois points d'eau à connaitre en particulier sur la TDS, ce sont les suivants :
  • Un bâtiment juste avant la passerelle d'Alpetta (29ème km). Ce point d'eau est situé 15km après le ravito du lac Combal et en s'y arrêtant, on a l'assurance de tenir jusqu'au Petit Saint- Bernard situé 7km après. Il s'agit d'un abreuvoir collé à la bâtisse, qui elle-même est au bord du chemin sur la gauche, il est impossible de la manquer ;
  • Au Fort de la Platte (57ème km). Ce n'est que 5km après Bourg-Saint-Maurice, mais la montée est très difficile et sans ombre, si bien qu'un arrêt n'est pas superflu. Le fort est inloupable et en plus d'un robinet d'eau, ses occupants vendent des boissons ;
  • Au hameau de la Gitte (75ème km). Ce point d'eau est situé sur la gauche du chemin qui traverse le hameau (photo ci-dessous) avec le tuyau placé à l'intérieur de l'abreuvoir. Placé après le col de la Sauce, ce tuyau permet de refaire le plein juste avant le col de la Gitte.

Le point d'eau du hameau de la Gitte


Sur le parcours en lui même, je pense que les deux difficultés les plus marquantes sont le passeur de Pralognan et le col de Tricot :
  • Le passeur de Pralognan a été supprimé cette année compte-tenu du risque d'orage, néanmoins pour l'avoir reconnu, c'est une montée longue et particulièrement raide sur le début, et sans ombre la majeure partie. Aussi, le début de sa descente est particulièrement technique ; 
  • Le col du Tricot n'est pas long mais bien raid, un peu dans le même style que Tête aux Vents sur la CCC et l'UTMB. Placé en bout de parcours, cette montée finit de vous achever. 

Le chemin du curé : magnifique pour les yeux, et un peu plus dur pour les jambes

En termes de beauté des paysages, j'ai particulièrement apprécié la section qui va du Cormet de Roselend au col du Joly. C'est la partie la plus sauvage, et les écarts avec les autres coureurs étant fait, on est seul ou presque, ce qui donne le sentiment d'être "into the wild". Il y a plus particulièrement le chemin du curé (juste avant le hameau de la Gitte) qui est magnifique et dont une photo figure ci-dessus.

Pour ceux qui voudraient l'analyse du parcours par un pro, Ugo Ferrai (4ème de la TDS 2016) a fait un podcast, disponible ici.


Alimentation : c'est pas encore ça

J'ai voulu bien faire en prenant des barres protéinées afin d'équilibrer les apports en macro-nutriments. Sauf que celles testées à l'entrainement avait une saveur différente de celles utilisées en course, et ces dernières m'ont très vite écœuré. De même, les barres amandes de chez Gerblé me dégoûtaient après 10 heures de course. Finalement, j'ai carburé au pain et au fromage à partir de la mi-course. Pas très digeste, mais au moins, je pouvais manger.

Par contre, la bonne surprise est venue des compotes de fruit en flasque. C'est la première fois que j'essayais en course et c'est passé tout seul. Le seul reproche concerne leur poids un peu élevé et qui limite le nombre pouvant être emporté dans le sac. Cette TDS a également permis de valider la crème de budwig comme "repas" lors des points d'assistance (j'avais juste remplacé le yogourt par de la compote).

Pour la prochaine fois, j'ai bien envie de tester des pommes de terre cuites à la vapeur.


Equipement : le bon choix

Les conditions de course ont confirmé mon post précédent, et la nécessité d'adapter son matériel aux conditions climatiques. En vue des orages annoncés, j'ai pris dès Bourg Saint-Maurice ma "grosse" veste de pluie. C'était effectivement un peu plus lourd à porter, mais lorsque l'orage de grêle est arrivé, j'étais vraiment bien avec, alors qu'au même moment des coureurs avec leur veste "light" se réfugiaient sous la tente des organisateurs.

Pour le reste :
  • Je suis désormais totalement convaincu de l'apport des bâtons. On ne va pas plus vite avec, mais on s'économise, ce qui compte-tenu de la longueur de l'épreuve, n'est pas un luxe ;
  • Pour la première fois, j'ai changé de chaussures en cours de course. Conjugué à un changement de chaussettes et à un "nokage" des pieds, cela apporte un petit confort en plus.


Quelques rencontres au fil de la course

J'ai rencontré quelques coureurs que je connaissais : 
  • David Krommenacker : lors de ma reconnaissance du parcours, j'ai dormi dans son hôtel des Contamines et par hasard je l'ai reconnu en tout début de parcours. Malheureusement, il abandonnera au Cormet ;
  • Vincent Delebarre : vainqueur de l'UTMB en 2004, c'est également lui qui animait le stage de préparation auquel j'ai participé. Pour cette TDS, il était dans un jour "sans", et à ma grande surprise, je l'ai dépassé dans la première montée. Il termine 367ème ;
  • Juri Schiliro : vainqueur du trail du Gypaète 2018 sur le 53 km, il m'avait doublé lors de cette course, alors que pour ma part j'évoluais sur le 72 km. Coureur très sympathique, nous avions discuté après la course. Je l'ai doublé peu avant le col Checrouit et pas de chance il abandonnera au Col du Joly ;
  • Michael Ormiston : cet Australien est une fusée en descente et m'avait littéralement déposé au Gran Trail Courmayeur dans l'ultime pente du parcours. Nous nous sommes reconnus en début de course et nous avons évolué ensemble à différents moments du parcours. J'ai finalement pu prendre ma revanche, il termine derrière moi (58ème).

L’après course : profiter !

L'avantage de la TDS, c'est qu'il s'agit de la première des courses de l'UTMB, ce qui permet de suivre les autres sans stress.

Ayant suivi la préparation finale d'Ugo Ferrari à travers son podcast, j'avais très envie d'aller le supporter. Je l'ai vu au ravito de Vallorcine, où il n'était pas au mieux. In fine, il termine 29ème.

Ugo Ferrari à Vallorcine, il était au bout de sa vie

Julien Chorier (qui a d'ailleurs terminé 9ème de la TDS) était venu présenter son grand tour de  Tarentaise (295 km !) à travers un film d'une trentaine de minutes, suivi d'un échange avec le public. Par curiosité, j'y suis allé.


mercredi 22 août 2018

TDS 2018 | Matériel obligatoire, mes conseils & astuces


Ce n'est pas la première fois que j'aborde ce thème, avec un précédent post au moment de la CCC 2016 où je m'étonnais de la taille très réduite de certains sacs, dont celui du vainqueur (post ici). Depuis, j'ai fait quelques recherches pour trouver comment il était possible d'optimiser son sac, et effectivement, il existe des astuces, plus ou moins à la limite du règlement. 

De mon point de vue, on peut "jouer" avec le règlement, dès lors que les conditions météo sont excellentes. A quoi bon transporter tout un barda qui va rester dans le fonds du sac durant l'intégralité de la course ? Par contre, et j'insiste, le matériel obligatoire n'est vraiment pas superflu, voir même insuffisant, en cas de mauvais temps.

L'idée de ce post est de vous faire partager mon optimisation de l'équipement dans le cadre de ma TDS 2018.

Le téléphone


Ce que dit le règlement de l'UTMB :


Téléphone mobile avec option permettant son utilisation dans les trois pays (mettre dans son répertoire les n° sécurité de l’organisation, garder son téléphone allumé, ne pas masquer son numéro et ne pas oublier de partir avec une batterie chargée)

(c) Amazon - Gstar BM50

Mon choix pour la TDS
D'une part, il me semble risqué d'emmener son smartphone dernier-cri compte-tenu des chutes possibles ou du mauvais temps, d'autre part, un smartphone s'est comparativement plus lourd qu'un téléphone basique (148 grammes pour l'Iphone 8).  En cherchant un peu, j'ai trouvé sur Amazon  le Gstar BM50. Il est minuscule, ne pèse que 20g, ne coûte qu'une vingtaine d'euros et surtout, il fonctionne !

Les lampes

Ce que dit le règlement de l'UTMB :
2 lampes en bon état de marche avec piles ou batterie de rechange pour chaque lampe
Recommandation : 200 lumens ou plus pour la lampe principale

L'astuce de François d'Haene 
C'est en regardant le live de l'UTMB 2017 que j'ai pu voir comment le futur vainqueur optimisait son poids de sac. Au premier ravitaillement après la nuit, il enlève sa "grosse lampe", et son assistance lui glisse une e+light de chez Petzl qui ne pèse que 27 grammes ! Le lien est ici (à partir de 1'05).

(c) Petzl - Modèle e+light


Mon choix pour la TDS
  • Partir avec 2 e+light ;
  • Prendre ma Tika RP dans mon sac d'allégement déposé au Cormet de Roselland (passage prévu vers 17 / 18h) ;
  • Remplacer ma Tika par ma Nao à l'assistance des Contamines (passage prévu vers 22 / 23h).

Le sur pantalon imperméable

Ce que dit le règlement de l'UTMB :
Surpantalon imperméable
(c) RaidLight - Pantalon Tyvek

Mon choix pour la TDS
Je distinguerai deux cas, fonction de la météo :
  • En cas de mauvais de temps, je jouerai la sécurité avec mon pantalon Bonatti, une valeur sûre de chez Salomon (147 grammes) ;
  • En cas de beau temps, c'est inutile, alors réduire autant que possible le poids de cet équipement. Le règlement ne prévoyant aucune contrainte technique  (Schermber ou RET), il est (à mon sens) possible d'être "border-line". J'ai trouvé sur le site de Raidlight un pantalon en tyvek (la matière que l'on utilise pour faire les combinaisons de protection pour la peinture). Il ne coûte pas grand-chose (20 euros), et surtout, il ne pèse rien (60 grammes). Il est annoncé comme déperlant, par contre, je ne me fais aucune illusion sur sa respirabilité.

Le pantalon ou collant de course

Ce que dit le règlement de l'UTMB :
Pantalon ou collant de course à jambes longues OU combinaison d’un collant et de chaussettes couvrant entièrement la jambe

L'astuce à ne plus faire
Certains élites empruntaient les collants de leurs copines, mais comme le règlement précise "collant de course" cela ne me semble plus possible.

(c) DIM

Mon choix pour la TDS
C'est un collant de course que j’emmènerai dans mon sac :
  • En cas de mauvais temps : ce sera un "vrai" corsaire de running de chez Nike. C'est celui que je porte habituellement en automne / hiver, il est très confortable mais un peu lourd avec toutes ses coutures et poches (164 grammes) ;
  • En cas de beau temps : un collant de chez Dynafit qui est plus une première couche qu'un vrai collant de course (88 grammes).

La veste

Ce que dit le règlement de l'UTMB :
Veste avec capuche permettant de supporter le mauvais temps en montagne et fabriquée avec une membrane imperméable* et respirante** (exemple Outdry)

*minimum conseillé 10 000 Schmerber

**RET conseillé inférieur à 13
  • la veste doit impérativement comporter une capuche intégrée ou attachée à la veste avec un système prévu d’origine par le fabricant ;
  • les coutures doivent être soudées ;
  • la veste ne doit pas avoir des parties composées d’un tissu non imperméable, mais les aérations ménagées par le fabricant (sous les bras, dans le dos), dès lors qu’elles ne nuisent pas de manière évidente à l’imperméabilité, sont acceptées ;
  • Il est de la responsabilité du coureur de juger, sur ces critères, si sa veste est adaptée au règlement et donc au mauvais temps en montagne, mais, lors d’un contrôle, l’appréciation du responsable du contrôle ou du commissaire de course l’emportera.





Mon choix pour la TDS
Je n'ai rien trouvé de plus léger que la veste Salomon S/Lab Hybrid. Elle est bien compatible UTMB (20.000 Schmerber) et c'était d'ailleurs celle des athlètes du team Salomon, lors de l'édition 2017 (Kilian Jornet et François D'Haene). Elle ne pèse que 90 grammes (!), ce qui est presque incroyable, tout comme son prix, incroyable lui aussi (250 euros).

(c) Inov'8 - Modèle Ultrashell

Le prix de la Salomon me semblant déraisonnable, je me suis rabattu sur l'Ultrashell Waterproof Jacket de chez Inov'8 qui est presque aussi légère (108g) mais bien moins chère (90 euros). Inov'8 indique sur son site qu'elle respecte les critères pour être acceptée comme équipement obligatoire sur les courses.

Ces vestes lights (qu'il s'agisse de la Salomon ou de la Inov'8) sont toutefois notoirement insuffisantes en cas de gros mauvais temps. J'ai déjà fait l'expérience de prendre la pluie à plus de 2.500m d'altitude pendant 2/3 heures, et là, c'est à mon sens une vrai veste d'alpinisme de 2,5 ou 3 couches qui s'impose. Le prix est élevé  mais peut vous sauver d'une hypothermie. Pour ma part, j'ai profité des fins de série au Vieux Campeur pour acquérir un modèle Gore-Tex de chez Millet (420g).

Le sac 

Ce que dit le règlement de l'UTMB :
Sac destiné à transporter le matériel obligatoire pendant la course

Le choix des élites

Il existe des sacs très légers, je pense notamment au S/Lab Sense Ultra 8 Set de chez Salomon (8 litres / 125g) et au Responsiv 10L de chez Raidlight (200g). Celui de Salomon était porté par les athlètes de la marque lors de l'UTMB 2017. Toutefois, lorsque je vois comment il était chargé / bourré, je m'interroge d'une part, sur le confort de portage, et d'autre part, sur la possibilité d'emmener plus qu'1 litre d'eau.

Le sac "bien bourré" de Kilian Jornet lors de l'UTMB 2017


Mon choix pour la TDS
  • En cas de mauvais temps : Ultra 10 de chez CamelBak (modèle 2016). C'était mon sac pour la CCC, il n'est pas léger (550g) mais il est confortable, et sa contenance est importante ;
  • En cas de beau temps : Adv Skin Set 12L de chez Salomon. Il est sensiblement plus léger (270g) sans être rikiki. Il y a deux flasques de 0,5L à l'avant et je rajouterai le cas échéant une flasque à l'arrière, mais je ne pense pas utiliser la poche à eau.

Le bonnet

Ce que dit le règlement de l'UTMB :
Bonnet

L'astuce de Nuria Picas
Nuria Picas a remporté l'Ultra-Trail World Tour 2014. Dans une vidéo sur Youtube, elle montre le contenu de son sac pour l'UTMB. Pour le bonnet, c'est un bonnet de douche qu'elle prend ! La vidéo est ici (6'10 pour le bonnet).

Mon choix pour la TDS
  • En cas de mauvais temps : bonnet de chez Odlo (22 grammes) ;
  • En cas de beau temps : bonnet de douche (4 grammes).

La seconde couche additionnelle

Ce que dit le règlement de l'UTMB :
Seconde couche chaude additionnelle : un vêtement seconde couche chaud à manches longues (coton exclu) d'un poids de 180g au minimum (homme, taille M)

OU la combinaison d'un sous-vêtement chaud à manches longues (première ou seconde couche, coton exclu) d'un poids de 110g au minimum (homme, taille M) et d'une veste coupe-vent* avec une protection déperlante durable (DWR protection)

*la veste coupe-vent ne remplace pas la veste obligatoire imperméable avec capuche, et vice versa

Mon choix pour la TDS
180g c'est 180g, pas de latitude de ce point de vue (même si je doute que les commissaires de course soient avec leur balance Terraillon en pleine montagne...). Par contre, on peut optimiser la taille (autant prendre une coupe près du corps qui limitera le tissu et donc le poids) et la place (en retenant un textile le plus compressible possible).

Mon choix sera le suivant : un baselayer de chez Odlo (160g en taille S).


Les gants

Ce que dit le règlement de l'UTMB :
Gants chauds et imperméables

Mon choix
  • En cas de mauvais temps : gants en laine acrylique (sèchent très rapidement) + surmoufles de chez Raidlight (31 + 21 grammes), + gants de rechanges lors de l'assistance ;
  • En cas de beau temps : gants en laine acrylique + gants en latex (31 + 10 grammes).

Autres équipements obligatoires :
  • Réserve d'eau minimum 1 litre ;
  • Casquette ou bandana ou Buff ;
  • Couverture de survie de 1,40m x 2m minimum ;
  • Réserve alimentaire - Recommandation : 800kcal (2gels + 2 barres énergétiques de 65g chacune) ;
  • Sifflet ;
  • Gobelet personnel 15cl minimum (bidons ou flasques avec bouchon non acceptés) ;
  • Pièce d’identité.

Kit canicule 
Peut être exigé par l’organisation, selon conditions météo
  • Lunettes de protection ;
  • Casquette saharienne ou toute combinaison permettant de couvrir entièrement la tête et la nuque ;
  • Crème solaire ;
  • Réserve d'eau minimum 2 litres.

Kit hivernal
Peut être exigé par l’organisation, selon conditions météo
  • Lunettes de protection ;
  • 3ème couche chaude (intermédiaire entre la 2ème couche et la veste imperméable) ;
  • Recommandation : polaire ou doudoune compressible ;
  • Chaussures de trail robustes et fermées (chaussures minimalistes ou ultralégères exclues).

mardi 14 août 2018

TDS 2018 | J-15 avant le départ


Dans 15 jours, je prendrai le départ de la TDS, l'un de mes deux grands objectifs de l'année 2018. Avant cela, je vais m'efforcer de publier quelques posts sur la présentation de la course, mon entrainement, mes objectifs, mon matériel, ou encore le parcours.


D'une course "bouche-trou" à une épreuve de plus en plus compétitive

La TDS est un ultra-trail de c. 120km qui fait partie de l'UTMB (Ultra-Trail du Mont-Blanc), au même titre que la course éponyme, ou encore que la CCC. Pour l'anecdote, TDS signifie sur les Traces des Ducs de Savoie. 

La TDS part de Courmayeur pour se terminer à Chamonix, comme la CCC, mais en passant par le sud, c'est à dire par le massif du Beaufortin (contrairement à la CCC, qui passe par le nord). Avec 121km et 7.300m de d+, elle est plus courte que l'UTMB (170km / 10.000m) mais plus longue que la CCC (101 km / 6.100m). Cette course est présentée par les organisateurs comme plus technique, et plus sauvage que l'UTMB. 

(c) UTMB


La TDS a été créée en 2009, mais elle n'a affiché complet qu'à partir de 2015. Avant, elle faisait office de course de replis pour des trailers qui n'avaient pas été tirés au sort pour l'UTMB. Depuis, la situation a bien évolué car pour l'édition 2017, il y avait 2.632 demandes pour 1.600 places disponibles.

Parallèlement, le niveau du peloton a sensiblement augmenté comme le montre le graphique ci-dessous. En 6 ans, le temps du 100ème est passé de 22h à 20h et la tendance est la même pour ceux classés 150ème et 200ème (en pointillé, il s'agit de la tendance). Juste une remarque : tous les temps sont plus lents en 2016 compte-tenu de conditions très chaudes lors de cette édition.



Coté palmarès, la TDS a notamment été gagnée par des vainqueurs de l'UTMB comme Dawa Sherpa et Xavier Thévenard.


Quel objectif ?

Après avoir terminé 104ème de l'OCC en 2015 et 117ème de la CCC en 2016, je trouvais "stylé" de viser une place dans les 100 premiers. Mais ça c'était avant de prendre connaissance de la liste des élites participants à cette édition 2018. Ils seront 95 coureurs ou coureuses avec une cote ITRA supérieure à 750. Sachant que la mienne n'est que de 681, mon objectif de top 100 est totalement inatteignable, même un top 200 me semble ambitieux.

Ce constat m'a remis les deux pieds sur terre et les grands deux objectifs seront :
  • Terminer, car il faut rappeler que ce sera mon premier 120 km ;
  • Etre satisfait de ma course.
Accessoirement, un chrono d'environ 20h me satisferait pleinement.

Le col de Tricot, dernière "grosse" difficulté du parcours de la TDS

Les choses à éviter :
  • Partir trop vite, ce qui est un vrai risque notamment vu le flux de coureurs qui va me passer au départ ;
  • Se tordre une put... de cheville, ce qui m'est déjà arrivé plusieurs fois cette année.


Et coté entrainement ?

Je pense avoir bien bétonné mon affaire. On peut toujours faire plus ou mieux, mais c'est déjà bien par rapport à mes contraintes professionnelles. Par rapport à la CCC courue en 2016, voici ce que j'ai fait en plus :
  • Un suivi par un coach ;
  • Plusieurs week-ends dans les Vosges ;
  • Deux trails dans les Alpes de plus de 50 km (un seul en 2016 et < 50 km) ;
  • Un stage trail de fin de préparation ;
  • La reconnaissance d'une très grande partie du parcours ;
  • Un vrai repos de plus d'une semaine avant la course (enfin, c'est ce qui est prévu).
Stage trail effectué du coté de Chamonix

Néanmoins, j'ai acquis la conviction que la meilleure façon de préparer une TDS ou un UTMB reste de vivre dans les Alpes, car même en allant dans les Vosges, on ne rencontre pas deux composantes essentielles de ces courses, à savoir :
  • L'altitude ;
  • La longueur des montées et des descentes.
Pour ma part, ces deux points n'ont été abordé qu'en bout de préparation et ils pourraient faire (très) mal en fin de parcours.

lundi 23 juillet 2018

Compte rendu | Gran Trail Courmayeur 2018



La montée en charge pour la TDS se poursuit avec la dernière course préparatoire, à savoir le Gran Trail Courmayeur et son parcours intermédiaire. Suite aux modifications de dernières minutes pour cause d'enneigement, ce tracé ne faisait finalement que 52 km et 3.500m de D+.

Le résultat n'est pas mauvais en soit, avec une 7ème place sur près de 300 partants et un temps de 7:11:39 à 40 minutes du vainqueur, mais ma course fut loin d'être parfaite.


Pourquoi cette course ?
  • Mon entraîneur voulait une épreuve mi-juillet de 40 à 50 km, ce qui est presque respecté ;
  • Cette course part de Courmayeur comme la TDS, ce qui permet de se familiariser avec les spécificités du terrain.

Quels objectifs ?

S'agissant d'une course préparatoire, je n'avais aucun objectif de performance ou de classement, même s'il me semblait raisonnable de terminer en moins de 8h (pour 55km) et dans le top 10.


La course

J'ai dans l'ensemble bien aimé le parcours est plus particulièrement le retour sur Courmayeur via le Val Veny avec de très très belles vues sur le Mont Blanc et la vallée comme l'attestent les photos ci-dessous. 

Vue sur le Mont Blanc (dans les nuages) depuis le Val Veny

Pour le reste, il s'agit d'un trail qui se déroule en majeure partie en altitude (au delà de 2.000m), et donc dans un espace vierge de toute civilisation. D'ailleurs, tous les coureurs du 55 et du 100km étaient équipés d'un traceur GPS et je suppose que c'était également pour aider les secours en cas d'intervention.

Techniquement, ce n'est pas une course difficile. Il y avait juste plusieurs passages dans des névés, mais jamais très longs ou aidés d'une corde, si bien que je n'ai jamais eu à sortir les crampons (qui avaient été rendus obligatoire à la dernière minute par l'organisateur). 


Ma course
  • Le parcours débutait par environ 6 km de descente et personne ne voulait prendre la course à son compte, si bien que pour la première fois de ma vie, je me suis retrouvé dans le groupe de tête. Il n'y a aucun mérite, l'allure n'était pas élevée (27'30 pour faire 6 km) ;
  • Dans la première montée, je fais l'erreur de vouloir suivre les leaders au lieu de me caler sur mon propre rythme. Je suis à ce moment là 3ème (!) ;
  • Je n'avais pas fait attention avant le départ, mais excepté le début et la fin, tout le reste du parcours se passe au dessus de 2.000m (2.750m max). C'était la première fois de l'année que j'étais à une telle altitude, et conjugué au départ trop rapide, j'ai eu un "coup de mou"  rétrogradant à la 6ème place ;
  • A la première grosse descente, j'ai eu mal au ventre au point de devoir m'arrêter de courir. Ce n'était finalement que beaucoup d'air dans mon ventre, et une fois expulsé, je me suis senti beaucoup mieux, sauf qu'entre temps j'avais reculé à la 10ème place ...
  • Dans la montée suivante, j'ai repris les coureurs qui m'avaient dépassé peu de temps avant, et sur la fin de parcours, bien aidé par de meilleures sensations, j'ai réussi à conserver ma 7ème place (un coureur m'a doublé et j'en ai repris un) ; 
  • Petite anecdote : un coureur m'a dépassé dans la dernière montée, ce qui est très rare pour moi en fin de parcours. Sauf qu'il s'est avéré être un encore plus mauvais descendeur que moi, si bien que je l'ai repassé dans la descente finale ;-)


Reconnaissance de la TDS

J'ai profité d'être à Courmayeur pour poursuivre ma reconnaissance du parcours de le TDS, en effectuant la portion allant du départ au lac Combal.

Vue sur le Val Veny ... magnifique !

jeudi 7 juin 2018

Compte rendu | Trail du Gypaète 2018



En m'inscrivant à ce trail du Gypaete, je recherchais avant tout une course pour préparer la TDS, et ce fut in fine une agréable surprise, avec en particulier un très beau parcours. Ce trail alpin gagne à être connu, et j'espère y apporter ma modeste contribution à travers ce post.

Coté performance et s'agissant d'une course préparatoire, il n'y avait aucun objectif de chrono ou de classement, même si je ne suis pas passé loin du podium.

Le parcours : magnifique

La course se déroule autour de la chaîne du Bargy, en Haute-Savoie, non loin de la ville d'Annemasse. J'étais inscrit sur le grand parcours (72 km), mais il existe aussi un 53 km (la Gypaète), un 30 km (la Circaète) et un 13 km (la P'tiote).

J'ai beaucoup aimé le parcours et plus particulièrement :

(i) Les plateaux de Cenise et de Solaison
Ils sont différents (l'un est sauvage, l'autre habité) mais tous les deux m'ont marqué par leur beauté.

(ii) Les névés
J'ai trouvé "rigolo" ces passages dans des parties enneigées.

(iii) La pointe d'Andey
Depuis son sommet, la vue sur la vallée est magnifique (par contre, la montée pour y accéder est bien raide ;-).

(iv) La chartreuse du Reposoir
Ce bâtiment religieux, situé dans un cirque et avec un lac à son pied, dégage quelque chose de fort, même pour moi qui ne suis pas croyant.

(v) Le passage sur une ligne de crête au niveau de l'aiguille verte
Je trouve toujours impressionnant de courir sur une ligne de crête, avec quasiment le vide à droite et à gauche.


L'un des passages en course à travers un névé

Finalement, j'ai été étonné du faible nombre de participants (92 finishers sur le 72 km, 128 sur le 53 km), mais il est vrai qu'autour du Mont-Blanc, la concurrence est rude, notamment avec la Maxi-Race d'Annecy située une semaine avant.

Le seul reproche que l'on peut objectivement adresser concerne le départ :
  • Pourquoi si tôt ? 4h30 du matin, ça pique !
  • Pourquoi ne pas regrouper le départ et l'arrivée au même endroit ? Cela éviterait de devoir prendre une navette à 3h45 du matin ...
  • Pourquoi courir les premiers kilomètres sur du plat et en zone urbaine ? C'est l'anti-thèse totale du trail ...

Ma course : au pied du podium

Je termine 4ème de la course (la place du con ;-) en 10h24 à 1h du premier et à 18 minutes du 3ème. Même si le classement n’était pas un objectif, c'est quand même un peu rageant de passer si près du podium. Toutefois, je pense qu'il n'y a pas de regrets à avoir, les 3 devant étaient intrinsèquement plus forts que moi :
  • Le premier a terminé 19ème de l'UTMB 2017 et a gagné l'Echapée Belle (ah oui, quand même) ;
  • Le deuxième a terminé 24ème de la TDS 2017 ;
  • Le troisième a terminé 69ème de la TDS 2017.
Sur le déroulé de la course, je suis parti prudemment, si bien que j'étais sur les premiers kilomètres aux alentours de la 25ème place. Je double par la suite pas mal de coureurs et on m'annonce 4ème au 40ème kilomètre. Par la suite, j'apprends que j'ai 15/20 minutes de retard sur le 3ème et comprends que cela va être compliqué, sauf défaillance, de monter sur le podium. Et c'est effectivement, ce qui s'est passé.

Pêle-mêle, quelques autres points marquants de ma course :
  • Pour la première fois, j’ai pris des bâtons, et j’ai trouvé que c’était un vrai plus. Les montées sont plus faciles et on s’économise les jambes ; 
  • Pas de problème de cheville, j’ai été particulièrement vigilant. Cela m'a probablement coûté du temps dans les descentes, mais je n'avais pas le choix ;
  • J'ai fait la course avec deux flasques de 50cl plutôt qu'un camelback de 1,5l et cela me semble insuffisant lorsqu'il fait chaud, comme c'était le cas pour cette course.
Enfin, un grand merci à tous les bénévoles qui étaient aux petits soins pour les coureurs. Le service était royal aux ravitaillements. Je leur confiais mes flasques, ils s'occupaient de les remplir et pendant ce temps là, je pouvais (tranquillement) me restaurer.


Début des reconnaissances pour la TDS

Avec la course qui se déroulait le samedi, j'ai profité du dimanche pour aller reconnaître la dernière descente de la TDS qui va du col de Tricot au village des Houches. Les jambes étaient encore lourdes de la veille, et la reconnaissance a été effectuée en marchant. Cette descente ne m'a pas semblé plus dure qu'une autre, mais après 110km le jour de la TDS, cela risque d'être une autre histoire ...

Vue depuis le Col de Tricot - la neige est encore bien présente en ce début juin