Dimanche prochain, et sauf mauvaise surprise, je serai au départ du marathon de New-York, pour réaliser l'un de mes rêves. Le terme n'est pas trop fort, c'est bien ce que je ressens après une si longue attente. A moins d'une semaine de l'épreuve, ce post est également l'occasion de faire un retour sur la préparation et d'annoncer les objectifs.
Un rêve vieux de 20 ans
Le marathon de New-York ... c'est incontestablement "LA" course à faire au moins une fois dans sa vie. Pour quelles raisons ? Je dirais probablement, de part la ville, symbole fort des Etats-Unis, mais surtout l'incroyable ambiance relatée par tous les participants.
Dès mes débuts en course à pied il y a près de 20 ans (!), le marathon me faisait rêver, et celui de New-York encore plus que les autres. Principalement pour des raisons professionnelles, il ne m'a pas été possible de m'y rendre précédemment, et c'est un changement de job qui va me permettre de concrétiser ce vieux projet.
J'ajoute que dans ma mythologie du marathon de New-York, il a bien entendu le le film Marathon Man. Pour l'anecdote, je suis allé à New-York en 2010 et il était pour moi évident de me rendre à Central Park, précisément devant le bâtiment de la scène finale. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, ce n'est pas un film sur la course à pied mais un excellent thriller où le personnage central (incarné par D. Hoffman) s’entraîne pour le marathon de NYC.
Pour être totalement objectif sur cette course, il faut quand même reconnaître que le niveau moyen est faible. Le parcours n'aide pas, mais l'analyse des temps est imparable : le temps moyen en 2015 était de 4:38. Par comparaison, Boston qui est l'anti-thèse avec son système de qualification au temps, affiche pour 2015 un temps moyen de 3:46.
La préparation
Une préparation ce n'est pas que du quantitatif mais regarder les volumes accomplis donne quand même une bonne idée de ce que l'on a fait. Le graphe ci-dessous représente l'évolution hebdomadaire de ma charge horaire sur les 8 dernières semaines de mes 4 derniers marathons (respectivement Berlin, Boston, Chicago et NYC).
Pour New-York, je n'ai pas pu poser une semaine de congés durant la préparation et ça se voit avec l'absence de pic comme cela avait été le cas pour Berlin et Chicago. Par contre, je suis monté plus rapidement en charge cette fois.
S’entraîner autant sans vacance ne se fait pas (pour moi) sans difficulté. Je n'ai pas été blessé (même pas de petits bobos) mais j'ai ressenti de la fatigue de façon marquée à différents moments. Cela m'a d'ailleurs inquiété sur mon état de forme, mais la traditionnelle sortie test à deux semaines de l'échéance s'est révélée encourageante. Par rapport aux précédentes préparations, je ne suis pas allé plus vite, mais j'étais plus bas en termes de fréquence cardiaque.
Cela s’annonçait donc plutôt bien, mais ça, c'était avant le weekend dernier. J'ai eu l'impression samedi matin qu'un énorme poids de fatigue me tombait dessus d'un coup. Je n'étais pas malade mais sans aucune énergie. J'ai passé le samedi en pyjama allongé sur le canapé ou le lit. Je n'étais pas beaucoup mieux dimanche et je me suis fait violence pour aller courir près d'1h20 à un rythme très cool (125bp) et je ne me sentais pas capable d'aller plus vite.
Ce genre d'état léthargique, c'est habituellement le week-end d'après le marathon qu'il apparaît, mais pas avant. Depuis, j'ai naturellement de très gros doutes sur mon potentiel du moment. Heureusement, ce mardi est férié et je pars vendredi matin pour NYC, ce qui va faire une petite semaine de travail.
Il faut également dire que j'ai enchaîné la préparation marathon directement après la CCC. Je suis sur des volumes importants d'entrainement depuis début juillet (4 mois) et l'absence de période de repos total a du jouer. A une date si proche de l'échéance, il n'y a plus qu'une chose à faire : ne rien faire ! se reposer pour espérer sauver les meubles le jour J.
L'objectif
Avant l'épisode du week-end dernier et vue le parcours réputé difficile, il me semblait déjà compliqué d'améliorer mon PB et impossible de passer sous les 2:50:00. Désormais, faire un 2:59:59 m'irait très bien.
Pour tenter de me situer, je me suis efforcé de synthétiser tout ce qui a pu ou qui pourrait impacter ma performance.
Les motifs de confiances
- Une préparation effectuée sans impasse et selon un plan qui a fait précédemment ses preuves pour moi à Boston et Chicago ;
- Une séance test à deux de semaines de l'événement plutôt rassurante ;
- Une petite expérience désormais sur marathon avec 6 épreuves terminées ;
- Un poids de 62,8 kg qui n'est pas un record mais qui fait quand même plaisir (66,5 kg en début de préparation) ;
Les motifs de doute
- Un gros coup de barre à une semaine de l'événement qui fait suite à différents moments de fatigue lors de la préparation ;
- Un risque de "diésélisation" de part la préparation à la CCC, et d'une façon plus générale, un manque de qualitatif sur le début d'année 2016 ;
- Une préparation sans pic de charge à même de générer une surcompensation pour le jour de la course ;
- Un parcours "difficile" : il faut rajouter quelques minutes par rapport à son PB compte-tenu des différents ponts à passer (NB : record de l'épreuve => 2:05:06 / record du monde => 02:02:57) ;
L'inconnue : la météo
- Surtout, pas d'ouragan comme en 2012 ... Pour l'instant, cela s'annonce bien de ce coté là.