Billet pour l'essentiel écrit au moment de la sortie du livre en 2012, mais qui restait à finaliser. C'est chose faite.
Cyrille Guimard fût « le » directeur sportif des années 80 : il avait l’œil pour repérer les futures stars, était un fin tacticien, et surtout il collectionnait les victoires. Aussi, appréciant écouter ses analyses à la radio, j’ai tout naturellement eu envie de lire son livre « Dans les secrets du Tour de France ». Il y raconte sa vie à travers sa carrière de cycliste, de directeur sportif, puis de consultant, et en filigrane, c’est l’évolution du cyclisme sur ces 40 dernières années qui est retracée.
Cyrille Guimard fût « le » directeur sportif des années 80 : il avait l’œil pour repérer les futures stars, était un fin tacticien, et surtout il collectionnait les victoires. Aussi, appréciant écouter ses analyses à la radio, j’ai tout naturellement eu envie de lire son livre « Dans les secrets du Tour de France ». Il y raconte sa vie à travers sa carrière de cycliste, de directeur sportif, puis de consultant, et en filigrane, c’est l’évolution du cyclisme sur ces 40 dernières années qui est retracée.
Plusieurs passages m’on particulièrement marqué :
Sa volonté de réussir
Son envie de devenir pro était plus forte que tout : adolescent, il travaillait les week-ends jusqu’à l’épuisement pour se payer son vélo, et plus tard, il cumula entrainement et emploi salarié avec un job d'ouvrier sur les chantiers navals. Pour l'anecdote, travaillant à un rythme trop soutenu au goût de ses collègues, il avait même réussi à s'attirer les foudres des syndicats !
Ses talents de directeur sportif
Au vélo, être physiquement costaud est nécessaire mais pas suffisant pour gagner - réfléchir peut également servir - et dans ce domaine Guimard était très fort. Il se fait un plaisir à raconter la victoire de Van Impe au Tour de France 76, où son coup de bluff fonctionna à merveille.
L’orgueil de Bernard Hinault
Malgré leur différent qui a conduit au départ d’Hinault, on sent un profond respect de Guimard pour le blaireau, qu’il place d’ailleurs au dessus de Merckx. Mais surtout, on découvre à travers la description de Guimard une facette du breton que j’ignorais, celle d’un sportif à l’égo surdimensionné, qui quelque soit l’occasion, n’accepte pas de se faire dominer. Par analogie à Anquetil ou Armstrong, je me suis demandé s’il ne faut pas être un peu dérangé mentalement pour être un champion cycliste.
Sa relation avec Laurent Fignon
Le livre de Guimard est sa réponse à celui de Fignon (« Nous étions jeunes et insouciants »). Pour mémoire, leur collaboration a été très forte car Guimard a recruté Fignon comme néo-pro, puis ils ont gagné ensemble des grands tours (Tour de France 83, 84, Giro 89) tout en créant une équipe dont ils étaient co-propriétaires (Super U puis Casto). Dans son livre, Fignon mettait quelques tacles à Guimard, ce dernier ayant d’ailleurs attendu un certain temps avant de le lire. La réponse de Guimard est faite d’excuses mais le départ trop tôt de Fignon les aura empêché de se retrouver.
Par ailleurs, Guimard met quelques « taquets » tout au long de son livre, notamment à Eddy Merck pour son manque de charisme, et à Bernard Tapie à qui il reproche d’avoir utilisé le vélo uniquement pour accroitre sa notoriété.