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dimanche 10 novembre 2019

Marathon de New York 2019 | Le compte rendu



Ce 10ème marathon, 4ème de suite à New York, aura été l'occasion de passer pour la première fois sous les 2h50, et en toute modestie, c'est une grande satisfaction, car pendant longtemps je ne m'en pensais même pas capable.

Il est toujours possible de faire mieux mais cela ne constituera pas un objectif majeur pour les années à venir. Si j'arrive à faire 2h47 / 2h48, tant mieux, et je pense que c'est franchement possible, ne serait ce qu'en m'alignant sur un parcours plus roulant type Berlin ou Chicago. Mais pour l'instant, ça ne me titille pas l'esprit comme cela avait le cas pour le loupé des 2:50 il y a deux ans.


Le déroulé de ma course

La meilleure façon de résumer ma course se trouve dans le graphe ci-dessous qui montre l'écart en secondes par rapport à l'objectif de terminer sous les 2:50:00. On on voit très clairement que je prends de l'avance au début (jusqu'à 2:40 d'avance au 30ème) et qu'ensuite je ralentis sensiblement mais que j'en garde suffisamment pour atteindre l'objectif.



Ce déroulement a été plus moins conforme au plan de bataille, qui était effectivement de partir sur un rythme un peu plus rapide que l'objectif, afin de se constituer un matelas de plusieurs dizaines de secondes en vue des 7 derniers kilomètres particulièrement difficiles. Sauf que je suis parti trop vite. Je suis passé en 1:22:30 au semi alors qu'à titre de comparaison j'ai couru le semi de Paris en mars de cette année en 1:22:46 ...

Je m'écroule vers le 40ème et j'ai même cru à un moment donné que je n'allais pas être capable de le faire. In fine je termine avec un peu plus de 30 secondes sur l'objectif et j'améliore de près d'une minute mon précédent record qui datait de 2017 ici-même à New York.


Quelques éléments d'analyse / de réflexion
  • En termes de fréquence cardiaque, ce n'est jamais monté très haut avec une FC moyenne de 152 (versus 154 en 2017 et 157 en 2016) et une mesure d'effort par Strava de 300 (versus 321 en 2017 et 358 en 2016) ;
  • Comme toujours sur marathon, c'est musculairement que cela a été difficile. Les premiers signes de fatigue sont apparus dans la descente du pont du queensborro. Juste après, j'ai commencé à m'employer pour maintenir ma vitesse (avant c'était plutôt en mode "cruise control"). Sans surprise, c'est à partir du 35ème que les jambes ont commencé à lâcher ;
  • En termes de classement je termine 597ème, et c'est une surprise, car je recule par rapport à 2017 (433ème) alors même que mon chrono est meilleur. A cause des VaporFly ?

Le phénomène VaporFly


Les VaporFly étaient partout autour de moi

  • Lors de l'avant course, je suis passé à la nouvelle boutique Nike de la 5ème avenue, et j'ai pu voir les VaporFly au prix de ... 250 $ la paire. Je me suis dit qu'il y avait vraiment des pigeons pour croire qu'une chaussure pouvait faire courir plus vite et dépenser une telle somme ;
  • Dans mon sas de départ, j'ai vraiment été surpris, car sans exagérer il y avait bien un coureur sur deux qui portait ces chaussures. Je me suis répété intérieurement "mais quelle bande de pigeons !" J'en ai même discuté même avec un coureur français, pour qui Nike avait réussi là un superbe coup marketing ;
  • Pendant la course, j'ai été marqué par la densité de coureurs autour de moi. A l'arrivée, je discute avec Blaise B. qui me dit qu'il y a cette année beaucoup plus de coureurs sous les 2:50 que d'habitude et que c'est grâce aux VaporFly, qui selon lui font gagner 3 à 4 minutes. Je suis très dubitatif quant à cette explication, mais la suite va bien me faire douter ...
  • Comme indiqué précédemment, j'apprends après course que je suis moins bien classé qu'il y a deux ans malgré un meilleur chrono (597ème Vs 433ème). Et si finalement ces chaussures procuraient effectivement un avantage ?
  • J'ai fait quelques recherches et je comprends que les VaporFly ont deux grosses qualités qui étaient précédemment antinomiques, la première étant d'être très légères (180g en 42), la seconde étant d'être très amortissantes. A titre de comparaison, mes Saucony Triumph sont également bien amortissantes (mousse Everun) mais pèsent 326g en 42,5, et même 350g avec mes semelles orthopédiques.


  • Je me suis amusé à regarder le nombre de coureurs sous les 2:50 ces dernières années (graphique ci-dessus) et l'on voit clairement un bond en 2019, avec pour la première fois plus de 500 coureurs sous cette barre chronométrique (635). La question reste ouverte, quelle est la contribution des VaporFly dans cette progression des chrono ?


    A retenir pour la prochaine fois
    • Mieux gérer l'alimentation dans les jours précédents la course car je me suis (encore) trop chargé avec probablement des conséquences négatives en course ;
    • Tester d'autres gels que ceux de Decathlon. Les précédents de cette marque étaient parfaits, mais les derniers ne semblent pas totalement me convenir (tester SIS ?) ;
    • Avoir une gestion d'allure plus fine, c'est à dire plus constante. En l'espèce, j'aurais probablement mieux terminé, et peut être descendu sous les 2:49 ;
    • Essayer les Vaporfly ;-)


    Comme toujours quelques petites anecdotes :

    • La veille du marathon, je suis passé de façon imprévue au NYRR Center, et petit hasard, Paula Radcliffe venait juste de terminer une conférence. J'ai eu droit à ma photo aux cotés de l'ex record woman du marathon. A ce même endroit, j'ai également rencontré le Youtuber Billy Yang ;
    • Petite coïncidence, des amis étaient présents à New York pour du tourismes et ils sont venus m'encourager. J'ai même eu droit à ma pancarte d'encouragement (photo et vidéo ci-dessous) et franchement, cela m'a fait super plaisir !
    • Une ancienne collègue de travail non revue depuis plus de 10 ans et établie à New York m'a reconnu et encouragé. Merci Florie !
    • Chaque année depuis 2017, je continue de voir Blaise B. Cette année ce fut en début de course (il m'a doublé) et une fois la ligne franchie . Après son podium de l'année dernière en âge 50 (2:45:42), il termine cette année 9ème en 2:47:09. Pas mal ;-)




    Rendez-vous en 2020 ? A priori, oui

    Avec mon temps 2019, je suis certain de pouvoir m'inscrire pour l'édition 2020 (cut-off à 2:58).

    Ce devrait être ma 5ème participation de suite et je ferai un petit pas supplémentaire vers les 15 participations qui assurent une qualification automatique au marathon. Au plus tôt, l'objectif sera atteint en 2030, un bel objectif long terme :-)

    Ce sera également l'édition de tous les anniversaires : en plus de mes 40 ans (1980), ce sera également les 50 ans du marathon (1970) et les 10 ans de ma première venue à New York (2010).


    Une magnifique pancarte d'encouragement :-)

    vendredi 1 novembre 2019

    Marathon de New York 2019 | La dernière chance pour un record ?




    A deux jours de mon 10ème marathons et du 4ème de suite à New York (2016 post ici, 2017 post ici, 2018 post ici), c'est le post "habituel" d'avant course où je fais le point sur les objectifs, la préparation, et la stratégie de course.

    Même si j'adore ce marathon, je reste néanmoins sur deux déceptions plus ou moins grandes avec (i) en 2017 le sub 2:50 loupé de 19 secondes et (ii) en 2018, un chrono en retrait par rapport à mes capacités (3:19) . Je reviens donc clairement avec l'envie de prendre ma revanche sur cette course.


    L'objectif : Multiple



    Ah, si seulement ma Garmin
    pouvait avoir raison !



    Comme pour mes précédents marathons, l'objectif est à géométrie variable :
    • Le minimum syndical : moins de 3:10 et me qualifier pour le marathon de Boston 2021 (qui sera le 125ème) ;
    • L'objectif réaliste : moins de 2:58 et me re-qualifier pour l'année prochaine à New York (qui sera le 50ème anniversaire) ;
    • L'objectif (très) ambitieux : moins de 2:50 soit un nouveau record personnel, avec un chrono qui ne me semblait même pas envisageable il y a quelques années.
    Mes derniers entrainements me laissent espérer de belles choses et je pense donc partir sur les bases de 2:50, et tant pis si ça casse, je n'aurais pas de regret. S'améliorer de 19 secondes sur marathon n'a rien d'extraordinaire, mais je vieillis, et avec la quarantaine qui approche, c'est probablement l'une des dernières occasions. 


    L'exemple qui doit m'inspirer :
    Carlos Lopes qui établit le record du monde du marathon à 38 ans
    (Rotterdam - 1985) 





    La préparation : Chaotique mais pas catastrophique

    La préparation n'a pas été linéaire, il y a eu quelques inquiétudes à gérer mais globalement, je pense être prêt.

    Les motifs de confiance :
    • Je n'ai aucun regret à avoir sur la préparation, qui a été effectuée au mieux (ou presque) de mes contraintes professionnelles. Quantitativement, il aurait été difficile de faire plus, et c'est d'ailleurs la première fois dans une préparation marathon que je réalise 3 semaines consécutives à plus de 100 km ;
    • Les dernières séances de vitesse sont en ligne avec ce qui avait été réalisé lors de ma préparation en 2017. J'ai notamment pu le voir au travers de Strava où je signe quelques PRs cette année ; 
    • Le poids de forme a été atteint avec 62,5 kg. Je n'avais fait aucun effort pour la Haute Route si bien que j'ai débuté la préparation à 66 kg. Il a ensuite fallu réduire sensiblement les quantités pour déclencher la perte de poids ;

    Les motifs de prudence :
    • Une année où globalement j'ai peu couru ;
    • Un début de préparation poussif (manque de sensations, des petits bobos à gérer) ;
    • En l'absence de semi-marathon préparatoire, je n'ai pas pu jauger mon potentiel du moment. Je devais courir celui de Remich, mais ressentant quelques douleurs musculaires et de surcroît avec la pluie annoncée, j'ai préféré le remplacer par une sortie longue au sec ;
    • La météo de cet automne a été bien pluvieuse pendant deux semaines, ce qui a indirectement impacté la qualité des séances ;

    • J'ai eu un gros coup de fatigue à deux semaines du marathon, qui s'est traduit par deux nuits à plus de 9h de sommeil. Tout semble être rentré dans l'ordre depuis ;
    • Une dernière petite alerte s'est produite lors de l'ultime sortie longue avec une gêne dans le mollet droit. Espérons que cela passe, sinon cela pourrait être problématique dimanche prochain après le 30ème kilomètre ...


    La stratégie de course : Tout en gestion

    Comme d'habitude sur marathon, la gestion de l'allure se fera à la fréquence cardiaque sachant que je peux tenir toute la course à 150-155 bpm.

    L'autre point essentiel sera de m'économiser le plus longtemps possible pour être en mesure d'affronter les difficultés de la fin de course. Cela passe notamment par du relâchement, une allure la plus constante possible, et quelques petits trucs (comme optimiser les trajectoires en virage pour gratter des secondes ;-).

    Le scénario idéal serait d'avoir un matelas d'un peu moins d'une minute au 35ème kilomètre et pouvoir ainsi se permettre de perdre du temps sur la fin qui est compliquée à New York (remontée du faux plat de la 5ème avenue, puis les "up & down" de Central Park).

    samedi 17 novembre 2018

    Compte rendu | Marathon de New-York 2018 : Ça aurait pu être pire ...

    Central Park, l'avant-veille du marathon

    N'ayant pas pu m’entraîner en course à pied lors des 5 semaines précédant ce marathon (!), je n'avais qu'un seul objectif : TERMINER. Comme expliqué dans le précédent post, c'était un objectif par défaut, conséquence d'une blessure en début de préparation.

    Pour ne pas faire durer le suspense, l'objectif a été atteint, dans un chrono très loin de mon record, mais néanmoins correct (3:19).


    L'avant course

    J'étais un peu "en dedans" durant les deux derniers jours avant la course, pensant en toute sincérité ne pas terminer. En allant l'avant veille sur le lieu d'arrivée, je me demandais bien si j'allais y revenir :-(

    Néanmoins, je ne me suis pas totalement laissé abattre, et j'ai fait honneur à la tradition du cheesecake new-yorkais d'avant course pour la 3ème année de suite :-)

    Pâtisseries made in USA

    Pour le retrait des dossards, ce fût pareil que les années précédentes. Le retrait en lui-même était fluide, par contre sur le stand du partenaire, New Balance, c'était irrespirable.


    Le jour J

    Ayant encore en tête le stress de l'année passée, je suis parti cette fois bien plus tôt en prenant le ferry de 5h30. L'avantage fût la fluidité du trajet, et l'inconvénient fût de devoir attendre 3h au départ. Heureusement, j'avais prévu de chaudes affaires, car jusqu'au levé du soleil, c'était plutôt frisquet.

    Au moment de prendre le départ, j'avais deux craintes avec :  
    (i) Un réveil de la périostite
    (ii) La casse musculaire inhérente au marathon, et spécialement avec mon absence de préparation

    Concernant la périostite, je n'ai ressenti aucune douleur en course. Par contre, coté casse musculaire, j'ai "dégusté". Dès la descente du pont Verrazano, j'ai senti que les jambes commençaient à picoter. Jusqu'au 30ème la douleur était gérable, après c'est devenu dur, et même très dur à compter du 35ème, si bien que je me suis mis deux fois à marcher.

    Coté chrono, je termine en 3:19 sachant que je suis passé en 1:34 au semi. En gérant mieux ma course, j'aurais peut-être pu faire 3:15, mais c'est tout à fait anecdotique. Comme on le voit ci-dessous, je m'écroule sur la fin :
    • 22:08 du départ au 5ème 
    • 22:20 du 5 au 10 ème 
    • 22:37 du 10 au 15 ème 
    • 22:08 du 15 au 20 ème 
    • 22:07 du 20 au 25 ème 
    • 22:33 du 25 au 30 ème 
    • 24:32 du 30 au 35 ème 
    • 27:54 du 35 au 40 ème 

    Anecdotes
    • En discutant avec des participants dans le bus nous menant au départ, j'ai appris que les employés de la NYRR ne sont pas autorisés à courir le marathon (car réquisitionnés par l'organisation), mais qu'en contrepartie, ils reçoivent 3 dossards à attribuer comme ils le souhaitent. Une bonne raison de se faire des amis auprès de la NYRR ... 
    • Peter Ciaccia dirigeait pour la dernière fois le marathon de New-York. Alors que l'année dernière j'avais pu lui serrer la main à l'arrivée, je l'ai croisé cette année dans le ferry menant au départ. 
    • Je me suis retrouvé en course avec Dominique Chauvelier, qui lui vient depuis très longtemps à New-York en tant qu'accompagnateur d'un voyagiste. J'ai été très surpris par sa façon de courir, avec à un moment une accélération marquée (il ne terminera pas).
    • Dans les jours qui ont suivi, les douleurs musculaires étaient très vives, marchant à la vitesse d'un nonagénaire, et ayant des difficultés à descendre les escaliers. Au bureau, tout le monde se moquait de moi !
    • Mon départ étant légèrement avancé par rapport à celui des élites, j'ai vu les kenyans me doubler et petite anecdote, cela correspondait pile à un moment où ils passaient à la TV. Le live ayant été mis sur Youtube, j'ai pu me voir (lien ici, à partir de 13:22)





    What's next ?

    C'est évident, la saison est terminée, il est maintenant nécessaire de couper un bon moment pour être certain de laisser derrière moi cette périostite. Même si je n'ai pas eu mal pendant la course, je continue d'avoir l'impression que ce n'est pas totalement remis, et en l'absence d'objectif, autant  ne pas prendre de risque.

    Je suis clairement frustré, moi qui nourrissait de grandes ambitions. J'aimerais évidemment prendre ma revanche, mais ce n'est pas certain que cela soit en 2019, notamment parce que je ne serai pas automatiquement qualifié.


    Quartier d'Astoria

    samedi 27 octobre 2018

    Marathon de New-York 2018 : Histoire d'un rendez-vous manqué

    Un an que j'en rêve, un an que j'ai Rod Dixon en fonds d'écran venant de franchir la ligne d'arrivé de l'édition 1983, un an que j'espère pouvoir y claquer un sub 2:50:00, un an que j'écoute dans ma voiture Alicia Keys chanter Empire State Of Mind ... et finalement, je ne sais même pas si je vais être en mesure de terminer "la" course qui me fait vibrer ....

    Rod Dixon, vainqueur de l'édition 1983 - (c) NYRR


    TDS 2018 : une victoire à la Pyrrhus 

    Après avoir été sur mon petit nuage suite à la TDS (Top 50, oh yeah !), il a fallu reprendre le chemin de l'entrainement, et quasiment dès la reprise, des douleurs sont apparues jambe droite :
    • Parfois, la séance arrivait à passer, sentant juste une petite douleur et un peu de raideur dans la jambe ;
    • Parfois, la séance ne passait pas du tout et j'étais obligé de me mettre à marcher pour calmer la douleur.
    Je suis bien entendu aller voir mon ostéopathe qui avait fait des miracles l'année dernière. Elle a identifié un blocage de la tête du péroné, et a tout remis en place, mais elle a aussi détecté une périostite où le premier des traitements est l'arrêt de l'activité provoquant la douleur. Fonction des cas, il faut de 10 jours à plusieurs mois pour s'en remettre (!).

    J'ai laissé passer une semaine sans m'entrainer, mais dès la première séance, la douleur est revenue au bout de 20 minutes. J'ai donc décidé de tenter un coup de poker en ne courant plus jusqu'à la date du marathon mais en continuant à m'entrainer avec (i) du home trainer pour conserver le cardio et (ii) des exercices de renforcement musculaire pour être un minimum en mesure d'encaisser la distance du marathon. A priori, je ne suis pas trop mal physiquement car le week-end dernier j'ai roulé près de 300 km sans fatigue excessive. Par contre, je vais me présenter au départ sans la moindre séance de running au cours des 5 dernières semaines précédant l'épreuve ... ça ressemble au mieux à un gros pari, au pire à une mission suicide.

    Pour couronner le tout, je me suis totalement relâché sur le plan alimentaire (ah le chocolat ...), mais bon, sans objectif de chrono, difficile de garder son poids de forme.


    Bill Rodgers, vainqueur de l'édition 1976 - (c) NYRR


    Que de regrets !

    Je suis très très déçu, notamment parce que les conditions me semblaient réunies pour réussir une belle performance :
    • Suite à la préparation pour la TDS, j'ai eu l'impression d'avoir passé physiquement un cap, notamment en termes de puissance musculaire.
    • Les conditions météos de cet automne ont été exceptionnelles, il n'a quasiment pas plu, les températures ont été plus qu'agréables ...
    Approchant la quarantaine, je sais que c'était l'une des dernières occasions d'être compétitif, même si il devrait y en avoir encore d'autres. Enfin, espérons-le.


    Mon plan B

    L'avion, l'hôtel et le dossard étant déjà payé, il n'a jamais été question de ne pas aller à New-York. Le plan B sera de prendre le départ de la course avec un ticket de métro, et fonction de la douleur, d'aller le plus loin possible. Au mieux, je termine dans un chrono anecdotique, au pire, j'arrête dès que cela devient franchement pénible. Il faut juste que je fasse attention au chrono pour ne pas louper mon avion .... je pense que j'abandonnerai quelque soit la douleur si je mets plus de 2 heures pour effectuer le premier semi.

    A une semaine de la course, je suis plutôt pessimiste, car même si la douleur est absente au repos ou à vélo, j'ai néanmoins des sensations inhabituelles dans la jambe droite.


    Ryan Hall - Vainqueur des trials lors de l'édition 2007 - (c) NYRR

    lundi 13 novembre 2017

    On the road to New York / Episode 3 : la course

    Le sub 2:50 n'était pas loin

    Faut-il voir le verre à moitié plein ou à moitié vide ? Ce dilemme résume assez bien mon sentiment d'après course. En terminant ce marathon de New York en 2:50:18, c'est à la fois, la satisfaction d'améliorer de près de 3 minutes mon précédent record, et à la fois, la déception d'être passé tout prêt d'un sub "2:50".

    L'avant course

    Cela faisait longtemps que je n'avais pas été autant stressé pour un marathon. Probablement parce que je me savais très entraîné et que j'aspirais à un résultat à la hauteur de mon investissement personnel. De surcroît, ou peut-être lié à ce stress, je n'étais pas en grande forme les quelques jours avant le marathon, avec des frissons dans le corps et un gonflement des ganglions dans le cou, comme lorsque je vais tomber malade... Bref, je n'étais pas serein.

    Arrivé dès mercredi à New York, je me suis occupé avec un programme allégé afin de me préserver pour la course. J'ai notamment assisté à une conférence au Pavillon avec l'ex-joueur de football américain Tiki Barber (il terminera en 4:38) et à une autre au NYRR Runcenter avec Emily Infeld (médaille de bronze sur 10.000 aux championnats du monde de 2015) et Emily Sisson (2ème au semi-marathon de New York 2017). Ce n'était pas particulièrement intéressant, je ne le recommande pas plus que ça.

    Echanges avec Emily Sisson (au milieu) et Emily Infeld (à droite)

    La course 

    Comme d'habitude, pas de récit kilomètre par kilomètre, juste quelques highlights :
    • La météo était plutôt idéale au départ avec une température douce et un ciel couvert. Comme l'année dernière, le vent était défavorable, mais moins marqué. La pluie, ou plus précisément la bruine, a fait son apparition en fin de course, toutefois, elle ne m'a pas gêné ;
    • Suite à l'attentat dans Manhattan le mardi précédent (8 morts), les conditions de sécurité déjà drastiques ont été renforcées. Des membres des forces spéciales étaient notamment positionnés sur les toits des immeubles au moment d'attendre le bus à Staten Island. Pendant la course, j'ai eu l'impression que les spectateurs étaient par endroit placés plus en retrait sur la 1ère avenue ;
    • Je suis parti du départ orange, situé sur la voie gauche supérieure du pont (versus en dessous l'année dernière). Légèrement avancé par rapport au départ des élites (qui est sur la voie de droite), j'ai ainsi pu voir distinctement les Kipsang et autres Desisa me doubler au bout d'environ 20 secondes de course ;
    • Petite anecdote, je courrais pour la première fois avec des gels placés dans les poches arrières de mon maillot. A la première foulée, un gel est parti à terre, idem pour le 2ème gel quelques secondes plus tard. La course venait à peine de commencer que j'avais déjà perdu 2 de mes 4 gels ....
    • L'ambiance de course est toujours aussi incroyable. Je suis incapable de dire s'il y avait plus ou moins de monde que l'année dernière. Par contre, visant un temps, je suis resté cette année plus concentré et je me suis moins laissé porter par la foule ;
    • Concernant ma gestion de course et sur base de l'expérience de l'an passé, j'ai cherché à m'économiser le plus longtemps possible. J'étais vraiment bien jusqu'au 35ème et persuadé à ce moment là de terminer en moins de 2:50. Sauf que l’enchaînement du faux-plat montant de la 5ème avenue et les bosses de Central Park m'a mis dans le dur. Sans totalement craquer, je perds de grosses poignées de secondes et je n'ai plus d'essence dans le moteur pour relancer sur la partie finale. Rageant ! Depuis, je n'arrête pas de repenser à comment j'ai pu perdre ces 18 secondes ;
    • Connaissant quelques personnes sur New York, certains m'ont supporté de toutes leurs forces comme le montre l'image ci-dessous. Merci à eux !

    Mon fan club ;-)


    L'analyse de course

    Pour analyser ma course, j'ai comparé mes temps de 2016 et 2017 par rapport à un objectif de 2:50, et les résultats sont synthétisés dans le graphe ci-dessous.



    On voit des points communs entre les deux courses : un départ rapide sur les 5 premiers km, une allure qui se stabilise ensuite, pour terminer par un ralentissement. Toutefois, cette baisse de vitesse est sensiblement moins marquée en 2017 : au 40ème km, je n'avais que 9 secondes de retard et 18 secondes au moment de franchir la ligne d'arrivée.

    Je constate aussi que ma vitesse de base est quasiment la même d'une année sur l'autre, j'ai juste réussi à la maintenir plus longtemps en 2017. A qui / à quoi attribuer ces progrès ? Deux pistes : (i) du volume avec des durées d'entrainement records (cf. post précédent) et (ii) de la qualité, avec cette année le recours à un entraîneur qui a un introduit des exercices spécifiques dans toutes ses séances.

    Mon nom dans le New York Times

    Par ailleurs et compte-tenu des difficultés du parcours de New York, on peut vraisemblablement supposer que ce chrono de 2:50 vaut 2:48 / 2:49 sur un marathon "rapide" type Berlin ou Chicago.

    It's a small world

    C'est incroyable comment sur un événement qui attire plus de cinquante milles coureurs, j'ai croisé des gens connus où que je connaissais.

    A l'expo : Franck B.
    Franck est un marathonien belge rencontré en 2013 au Kenya (2:23 à Eindhoven cette année là). Il est venu à New York pour simplement accompagner son amie qui termine le marathon en 2:47 ...

    Pendant la course : Blaise B.
    Blaise a comme moi participé cet été aux Transrockies et a gagné la catégorie des hommes de plus de 50 ans. En début de course, j'entends un "Antoine ?", je me retourne, nous nous saluons, il me dépasse et finalement je le re-dépasserai dans Central Park pour terminer devant lui de 8 secondes.

    A l'arrivée : Peter Ciaccia
    Le directeur du marathon de New York, Peter Ciaccia, était sur la ligne d'arrivée au moment où j'ai terminé et j'ai eu l'honneur de lui serrer la main (comme pas mal de finishers à ce moment là).

    Quelques leçons à retenir pour l'année prochaine

    Comme je suis (normalement) qualifié au temps pour l'édition 2018, je compte revenir et voici quelques enseignements à retenir pour l'année prochaine :
    • Mieux arbitrer l'équilibre quantité / qualité des entraînements et mieux gérer mon poids à l'approche de la course ;
    • Ne pas arriver trop tôt à New York pour ne pas avoir à trop attendre la course ;
    • Trouver le bon horaire pour éviter la foule à l'expo. J'y suis passé le jeudi matin, jour de l'ouverture, et s'était déjà plein. Idem pour le vendredi matin (oui, je suis passé deux fois à l'expo ;-) ;
    • Eviter le ferry pour se rendre au départ. C'est la deuxième année consécutive que je le prends, mais cette fois encore plus que la précédente, l'attente du bus après le ferry a été particulièrement stressante. J'ai du doubler des personnes dans la file d'attente (ce que je n'aime pas faire) pour arriver seulement 3 minutes avant la fermeture de mon sas de départ. Pour l'année prochaine, je prendrai vraisemblablement le bus (où alors le ferry mais beaucoup plus tôt) ;
    • Continuer de choisir un hôtel en dehors de Manhattan. On perd en prestige ce que l'on économise en argent. D'un point de vue pratique, c'était plutôt efficace avec une localisation dans le Queens au pied du pont du Queensboro, soit un accès direct à la fois depuis l'aéroport de JFK et pour aller dans Manhattan.


    Balade d'avant course sur le pont de Brooklyn

    samedi 28 octobre 2017

    On the road to New York / Episode 2 : fin de préparation



    A une semaine du marathon de New York, il est temps de faire le bilan de la préparation et d'annoncer les ambitions.

    (i) Bilan de la préparation

    La volonté d’améliorer mon chrono sur marathon m'a probablement poussé (consciemment ou inconsciemment) à vouloir trop en faire coté entrainement. Pour la première fois, j’ai réalisé deux semaines consécutives à 100km après le semi-marathon, et a posteriori, je réalise que c’était trop. Je me suis retrouvé dans un état de fatigue encore jamais rencontré, surtout musculairement. J’ai bien peur d’être allé au-delà de ce que mon corps peut absorber, et par conséquent, de ne pas avoir créé un stimuli à même de me faire progresser. Le résultat dans une semaine sera d’ailleurs à ce titre riche d'enseignements.

    Pour tenter de rationaliser ce ressenti, j'ai comparé mon volume global d'entrainement sur différentes préparations marathon (NYC 2016 et 2017, Chicago 2015 et Berlin 2013 ; volumes de S-8 à S-2 ) et je ne me suis jamais autant entraîné cette année, alors que contrairement à d’autres fois, je n’ai pas pris de congés.
    Néanmoins, l'écart n'est que de 5% entre 2016 et 2017 alors que j'ai ressenti une grosse différence, il semble donc que ce ne soit pas qu'une question de volume golbal. Pour être plus fin dans l'analyse, il faudrait probablement regarder (i) l'étalement de la charge dans le temps et (ii) les temps passés dans les différentes zones de FC. Si j'ai le courage, je le ferai une prochaine fois.




    Les motifs de doute 
    • Une fatigue musculaire marquée pendant la préparation avec en conséquence des allures d'entrainement pas spécialement rapides 
    • Une façon de s'entraîner différente en 2017 et testée pour la première fois sur marathon 

    Les motifs de réconfort
    • Un retour progressif des bonnes sensations (pourvu que cela dure jusqu'à dimanche prochain !) 
    • Un poids de corps un peu inférieur à celui de 2016
    • Un semi-préparatoire à Bruxelles couru plus rapidement cette année

    (ii) Les ambitions

    Pas d'objectif impératif, mais plutôt un niveau de satisfaction qui sera proportionnel au résultat : 
    • Heureux : Moins de 3h (les choses évoluent, il y a 4 ans, c’était mon rêve...)
    • Très heureux : faire moins de 2:55:00 et assurer une nouvelle qualification pour 2018
    • Très très heureux : faire moins que l’année dernière (2:53:08) et ainsi améliorer mon meilleur temps sur marathon
    • Le plus heureux du monde : moins de 2:50:00 ..... mais bon il ne faut pas trop rêver, surtout vu le parcours de New York
    Je me mouille, je prends les paris pour un 2:51 - 2:52 (je suis ambitieux de nature ;-).

    Petite anecdote : ma montre Garmin me prédit un temps de 2:38:42 - on voudrait que cela soit vrai !

    (iii) Petit bonus : ma vidéo préférée du marathon de New York

    S'il y a bien une vidéo que j'ai vu et revu sur Youtube c'est bien celle retraçant la victoire de Rod Dixon au marathon de New York 1983. Etre à 10km de l'arrivée à plus de 2 minutes du leader et revenir petit à petit pour le dépasser dans le dernier kilomètre sous un déluge, c'est fort, très fort en émotions.



    dimanche 1 octobre 2017

    On the road to New York / Episode 1 : le semi-marathon de Bruxelles

    Petite nouveauté 2017 sur le dossard : le drapeau du pays de résidence des concurrents

    Çà y est, je suis en pleine préparation pour le marathon de New York, qui va se dérouler dans 5 semaines. Un repère important dans toute préparation d'un marathon est le semi couru 4 à 5 semaines avant. Le chrono sur ce semi n'est pas un indicateur absolu de la performance qui sera réalisée le jour J mais c'est quand même une bonne référence, comme le montre le récapitulatif ci-dessous de mes temps. Cette année comme en 2016, j'ai couru le semi de Bruxelles pour préparer New York, et bonne nouvelle, j'ai été plus rapide cette année d'un peu plus d'une minute.

    Historique de mes temps sur semi-marathon préparatoire & marathon
    1:27:56 => 3:11:55 - 2004 : semi de Paris / marathon de Londres
    1:27:00 => 3:24:09 - 2003 : semi du Fresne-Camilly / marathon de Caen
    1:23:23 => 2:53:18 - 2016 : semi de Bruxelles / marathon de New York
    1:22:51 => 3:06:28 - 2013 : semi de Paris / marathon de Paris
    1:22:06 => ?:??:?? - 2017 : semi de Bruxelles / marathon de New York

    Prédiction de mon temps de course par ma montre Garmin pris juste avant le départ.
    Elle n'est pas loin de la réalité, par contre, j'ai plus de doute pour le marathon ...

    Ma course
    Comme l'année dernière, le départ réel de la course n'intervient que 400/500 mètres  après le coup de feu du starter. Ce petit détail va avoir une grande importance sur le déroulé de ma course, car j'ai déclenché ma montre au coup de starter soit 1:59 avant le départ réel ... vous allez comprendre.

    Le parcours étant vallonné, les temps au km ne voulaient pas dire grand chose et j'ai du coup eu beaucoup de mal à me situer en termes d'allure, surtout que les sensations étaient très moyennes. Au 10ème kilomètre, je passe en 41' ce qui est lent pour moi et me fiche un beau coup au moral ... sauf que j'ai oublié d'ajuster mon temps des 2 minutes mis à rejoindre le départ, et qu'en réel, je suis en 39'.

    Croyant (à tort) être lent, ça cogite pas mal dans mon esprit, surtout qu'au même moment je me fais passer par la 2ème féminine ... mon orgueil de mâle en prend un coup. Sans espoir de performance, je m'accroche quand même, et arrive à repasser la féminine dans la montée du 15ème kilomètre. Je m'accroche jusqu'à la fin pour ne pas me faire repasser, ce que j'arriverais à faire et ce n'est qu'après course que je découvre mon chrono officiel et mon étourderie sur les 2 minutes pour passer le départ.

    Voici un petit comparatif entre mes deux semi-marathons de Bruxelles (2016 versus 2017)
    Temps final : 1:23:23 versus 1:22:06 
    Classement final : 71ème versus 49ème
    Temps du départ au 10 km : 39'39 versus 39'09
    Temps du 10 km à l'arrivée : 43'45 versus 42'57

    Y a des cons partout
    Petite anecdote, mi-amusante / mi-énervante. En début de course, un père et son très jeune fils, tous les deux en vélo, traversent le parcours sur un passage clouté juste devant moi. C'est limite mais ça passe, sauf que je ne me prive pas de crier "Non !" pour montrer ma désapprobation. Réponse du père tout sérieux : "le feu était vert pour nous".


    samedi 12 novembre 2016

    Compte rendu | Marathon de New-York 2016

    A trop désirer quelques chose, on est parfois déçu. Mais non, je n'ai pas été déçu par ce marathon de New-York. Bien au contraire, ce que j'y ai vécu a totalement dépassé mes attentes. L'ambiance était incroyable, et de surcroît, j'ai battu mon PB de quelque secondes (2:53:08 désormais). Émerveillé par cette course, j'envisage désormais d'y revenir.

    La course et ma course : des faux air de Boston

    Le parcours présente deux similitudes avec celui de Boston : il est en ligne (et non en boucle) et avec des difficultés placées en deuxième partie de course. Entre les deux, New-York m'a semblé un poil plus difficile.

    Concernant ma course, elle a été un remake de mon marathon de Boston 2015 avec :
    • Un premier semi effectué un poil trop rapidement ;
    • Un deuxième semi compliqué où j'ai eu l'impression de ne plus avancer après le 35ème kilomètre ;
    • Un déclic dans le dernier kilomètre où je réalise que le PB est possible et où je tente le tout pour le tout ;
    • Un heureux dénouement, avec un PB amélioré de presque rien (une seconde à Boston et huit secondes à New-York).
    Pour la petite histoire, ce n'est qu'après la course que j'ai appris mon nouveau record. Car au moment où j'ai franchis la ligne d'arrivée, je pensais être deux secondes plus lent qu'à Chicago comme le montre la photo ci-dessous. Sauf que j'ai mis quelques secondes à franchir la ligne de départ, si bien que mon temps net est de 2:53:08.


    Concernant l'ambiance, la réputation de New-York n'est pas usurpée, c'est vraiment exceptionnel. Je commence à avoir une petite expérience des "gros" marathons, mais c'est la première fois que j'ai ressenti quelque chose d'aussi fort. A tel point que j'ai eu l'impression d'être porté par la foule à différents moments. L'architecture de la ville avec ses grattes ciel, conjuguée à l'énergie des spectateurs, donne un cadre de course où j'ai pris beaucoup de plaisir à évoluer. Je comprends mieux désormais le surnom de "Magic Marathon" et j'ai grandement envie d'y revenir.

    Analyse de performance

    J'ai mal géré ma course, c'est évident. Je me suis mis dès le début au maximum de ma fréquence cardiaque cible, alors que vu les difficultés de la 2ème partie de parcours, il aurait fallu prendre une marge de sécurité.

    Les ponts et faux plats, ainsi que le vent de face, ont eu raison de moi, et j'ai vraiment été dans le dur à compter du 35ème. Comme d'habitude, c'est musculairement que le corps a craqué, avec des douleurs dans les quadriceps.

    L'analyse des temps par 5km montre bien à la fois le départ trop rapide et le ralentissement à compter du 35ème :
    • 19'23 (Start to 5k) - Allure : 3:53
    • 20'13 (5k to 10k) - Allure : 4:03
    • 20'22 (10 à 15k) - Allure : 4:04
    • 20'21 (15k to 20k) - Allure : 4:04
    • 20'36 (20k to 25k) - Allure : 4:07
    • 20'06 (25k to 30k) - Allure : 4:01
    • 20'30 (30k to 35k) - Allure : 4:06
    • 22'09 (35k to 40k) - Allure : 4:26
    • 9'28 (40k to end) - Allure : 4:19
    • Le premier semi a été parcouru en 1:24:45 et le second en 1:28:23, soit un beau positive split de près de 4 minutes


    En termes de sensation, j'ai eu l'impression d'être très lent à compter du 35ème, au point d'imaginer terminer en plus de 3h. J'ai même pris le temps de marcher quelques mètres dans Central Park afin de boire un verre d'eau à un ravito (!). En regardant les temps, on s'aperçoit que j'ai effectivement ralenti sans toutefois exploser. Cette erreur d'appréciation doit probablement me coûter les 2:52.

    Ce nouveau PB devrait pouvoir être amélioré sur un parcours ultra-plat type Chicago ou Berlin, et laisse envisager un temps proche des 2:50. Toutefois, ce n'est pas un objectif à ce jour.

    Finalement, l’enchaînement CCC / marathon de New-York n'aura pas été préjudiciable en termes de performance. Par contre, je suis depuis mon retour en "dépression" post marathon. J'envisageais initialement de courir la Saintélyon, mais je vais y renoncer, ayant grandement besoin de déconnecter de la course à pied pour un petit moment.

    Pèles-mêle d'impressions et d'anecdotes

    • L'expo est digne d'un grand marathon, toutefois, elle m'a semblé moins grande que celle de Boston ;
    • On ne choisit pas son départ, et pour moi c'était celui sous le pont Verrazano. Du coup, je n'ai pas profité de l'ambiance avec les élites, dommage ;
    • Dominique Chauvelier (4 fois champion de France du marathon) termine deux minutes derrière moi. Mais bon, un gars de plus de 60 ans, qui termine en moins de 3h, c'est quand même respect (il est 2ème de sa catégorie pour quelques secondes). Dans les peoples, il y avait notamment l'ex-joueuse de tennis Marion Bartoli (5:40) et l'ex-footballeur Raul (3:26) ;
    • Cette course, c'était également la dernière étape de "ma" trilogie américaine, après Boston et Chicago, les trois terminés en moins de 3h. En termes de World Major, il ne me reste plus que Tokyo, mais je n'en n'ai pas spécialement envie. En outre, comme ma participation à Londres date d'avant 2006, ce chrono n'est pas retenu dans leur classement officiel des finishers. N'importe quoi !
    • Après la course, j'ai recherché sur Youtube des vidéos pour revivre l'événement et là, énorme coïncidence lors de la première vidéo visionnée. Celui qui a réalisé cette vidéo est un coureur américain vu à différents moments de la CCC l'été dernier (je l'ai doublé, il m'a redoublé et in fine, il a terminé devant moi de plusieurs minutes). Mais là, où cet encore plus fort, c'est que nous sommes partis du même départ, au même moment, et que nous sommes arrivés quasiment en même temps (un peu plus de 10 secondes nous séparent), si bien que l'on me voit distinctement à différents moments de la vidéo ci-dessous ! Le moment où je suis le plus facilement identifiable avec mes chaussettes jaunes est à partir de 8'22



    Quelques (petits) conseils

    • J'ai pris le ferry pour aller au départ (plutôt que le bus) et j'ai trouvé ça très sympa, à la fois pour l'ambiance entre coureurs, et la vue matinale sur Manhattan. Et en plus cela permet de partir un peu plus tard ;
    • L'organisation impose d'arriver très en avance au départ, ce qui peut poser des difficultés en termes d'alimentation. Pour respecter la règle des 3h tout en ne déjeunant pas trop en avance, la solution retenue par différents coureurs est de déjeuner dans le bateau. Sinon, il reste les bagels en libre service au départ et j'avoue j'en ai mangé un (!) ;
    • Conservez la couverture fournie par votre compagnie aérienne lors du vol aller : cela vous fera un poncho pour le départ (ne rigolez pas, c'est efficace et économique !);
    • Les ravitos ne sont composés au début que d'eau et de Gatorade, il est donc important de prévoir ses propres gels ;

    Pour aller plus loin

    • J'apprécie beaucoup le site spe15 et leur post sur le marathon de New-York 2016 comporte de très belles photos. Pour voir, c'est ici :
    • Si vous souhaitez avoir les meilleurs raisons d'aller courir New-York, ce post finira de vous convaincre. Pour le lire, c'est ici ;
    • La télé suisse a suivi 3 coureurs dans leur préparation au marathon de NY 2011. C'est en 3 épisodes de 12 minutes (épisode 1 : ici, épisode 2 : ici, épisode 3 : ici).

    mardi 1 novembre 2016

    Marathon de New-York 2016 ... c'est dans 5 jours





    Dimanche prochain, et sauf mauvaise surprise, je serai au départ du marathon de New-York, pour réaliser l'un de mes rêves. Le terme n'est pas trop fort, c'est bien ce que je ressens après une si longue attente. A moins d'une semaine de l'épreuve, ce post est également l'occasion de faire un retour sur la préparation et d'annoncer les objectifs.

    Un rêve vieux de 20 ans

    Le marathon de New-York ... c'est incontestablement "LA" course à faire au moins une fois dans sa vie. Pour quelles raisons ? Je dirais probablement, de part la ville, symbole fort des Etats-Unis, mais surtout l'incroyable ambiance relatée par tous les participants.

    Dès mes débuts en course à pied il y a près de 20 ans (!), le marathon me faisait rêver, et celui de New-York encore plus que les autres. Principalement pour des raisons professionnelles, il ne m'a pas été possible de m'y rendre précédemment, et c'est un changement de job qui va me permettre de concrétiser ce vieux projet.

    J'ajoute que dans ma mythologie du marathon de New-York, il a bien entendu le le film Marathon Man. Pour l'anecdote, je suis allé à New-York en 2010 et il était pour moi évident de me rendre à Central Park, précisément devant le bâtiment de la scène finale. Pour ceux qui ne connaîtraient pas, ce n'est pas un film sur la course à pied mais un excellent thriller où le personnage central (incarné par D. Hoffman) s’entraîne pour le marathon de NYC.




    Pour être totalement objectif sur cette course, il faut quand même reconnaître que le niveau moyen est faible. Le parcours n'aide pas, mais l'analyse des temps est imparable : le temps moyen en 2015 était de 4:38. Par comparaison, Boston qui est l'anti-thèse avec son système de qualification au temps, affiche pour 2015 un temps moyen de 3:46.

    La préparation

    Une préparation ce n'est pas que du quantitatif mais regarder les volumes accomplis donne quand même une bonne idée de ce que l'on a fait. Le graphe ci-dessous représente l'évolution hebdomadaire de ma charge horaire sur les 8 dernières semaines de mes 4 derniers marathons (respectivement Berlin, Boston, Chicago et NYC).



    Pour New-York, je n'ai pas pu poser une semaine de congés durant la préparation et ça se voit avec l'absence de pic comme cela avait été le cas pour Berlin et Chicago. Par contre, je suis monté plus rapidement en charge cette fois.

    S’entraîner autant sans vacance ne se fait pas (pour moi) sans difficulté. Je n'ai pas été blessé (même pas de petits bobos) mais j'ai ressenti de la fatigue de façon marquée à différents moments. Cela m'a d'ailleurs inquiété sur mon état de forme, mais la traditionnelle sortie test à deux semaines de l'échéance s'est révélée encourageante. Par rapport aux précédentes préparations, je ne suis pas allé plus vite, mais j'étais plus bas en termes de fréquence cardiaque.

    Cela s’annonçait donc plutôt bien, mais ça, c'était avant le weekend dernier. J'ai eu l'impression samedi matin qu'un énorme poids de fatigue me tombait dessus d'un coup. Je n'étais pas malade mais sans aucune énergie. J'ai passé le samedi en pyjama allongé sur le canapé ou le lit. Je n'étais pas beaucoup mieux dimanche et je me suis fait violence pour aller courir près d'1h20 à un rythme très cool (125bp) et je ne me sentais pas capable d'aller plus vite.

    Ce genre d'état léthargique, c'est habituellement le week-end d'après le marathon qu'il apparaît, mais pas avant. Depuis, j'ai naturellement de très gros doutes sur mon potentiel du moment. Heureusement, ce mardi est férié et je pars vendredi matin pour NYC, ce qui va faire une petite semaine de travail.

    Il faut également dire que j'ai enchaîné la préparation marathon directement après la CCC. Je suis sur des volumes importants d'entrainement depuis début juillet (4 mois) et l'absence de période de repos total a du jouer. A une date si proche de l'échéance, il n'y a plus qu'une chose à faire : ne rien faire ! se reposer pour espérer sauver les meubles le jour J.

    L'objectif

    Avant l'épisode du week-end dernier et vue le parcours réputé difficile, il me semblait déjà compliqué d'améliorer mon PB et impossible de passer sous les 2:50:00. Désormais, faire un 2:59:59 m'irait très bien.




    Pour tenter de me situer, je me suis efforcé de synthétiser tout ce qui a pu ou qui pourrait impacter ma performance.

    Les motifs de confiances 
    • Une préparation effectuée sans impasse et selon un plan qui a fait précédemment ses preuves pour moi à Boston et Chicago ; 
    • Une séance test à deux de semaines de l'événement plutôt rassurante ; 
    • Une petite expérience désormais sur marathon avec 6 épreuves terminées ; 
    • Un poids de 62,8 kg qui n'est pas un record mais qui fait quand même plaisir (66,5 kg en début de préparation) ; 

    Les motifs de doute 
    • Un gros coup de barre à une semaine de l'événement qui fait suite à différents moments de fatigue lors de la préparation ; 
    • Un risque de "diésélisation" de part la préparation à la CCC, et d'une façon plus générale, un manque de qualitatif sur le début d'année 2016 ; 
    • Une préparation sans pic de charge à même de générer une surcompensation pour le jour de la course ; 
    • Un parcours "difficile" : il faut rajouter quelques minutes par rapport à son PB compte-tenu des différents ponts à passer (NB : record de l'épreuve => 2:05:06 / record du monde => 02:02:57) ; 

    L'inconnue : la météo
    • Surtout, pas d'ouragan comme en 2012 ... Pour l'instant, cela s'annonce bien de ce coté là.