dimanche 25 juin 2023

Il y a 20 ans, je courais mon premier marathon

Le dimanche 15 juin 2003, je courrais mon premier marathon. Jeune coureur ambitieux, je pensais pouvoir terminer en moins de 3 heures dès ma première tentative. La désillusion arriva (très) rapidement après le départ …  

A l'époque, étudiant en dernière année, je voulais profiter de mon temps libre avant d'entrer dans la vie active pour préparer au mieux ce qui représentait déjà une ambition, un rêve. 

Etudiant et donc pas très riche, j'avais pour minimiser les coûts choisi le marathon de ma région d'origine, celui de Caen. Il avait une bonne réputation, et placé en juin, il permettait de se préparer pendant le printemps. De surcroît, se déroulant près de chez mes parents, ces derniers pouvaient m'accueillir pour dormir et me transporter au départ. 

Coté entraînement, je me souviens d'avoir choisi un plan de Serge Cottereau, issu d'un numéro spécial marathon du magazine Jogging International. Je me rappelle en particulier des séances au-delà de 2h, qui étaient une première pour moi, et qui me semblaient vraiment très très longues. 


A l'arrivée, comme je pouvais


Etudiant à Paris, je m'entraînais au bois de Boulogne, autour du lac inférieur. C'était un spot d'entrainement agréable, par contre, le chemin pour s'y rendre à partir de la porte Dauphine me faisait rencontrer des personnes souvent louches ... en accord avec la réputation du bois.

Je crois me souvenir que la préparation s'était plus ou moins bien passée, j'ai juste en mémoire un pépin musculaire qui s'était rétabli après une coupure de 3/4 jours. Les courses préparatoires, un 10 km à Paris et un semi aux alentours de Caen, n'avaient pas permis de me situer. Le 10km s'était déroulé sous un déluge, et le chrono fut anecdotique. Le semi avait été lui couru en 1:27:30 ce qui peut sembler lent pour un objectif en 3h mais c'était le chrono demandé par le plan.

Coté matériel, les montres GPS venaient tout juste d'arriver mais n'avaient pas encore envahi les pelotons. Je courrais avec une Casio "lap memory 30" qui comme son nom l'indique ne pouvait mémoriser que 30 temps intermédiaires (!). Coté chaussure, j'avais flashé sur des Puma. Légères, avec un super fit, et de très bonnes sensations aux pieds, je les ai usées jusqu'à la semelle.

La course en elle-même fut rapidement pliée, la faute à une erreur d'alimentation avec un gatosport mal préparé, mais que j'avais quand même mangé au petit déjeuner. Je fus pris de mots de ventre dès le 5ème kilomètre. Au semi-marathon, j'étais passé tout juste sous les 1:30:00, soit dans l'objectif, mais n'étant pas bien du tout et songeant à abandonner. 

Le  2ème semi fut une longue souffrance. Il faisait chaud (près de 27°C) et il était donc nécessaire de s'hydrater, mais avec mon ventre en vrac, ce que je buvais ressortait juste après. Vraiment dans un sale état, je dus à plusieurs moments marcher. In fine, je bouclais le 2ème semi en 1'54 soit un magnifique "positive split" de 24 minutes (!) et mon plus mauvais chrono sur semi.

Je me souviens d'avoir été vexé par mon erreur, je me souviens même d'en avoir pleuré à l'arrivée. Il fût par la suite important pour moi de prendre ma revanche. Il m'aura fallu trois autres tentatives (Londres 2004, Paris 2013, Berlin 2013), pour 10 ans après, réaliser mon rêve et passer sous les 3 heures, par un beau dimanche de septembre en Allemagne.