Le sub 2:50 n'était pas loin |
Faut-il voir le verre à moitié plein ou à moitié vide ? Ce dilemme résume assez bien mon sentiment d'après course. En terminant ce marathon de New York en 2:50:18, c'est à la fois, la satisfaction d'améliorer de près de 3 minutes mon précédent record, et à la fois, la déception d'être passé tout prêt d'un sub "2:50".
L'avant course
Cela faisait longtemps que je n'avais pas été autant stressé pour un marathon. Probablement parce que je me savais très entraîné et que j'aspirais à un résultat à la hauteur de mon investissement personnel. De surcroît, ou peut-être lié à ce stress, je n'étais pas en grande forme les quelques jours avant le marathon, avec des frissons dans le corps et un gonflement des ganglions dans le cou, comme lorsque je vais tomber malade... Bref, je n'étais pas serein.
Arrivé dès mercredi à New York, je me suis occupé avec un programme allégé afin de me préserver pour la course. J'ai notamment assisté à une conférence au Pavillon avec l'ex-joueur de football américain Tiki Barber (il terminera en 4:38) et à une autre au NYRR Runcenter avec Emily Infeld (médaille de bronze sur 10.000 aux championnats du monde de 2015) et Emily Sisson (2ème au semi-marathon de New York 2017). Ce n'était pas particulièrement intéressant, je ne le recommande pas plus que ça.
Echanges avec Emily Sisson (au milieu) et Emily Infeld (à droite) |
La course
Comme d'habitude, pas de récit kilomètre par kilomètre, juste quelques highlights :
- La météo était plutôt idéale au départ avec une température douce et un ciel couvert. Comme l'année dernière, le vent était défavorable, mais moins marqué. La pluie, ou plus précisément la bruine, a fait son apparition en fin de course, toutefois, elle ne m'a pas gêné ;
- Suite à l'attentat dans Manhattan le mardi précédent (8 morts), les conditions de sécurité déjà drastiques ont été renforcées. Des membres des forces spéciales étaient notamment positionnés sur les toits des immeubles au moment d'attendre le bus à Staten Island. Pendant la course, j'ai eu l'impression que les spectateurs étaient par endroit placés plus en retrait sur la 1ère avenue ;
- Je suis parti du départ orange, situé sur la voie gauche supérieure du pont (versus en dessous l'année dernière). Légèrement avancé par rapport au départ des élites (qui est sur la voie de droite), j'ai ainsi pu voir distinctement les Kipsang et autres Desisa me doubler au bout d'environ 20 secondes de course ;
- Petite anecdote, je courrais pour la première fois avec des gels placés dans les poches arrières de mon maillot. A la première foulée, un gel est parti à terre, idem pour le 2ème gel quelques secondes plus tard. La course venait à peine de commencer que j'avais déjà perdu 2 de mes 4 gels ....
- L'ambiance de course est toujours aussi incroyable. Je suis incapable de dire s'il y avait plus ou moins de monde que l'année dernière. Par contre, visant un temps, je suis resté cette année plus concentré et je me suis moins laissé porter par la foule ;
- Concernant ma gestion de course et sur base de l'expérience de l'an passé, j'ai cherché à m'économiser le plus longtemps possible. J'étais vraiment bien jusqu'au 35ème et persuadé à ce moment là de terminer en moins de 2:50. Sauf que l’enchaînement du faux-plat montant de la 5ème avenue et les bosses de Central Park m'a mis dans le dur. Sans totalement craquer, je perds de grosses poignées de secondes et je n'ai plus d'essence dans le moteur pour relancer sur la partie finale. Rageant ! Depuis, je n'arrête pas de repenser à comment j'ai pu perdre ces 18 secondes ;
- Connaissant quelques personnes sur New York, certains m'ont supporté de toutes leurs forces comme le montre l'image ci-dessous. Merci à eux !
Pour analyser ma course, j'ai comparé mes temps de 2016 et 2017 par rapport à un objectif de 2:50, et les résultats sont synthétisés dans le graphe ci-dessous.
On voit des points communs entre les deux courses : un départ rapide sur les 5 premiers km, une allure qui se stabilise ensuite, pour terminer par un ralentissement. Toutefois, cette baisse de vitesse est sensiblement moins marquée en 2017 : au 40ème km, je n'avais que 9 secondes de retard et 18 secondes au moment de franchir la ligne d'arrivée.
Je constate aussi que ma vitesse de base est quasiment la même d'une année sur l'autre, j'ai juste réussi à la maintenir plus longtemps en 2017. A qui / à quoi attribuer ces progrès ? Deux pistes : (i) du volume avec des durées d'entrainement records (cf. post précédent) et (ii) de la qualité, avec cette année le recours à un entraîneur qui a un introduit des exercices spécifiques dans toutes ses séances.
Par ailleurs et compte-tenu des difficultés du parcours de New York, on peut vraisemblablement supposer que ce chrono de 2:50 vaut 2:48 / 2:49 sur un marathon "rapide" type Berlin ou Chicago.
On voit des points communs entre les deux courses : un départ rapide sur les 5 premiers km, une allure qui se stabilise ensuite, pour terminer par un ralentissement. Toutefois, cette baisse de vitesse est sensiblement moins marquée en 2017 : au 40ème km, je n'avais que 9 secondes de retard et 18 secondes au moment de franchir la ligne d'arrivée.
Je constate aussi que ma vitesse de base est quasiment la même d'une année sur l'autre, j'ai juste réussi à la maintenir plus longtemps en 2017. A qui / à quoi attribuer ces progrès ? Deux pistes : (i) du volume avec des durées d'entrainement records (cf. post précédent) et (ii) de la qualité, avec cette année le recours à un entraîneur qui a un introduit des exercices spécifiques dans toutes ses séances.
Mon nom dans le New York Times |
Par ailleurs et compte-tenu des difficultés du parcours de New York, on peut vraisemblablement supposer que ce chrono de 2:50 vaut 2:48 / 2:49 sur un marathon "rapide" type Berlin ou Chicago.
It's a small world
C'est incroyable comment sur un événement qui attire plus de cinquante milles coureurs, j'ai croisé des gens connus où que je connaissais.
A l'expo : Franck B.
Franck est un marathonien belge rencontré en 2013 au Kenya (2:23 à Eindhoven cette année là). Il est venu à New York pour simplement accompagner son amie qui termine le marathon en 2:47 ...
Pendant la course : Blaise B.
Blaise a comme moi participé cet été aux Transrockies et a gagné la catégorie des hommes de plus de 50 ans. En début de course, j'entends un "Antoine ?", je me retourne, nous nous saluons, il me dépasse et finalement je le re-dépasserai dans Central Park pour terminer devant lui de 8 secondes.
A l'arrivée : Peter Ciaccia
Le directeur du marathon de New York, Peter Ciaccia, était sur la ligne d'arrivée au moment où j'ai terminé et j'ai eu l'honneur de lui serrer la main (comme pas mal de finishers à ce moment là).
Quelques leçons à retenir pour l'année prochaine
- Mieux arbitrer l'équilibre quantité / qualité des entraînements et mieux gérer mon poids à l'approche de la course ;
- Ne pas arriver trop tôt à New York pour ne pas avoir à trop attendre la course ;
- Trouver le bon horaire pour éviter la foule à l'expo. J'y suis passé le jeudi matin, jour de l'ouverture, et s'était déjà plein. Idem pour le vendredi matin (oui, je suis passé deux fois à l'expo ;-) ;
- Eviter le ferry pour se rendre au départ. C'est la deuxième année consécutive que je le prends, mais cette fois encore plus que la précédente, l'attente du bus après le ferry a été particulièrement stressante. J'ai du doubler des personnes dans la file d'attente (ce que je n'aime pas faire) pour arriver seulement 3 minutes avant la fermeture de mon sas de départ. Pour l'année prochaine, je prendrai vraisemblablement le bus (où alors le ferry mais beaucoup plus tôt) ;
- Continuer de choisir un hôtel en dehors de Manhattan. On perd en prestige ce que l'on économise en argent. D'un point de vue pratique, c'était plutôt efficace avec une localisation dans le Queens au pied du pont du Queensboro, soit un accès direct à la fois depuis l'aéroport de JFK et pour aller dans Manhattan.
Balade d'avant course sur le pont de Brooklyn |