La course et ma course : des faux air de Boston
Le parcours présente deux similitudes avec celui de Boston : il est en ligne (et non en boucle) et avec des difficultés placées en deuxième partie de course. Entre les deux, New-York m'a semblé un poil plus difficile.
Concernant ma course, elle a été un remake de mon marathon de Boston 2015 avec :
- Un premier semi effectué un poil trop rapidement ;
- Un deuxième semi compliqué où j'ai eu l'impression de ne plus avancer après le 35ème kilomètre ;
- Un déclic dans le dernier kilomètre où je réalise que le PB est possible et où je tente le tout pour le tout ;
- Un heureux dénouement, avec un PB amélioré de presque rien (une seconde à Boston et huit secondes à New-York).
Pour la petite histoire, ce n'est qu'après la course que j'ai appris mon nouveau record. Car au moment où j'ai franchis la ligne d'arrivée, je pensais être deux secondes plus lent qu'à Chicago comme le montre la photo ci-dessous. Sauf que j'ai mis quelques secondes à franchir la ligne de départ, si bien que mon temps net est de 2:53:08.
Concernant l'ambiance, la réputation de New-York n'est pas usurpée, c'est vraiment exceptionnel. Je commence à avoir une petite expérience des "gros" marathons, mais c'est la première fois que j'ai ressenti quelque chose d'aussi fort. A tel point que j'ai eu l'impression d'être porté par la foule à différents moments. L'architecture de la ville avec ses grattes ciel, conjuguée à l'énergie des spectateurs, donne un cadre de course où j'ai pris beaucoup de plaisir à évoluer. Je comprends mieux désormais le surnom de "Magic Marathon" et j'ai grandement envie d'y revenir.
Analyse de performance
J'ai mal géré ma course, c'est évident. Je me suis mis dès le début au maximum de ma fréquence cardiaque cible, alors que vu les difficultés de la 2ème partie de parcours, il aurait fallu prendre une marge de sécurité.
Les ponts et faux plats, ainsi que le vent de face, ont eu raison de moi, et j'ai vraiment été dans le dur à compter du 35ème. Comme d'habitude, c'est musculairement que le corps a craqué, avec des douleurs dans les quadriceps.
L'analyse des temps par 5km montre bien à la fois le départ trop rapide et le ralentissement à compter du 35ème :
- 19'23 (Start to 5k) - Allure : 3:53
- 20'13 (5k to 10k) - Allure : 4:03
- 20'22 (10 à 15k) - Allure : 4:04
- 20'21 (15k to 20k) - Allure : 4:04
- 20'36 (20k to 25k) - Allure : 4:07
- 20'06 (25k to 30k) - Allure : 4:01
- 20'30 (30k to 35k) - Allure : 4:06
- 22'09 (35k to 40k) - Allure : 4:26
- 9'28 (40k to end) - Allure : 4:19
- Le premier semi a été parcouru en 1:24:45 et le second en 1:28:23, soit un beau positive split de près de 4 minutes
En termes de sensation, j'ai eu l'impression d'être très lent à compter du 35ème, au point d'imaginer terminer en plus de 3h. J'ai même pris le temps de marcher quelques mètres dans Central Park afin de boire un verre d'eau à un ravito (!). En regardant les temps, on s'aperçoit que j'ai effectivement ralenti sans toutefois exploser. Cette erreur d'appréciation doit probablement me coûter les 2:52.
Ce nouveau PB devrait pouvoir être amélioré sur un parcours ultra-plat type Chicago ou Berlin, et laisse envisager un temps proche des 2:50. Toutefois, ce n'est pas un objectif à ce jour.
Finalement, l’enchaînement CCC / marathon de New-York n'aura pas été préjudiciable en termes de performance. Par contre, je suis depuis mon retour en "dépression" post marathon. J'envisageais initialement de courir la Saintélyon, mais je vais y renoncer, ayant grandement besoin de déconnecter de la course à pied pour un petit moment.
Pèles-mêle d'impressions et d'anecdotes
- L'expo est digne d'un grand marathon, toutefois, elle m'a semblé moins grande que celle de Boston ;
- On ne choisit pas son départ, et pour moi c'était celui sous le pont Verrazano. Du coup, je n'ai pas profité de l'ambiance avec les élites, dommage ;
- Dominique Chauvelier (4 fois champion de France du marathon) termine deux minutes derrière moi. Mais bon, un gars de plus de 60 ans, qui termine en moins de 3h, c'est quand même respect (il est 2ème de sa catégorie pour quelques secondes). Dans les peoples, il y avait notamment l'ex-joueuse de tennis Marion Bartoli (5:40) et l'ex-footballeur Raul (3:26) ;
- Cette course, c'était également la dernière étape de "ma" trilogie américaine, après Boston et Chicago, les trois terminés en moins de 3h. En termes de World Major, il ne me reste plus que Tokyo, mais je n'en n'ai pas spécialement envie. En outre, comme ma participation à Londres date d'avant 2006, ce chrono n'est pas retenu dans leur classement officiel des finishers. N'importe quoi !
- Après la course, j'ai recherché sur Youtube des vidéos pour revivre l'événement et là, énorme coïncidence lors de la première vidéo visionnée. Celui qui a réalisé cette vidéo est un coureur américain vu à différents moments de la CCC l'été dernier (je l'ai doublé, il m'a redoublé et in fine, il a terminé devant moi de plusieurs minutes). Mais là, où cet encore plus fort, c'est que nous sommes partis du même départ, au même moment, et que nous sommes arrivés quasiment en même temps (un peu plus de 10 secondes nous séparent), si bien que l'on me voit distinctement à différents moments de la vidéo ci-dessous ! Le moment où je suis le plus facilement identifiable avec mes chaussettes jaunes est à partir de 8'22
Quelques (petits) conseils
- J'ai pris le ferry pour aller au départ (plutôt que le bus) et j'ai trouvé ça très sympa, à la fois pour l'ambiance entre coureurs, et la vue matinale sur Manhattan. Et en plus cela permet de partir un peu plus tard ;
- L'organisation impose d'arriver très en avance au départ, ce qui peut poser des difficultés en termes d'alimentation. Pour respecter la règle des 3h tout en ne déjeunant pas trop en avance, la solution retenue par différents coureurs est de déjeuner dans le bateau. Sinon, il reste les bagels en libre service au départ et j'avoue j'en ai mangé un (!) ;
- Conservez la couverture fournie par votre compagnie aérienne lors du vol aller : cela vous fera un poncho pour le départ (ne rigolez pas, c'est efficace et économique !);
- Les ravitos ne sont composés au début que d'eau et de Gatorade, il est donc important de prévoir ses propres gels ;
Pour aller plus loin
- J'apprécie beaucoup le site spe15 et leur post sur le marathon de New-York 2016 comporte de très belles photos. Pour voir, c'est ici :
- Si vous souhaitez avoir les meilleurs raisons d'aller courir New-York, ce post finira de vous convaincre. Pour le lire, c'est ici ;
- La télé suisse a suivi 3 coureurs dans leur préparation au marathon de NY 2011. C'est en 3 épisodes de 12 minutes (épisode 1 : ici, épisode 2 : ici, épisode 3 : ici).