mercredi 5 avril 2023

Marathon de Paris : Un nouveau record aux forceps

Suite à mon chrono au semi-marathon de Paris en 1:16:58, j'avais de grosses ambitions pour ce MdP, visant au minium un sub 2:45, voir même me rapprocher des 2:40. Sauf que quelques jours après le semi, le Covid m'a rattrapé pour la seconde fois. Rien à voir avec son premier passage qui m'avait "dézingué" pendant quinze jours, mais j'ai quand même perdu une bonne semaine d'entrainement à un moment clé de la préparation, sans compter la fatigue supplémentaire. 

Compte tenu de cette péripétie, l'objectif a été adapté, visant "seulement" un sub 2:45, soit tout de même 4 minutes de mieux que mon précédent record, comptant également sur l'apport des chaussures à plaque carbone.

Au final, je termine "ric-rac" dans l'objectif avec un chrono de 2:44:53, en m'étant accroché jusqu'au bout - Yes !

Quand t'es en PLS à l'arrivée ...


La course

Je ne me sentais pas en superforme la veille, et sur les premières centaines de mètres, les sensations sont mitigées. Au bout de 1km, je "lap" ma montre et découvre que sa mémoire est pleine si bien que je ne peux pas enregistrer ma course (!). En conséquence, j'ai effectué tout le marathon sans chrono, juste avec l'heure de ma montre. J'avais plus-ou-moins une idée de mes allures sans les connaître exactement, ce qui n'est franchement pas l'idéal quand on connait l'importance du pacing sur marathon. Ce fut donc pour l'essentiel un marathon couru à la sensation, et par rapport à l'allure cible d'un 2:44:59, ce n'est pas trop mal, comme le montre le graphique ci-dessous, avec un petit matelas d'avance constitué au fil des kilomètres.





Assez tôt dans la course (entre le 15ème et le 20ème), j'ai compris que la fin de parcours allait être compliquée, et j'ai commencé à compter les kilomètres restant à partir du 25ème, ce qui n'était pas du tout un bon signe ! Au 27ème, je me suis dit qu'il me restait 15 kilomètres, que j'avais une heure pour le faire, ce qui n'était pas gagné. Je suis arrivé à maintenir l'allure jusqu'au 35ème, et par contre la fin fût particulièrement dure. J'éprouvais de grosses douleurs musculaires aux quadriceps, le vent était de face et le parcours en faux plat montant semblait interminable. Même si j'ai ralenti, je ne me suis pas écroulé, réussissant à terminer tout juste sous les 2:45:00.

Au chaud dans le pack, place de la Bastille



Quelques remarques et questionnements
  • Un marathon de dimension internationale dont le départ est à 5 stations de métro de chez soi, c'est quand même l'idéal en termes de simplicité d'organisation, et beaucoup moins cher. Cela me donnerait presque envie de revenir l'année prochaine ;
  • La difficulté du parcours me semble moindre qu'à Boston ou New York, même si le 2ème semi n'est pas de tout repos, avec les passages dans les souterrains des quais, puis le faux plat montant des derniers kilomètres ;
  • J'avais le sentiment d'être très en jambe pour le semi, et beaucoup moins pour le marathon, mais pour quelles raisons ? Est-ce uniquement le Covid et / ou un affutage mal géré ?
  • La préparation d'un marathon de printemps me semble toujours plus compliquée qu'à l'automne, principalement compte-tenu des changements de temps ;
  • J'ai cherché à m'alimenter de façon plus conséquente sur les deux premières heures de course, sans constater un éventuel gain. Sinon, et comme d'habitude, c'est toujours quasi impossible pour moi d'ingérer quoi que ce soit durant les 10/15 derniers kilomètres ;
  • La fin de parcours dans le XVIème plutôt que dans le Bois de Boulogne me semble une très bonne chose. Alors qu'avant on terminait dans un no man's land, il y a désormais plus de spectateurs au moment où on en a le plus besoin.

Progression sur marathon

Depuis 2015, je me répète la même chose : je ne pourrai pas améliorer mon chrono, et à chaque fois je fais mieux ;-) Hormis le marathon de New York 2018 pour lequel je n'avais pas pu m'entraîner, j'ai toujours réussi à aller plus vite, comme résumé dans le graphique ci-dessous.




Ce chrono de 2:44:53 me semble potentiellement améliorable d'une à deux minutes pour les raisons suivantes :
  • La préparation fut perturbée par le Covid, à un moment important ;
  • Je n'étais pas dans un grand jour ;
  • Le parcours de Paris n'est pas des plus roulant ;
  • Les conditions météo de cette édition 2023 (vent, humidité) n'étaient pas des plus favorables.

Progression relative

Si moi-même j'ai amélioré mes chronos sur marathon, c'est aussi le cas des autres coureurs, ce qui relativise ma progression. Il y a 10 / 15 ans faire moins de 2h45 sur marathon était réservé à un club restreint de coureurs, qui s'est considérablement élargi ces dernières années. En comparant les résultats du Marathon de Paris de 2014 et de 2023, on constate en 9 ans un quasi-triplement en valeur absolue et un doublement en valeur relative :
  • En 2014 : 158 coureurs étaient sous les 2h45 pour 38.673 finishers, soit moins de 0,5% ;
  • En 2023 : 557 coureurs sont sous les 2h45 pour 50.756 finishers, soit plus de 1,0%.

La vrai question derrière ce constat est de comprendre pourquoi. J'y vois potentiellement les raisons suivantes :
  • Le confinement qui a conduit à plus de pratiquants ?
  • Un sport devenu "branché" grâce aux réseaux sociaux et des groupes comme Jolies Foulées ou TRC ?
  • Les chaussures à semelles carbones qui ont indéniablement un impact sur les performances.

Quelques anecdotes
  • Au départ, en étant en SAS préférentiel, j'étais placé juste derrière les élites, ce qui m'a permis d'apercevoir quelques "stars" comme Medhi Frère (qui termine 1er français), Benjamin Polin (équipe de France du 100km), Faustin Guigon (partenaire d'entrainement de Medhi Frère), ou encore Vincent Viet ;
  • Dans le métro du retour, je me retrouve avec Simon Dugué, dont j'apprécie particulièrement la chaine Youtube, et son ami Baptiste Chassagne (très récent champion de France de trail long), ce qui m'a donné l'occasion d'échanger avec eux quelques minutes pour mon plus grand plaisir.

Compex + Tour des Flandres :
La récup. peut commencer ;-)