mercredi 15 janvier 2025

Programme 2025



Toujours pas de Western State au programme, et vu les statistiques du tirage au sort, j'ai encore vraisemblablement 3 à 4 ans à attendre.

J'aurais par ailleurs beaucoup apprécié re-participer au Lavaredo (et prendre ma revanche sur 2024), mais le tirage au sort m'a également été défavorable.

Et comme ce n'est vraiment pas mon année de la chance, le tirage au sort pour le marathon de Tokyo (le dernier des majors que je n'ai pas couru), s'est lui aussi révélé négatif.

Pour assurer le coup, je n'ai pas cherché à être tiré au sort pour l'UTMB et je me suis inscrit à la TDS dès l'ouverture des inscriptions. Cette dernière est moins prestigieuse que l'UTMB, mais on profite quand même de l'ambiance de la course reine, et cela demeure également un très beau challenge sportif.

Pour mémoire, j'ai déjà participé à la TDS, c'était en 2018, le parcours était plus court (120km), et j'avais réalisé mon meilleur classement sur les courses de l'UTMB (50ème). Vu le relèvement général du niveau depuis quelques années, il me semble compliqué de faire aussi bien. Je suis néanmoins super content à l'idée de revenir à Chamonix, 3 ans après ma dernière participation (UTMB 2022), et j'aurai l'occasion de préparer cet ultra dans de bonnes conditions, disposant désormais d'un studio à la montagne.

Cette TDS sera le principal objectif de ma saison 2025, et il n'y aura pas de marathon.

Pour l'instant, je n'ai rien prévu à la suite de la TDS, car d'expérience, je sais qu'il me faut 6 à 8 semaines pour digérer physiquement ce type de course.

Sinon, voici le programme complet pour cette année 2025 :


Semi-marathon du nouvel an à Zurich, 1er janvier 2025

Rien de mieux pour commencer l'année que de courir ;-) C'était la 2ème fois que je participais à cette course, 11 ans après ma 1ère participation. Par -3° je termine 9ème en 1:29:11 soit 10 secondes de plus qu'en 2014, et une place de mieux (9ème).


Par contre, pas de chance, j'ai attrapé la grippe quasiment dans la foulée :-( et depuis, ça ne va vraiment pas fort. 


Night cross de Bouffémont, 1er février 2025

Il s'agit d'un trail de nuit de 20 km qui se déroule en banlieue parisienne. L'idée était d'avoir au moins une compétition pendant l’hiver, mais vu comment la reprise est compliquée, ça risque de se transformer en entrainement ou en forfait ...


Trail du Cap Sizun (Pointe du Raz en Bretagne), 2 mars 2025

Il s'agit d'un trail de 30 km (600m de D+) le long de la côte bretonne. Le parcours semble magnifique, il n'y aura pas d’objectif de performance, juste profiter.

Semi-Marathon de Paris, 9 mars 2025

Je n’aurais pas dû m’inscrire à cette course (inscription réalisée en mars 2024 dans la foulée du marathon). Placée une semaine après le trail du Cap Sizun, je n’aurai pas d’objectif de chrono.


Transaubrac, 19 avril 2025

Ce trail de 75 km (2.500m D+ & 3.100m D-) sera le premier vrai rendez-vous de l’année. Sur un parcours roulant, l'objectif sera d'arriver en forme et d'être content de ma performance.


TDS, 25 aout 2025

Un parcours un peu plus court qu'un UTMB (148 km / 9.300m D+) mais qui ne doit surtout pas être pris à la légère. J'ai l'impression de pouvoir faire mieux que sur mes deux derniers ultras (Leadville et Lavaredo), et j'espère que cette course sera l'occasion de concrétiser ces espoirs. 

mardi 31 décembre 2024

Bilan 2025 : 2 (belles) satisfactions et 2 (petites) déceptions


As usual, c'est le moment de faire le bilan de mon année sportive. 


Les deux satisfactions

Le marathon de New York

J'améliore de plus de deux minutes mon record sur mon marathon préféré, bref, c'était comme dans un rêve ;-).

Compte-rendu ici

I love this marathon


L'ascension du Mont Blanc

Venant régulièrement à Chamonix, cette ascension me trottait dans la tête depuis un petit moment. Je reconnais avoir eu un peu de réussite avec des conditions météos favorables dès ma première tentative :-)

Compte-rendu ici

Avec le soleil dans les yeux



Les deux déceptions

Marathon de Paris

Après un automne 2023 où je suis tombé malade plusieurs fois, je n'étais pas en super état au moment de la reprise et j'ai eu l'impression de courir après la forme tout au long de la préparation. La contre-performance (2:46 versus objectif < 2:45) n'était donc pas complètement une surprise.

Compte-rendu ici

Lavaredo Ultra Trail

La préparation n'a pas été super sérieuse et avec les quelques péripéties d'avant course, l'objectif fût finalement d'être simplement finisher. Néanmoins, j'ai découvert une course magnifique (probablement plus belle que l'UTMB) et je compte y revenir, pour peu que le tirage au sort me soit favorable.

Compte-rendu ici

Les magnifiques Tre Cime



Le bilan quantitatif

En termes de volume, 2025 est en ligne avec les années passées, avec près de 500 heures de sport sur l'année. On est très loin des sportifs de haut niveau, à titre de comparaison Mathieu Delpeuch annonce 805h pour cette année. Pour ma part avec le travail, et le besoin de couper physiquement et mentalement, il me semble compliqué de faire plus. 

Par sport, n'ayant pas participé à l'Etape du Tour cette année, le volume continue de baisser en vélo.



jeudi 26 décembre 2024

Marathon de New York 2024 : what else ?

Après une année 2024 marquée par plusieurs déconvenues (semi et marathon de Paris, Lavaredo), le marathon de New York était la dernière occasion de l'année pour "faire un résultat".

In fine, le chrono réalisé de 2:42 est au-delà de mes espérances. Avoir réalisé ce chrono, sur ce marathon qui me tient tellement à cœur (5ème participation), est  une grande satisfaction personnelle.

Le compte-rendu est différent dans sa forme des précédents, avec une présentation à télécharger au lien suivant : cliquez ici.



mardi 9 juillet 2024

Lavaredo Ultra Trail : Content malgré tout

un parcours magnifique 


Je me suis présenté au départ de cet ultra (120k) dans des conditions si défavorables que je doutais vraiment de mes chances de finir. Parti lentement, dans les derniers, je termine honorablement en 20h (297ème sur 1.614 partants et 1.240 finishers). 

Alors que je devrais être déçu d'avoir mis 2 heures de plus que mon objectif, je ne ressens aucune déception, et c'est même plutôt le contraire, satisfait d'avoir relevé un défi improbable.

La préparation : Pas top

Comme l’année dernière, il m’a bien fallu 3 à 4 semaines pour digérer le marathon de Paris et avoir ré-envie de m’entraîner avec de gros volumes. Sauf que contrairement à Leadville en 2023, le Lavaredo ne se déroule pas en août mais en juin, d’où une préparation trop courte pour correctement préparer l’événement. En conséquence, j'y suis allé sans grosse ambition, juste terminer dans un chrono acceptable, et surtout évoluer dans des montagnes magnifiques.

L’avant course : Stress maximum

Sachant que la course partait le vendredi à 23h, je devais initialement prendre l'avion la veille pour arriver vers 23h00-23h30 à mon hôtel de Cortina. C’était déjà un timing serré, sauf que mon avion a été annoncé avec d’abord une 1 heure de retard, puis 2 heures (ce qui aurait fait arriver vers 1h00-1h30 du matin), pour être finalement annulé.

J'ai immédiatement regardé les vols du lendemain matin pour Venise (aéroport le plus proche de Cortina) et ils s’affichaient à 1.500 euros puis 2.200 euros 10 minutes plus tard. Voyant un vol pour Milan à un prix raisonnable, je l'ai réservé sachant que cela impliquait ensuite plus de 5 heures de voiture. 

Le jour du départ de la course, je me suis donc levé à 5h15 pour prendre l'avion pour Milan. Sauf que bien entendu, l’avion a eu du retard, et ma valise est sortie après tout le monde. Sur la route, c'était très chargé, avec de nombreux ralentissements, au point de douter d’arriver avant l’heure limite de retrait des dossards (19h). Pour perdre un minimum de temps, le déjeuner se résuma à un sandwich mangé tout en conduisant. 

Arrivé à 17h45 à Cortina pour un départ à 23h, il fallait impérativement entre-temps (i) faire le check-in de la chambre, (ii) récupérer le dossard, et (iii) manger. J’ai réussi à m’allonger 1 heure et à dormir 30 minutes. La journée a été tellement stressante que j’avais l’impression d’être totalement vidé nerveusement, au point de me demander s’il était raisonnable de prendre le départ. En accord avec mon entraîneur, l’idée était au moins d’essayer, n'ayant rien à perdre, et de partir très lentement.

L'analyse de ma course

Les deux / trois premières heures furent pénibles avec une impression jamais ressentie, comme un flou dans ma tête, ce n’était pas des vertiges, mais une sensation de ne pas être bien. Finalement, la 2ème partie de la nuit s’est mieux passée, et j’ai ensuite enchaîné des périodes de bas et de mieux, comme c'est habituellement le cas en ultra. C'est à partir du 80/90ème kilomètres que je suis franchement rentré dans le dur, faisant d'ailleurs une vrai pause une fois arrivée au col Gallina, ce qui se voit dans le graphique ci-dessous sur le temps intermédiaire suivant (Rifugio Averau).



En termes de classement, ma stratégie de départ prudent s'est révélée bénéfique, avec une progression continue au classement. Une fois de plus, je réalise que l'on ne part jamais trop lentement sur ultra. A partir du Col Gallina, je pensais vraiment perdre beaucoup de places au classement, mais finalement les écarts étaient faits et j'ai limité la casse. La descente finale étant plutôt roulante, je me suis challenger à reprendre le plus de coureurs, me permettant de re-rentrer dans le top 300 (297 ème) comme le montre le graphique ci-dessous.



In fine, il est difficile d’être satisfait d’une course où je cote 553 à l'index UTMB, assez loin de mes plus hauts, et où je termine loin de l’objectif des 18 heures. Toutefois, au vu du contexte, il y a la satisfaction d’avoir su gérer / dépasser les difficultés, et en toute modestie, je suis fier de ce que j'ai fait.

Quelques enseignements

Les pieds

Tout s’est bien passé sur la première partie, mais sur la deuxième partie, une succession de petites erreurs (crème hydratante au lieu de mettre de la Nok, changement pour une semelle interne qui favoriserait les échauffements) a provoqué des ampoules, alors que musculairement j’ai été très bien jusqu’à la fin.

La nutrition

J'ai eu une sensation de dégoût pour les barres énergétiques dès les premières mastications, malgré avoir testé depuis le début de l'année un grand nombre de marques. Le seul aliment solide qui passait bien était les bananes.

Par contre, aucun problème avec tout ce qui était liquide, qu'il s'agisse de boisson (la mienne de chez Overstim ou celle de l’organisateur de chez Naak), ou de compotes Andros Sport, ou encore des nouveaux gels de chez Baouw.

La digestion

Pas de problèmes digestifs mais lorsque je comprends que je dois aller à la selle, j’ai franchement intérêt à y aller car je ressens quasi-instantanément un mieux.



Mon avis sur cette course : go for it !

Cette course est MAGNIFIQUE. Pour ma part, je la considère comme plus belle que l'UTMB. Je connaissais déjà les Tre Cime, mais d'autres parties du parcours sont tout autant magnifiques.


de bon matin aux Tre Cime


En point d'attention, je soulignerais l'importance pour un bon coureur de ne pas partir trop à l'arrière du peloton, car il y a pas mal de singles ou l'on est bloqué (et notamment dès la première descente).

Je dirais que le seul point négatif, c'est le transport, qui est long / compliqué depuis la France.




dimanche 9 juin 2024

Ascension du Mont-Blanc : Un souvenir à vie !

Forcément ravi d'avoir pu concrétiser ce rêve dans de bonnes conditions


Etant venu à de nombreuses reprises à Chamonix pour des trails (OCC 2015, Marathon du Mont-Blanc 2016, CCC 2016, TDS 2018, UTMB 2021 et 2022) ou pour se préparer à ces courses, j'avais depuis un petit moment l'envie de monter jusqu'au sommet du Mont-Blanc, et c'est grâce à mon coach actuel qui m'a mis en relation avec un guide que j'ai pu concrétiser ce projet.

Pour aller à l'essentiel, j'en retiens un très grand moment, où il est vrai que j'ai eu un peu de chance : 

  • Alors que ce printemps 2024 a battu des records de précipitations, les conditions météos m'ont été favorables. Le sommet était totalement dégagé (les nuages en dessous), et surtout sans vent. Pouvoir contempler les alentours, en étant au dessus de tout, j'ai particulièrement apprécié ce moment ;
  • Alors que l'on parle souvent de sur-fréquentation au Mont-Blanc, j'ai croisé (très) peu de monde, probablement parce qu'encore au tout début de la saison touristique. Sans vraiment forcer, nous avons (avec mon guide) doublé tous les autres groupes, si bien que nous sommes arrivés les premiers au sommet, qui était rien que pour nous - oh yeah !
Pour tous ceux que cela intéresserait, j'ai repris ci-dessous les faits marquants de cette très belle aventure.

L'itinéraire

Il existe différentes voies pour accéder au sommet. En l'espèce, mon guide avait retenu la voie habituelle pour les novices comme moi, qui passe par le refuge du Goûter.

Pour cet itinéraire, le départ se fait habituellement du Nid d'Aigle (2.372m), sauf que le train y menant n'ouvre qu'à partir du 15 juin, si bien que nous sommes partis des Bettières, quasiment 900 mètres plus bas.

En outre, mon guide préfère un itinéraire sur 3 jours (plutôt que 2 jours) afin de franchir le passage du Goûter le matin à l'aller et au retour, à un moment où le risque d'éboulement est moindre. Le déroulement de ces 3 jours fut le suivant : 

  • 1er jour : Les Bettières (1.500m) => Refuge de Tête Rousse (3.167m). 
  • 2ème jour : Tête Rousse (3.167m) => Mont-Blanc (4.809m) => Refuge du Goûter (3.835m)
  • 3ème jour : Refuge du Goûter (3.835m) => Les Bettières (1.500m)


La difficulté

Concernant la difficulté physique, et probablement compte tenu de mon volume d'entrainement, je n'ai pas trouvé cela dur, juste long. La journée la plus dure, la 2ème, a représenté pour moi un effort d'environ 8h30. C'est plus fatiguant qu'une marche classique, car on évolue dans de la neige avec des chaussures lourdes, et en altitude. L'avantage par rapport à un trail, c'est qu'il n'y a pas de barrière horaire.

Concernant la difficulté technique, il n'y a rien eu d'insurmontable pour quelqu'un comme moi sans grande expérience de la marche avec crampons. Néanmoins, il y a deux passages où il faut faire particulièrement attention. 

Le premier passage se situe situé au niveau de l'arrête des bosses, où avec le réchauffement climatique une crevasse s'est formée depuis 2/3 ans, ce qui conduit à devoir désormais franchir à la montée et à la descente une pente de glace d'environ 50° sur 25 mètres. Vous êtes bien sûr encordés mais quand même.

Le 2ème endroit un peu chaud concerne l'éperon rocheux juste avant le refuge du Goûter. C'est pentu, avec des passages exposés, et même s'il y a des câbles quasiment tout du long et que l'on est encordé, on se dit qu'il ne faudrait quand même pas trébucher. A la montée, ça va, c'est plus à la descente où l'on est moins en confiance.

Le passage de l'éperon rocheux juste avant le refuge du Goûter

Concernant le terrible couloir du Goûter (102 décès entre 1990 et 2017...), il était encore entièrement enneigé, et je n'ai vu aucun éboulement de pierres. Par contre, il était vraiment préférable de le franchir le matin, car l'après-midi de mon ascension, des coulées de neige avaient dévalées la pente.

Finalement, ce que j'ai trouvé le plus difficile, c'est la 1ère nuit à Tête Rousse, où littéralement entouré de deux ronfleurs, j'ai du dormir 3 heures. Pas top, avant de grimper le Mont-Blanc, mais avec l'excitation, c'est passé, j'étais juste fatigué en fin de journée. 


L'habillement

Etant début juin, il y avait encore beaucoup de neige, et il faillait clairement s'habiller chaudement au-dessus de Tête Rousse. Toutefois je n'ai jamais eu froid, étant vêtu de la façon suivante :

  • Bas : pantalon Odlo + pantalon de ski doublé polaire ;
  • Haut : manche longue Odlo + 2ème couche polaire + veste imperméable. J'avais également pris une petite doudoune, mais je ne m'en suis pas servi.


Le coût

En ayant effectué l'ascension en 3 jours et avec un guide juste pour moi, il est aisé de payer sensiblement moins, mais voici en toute transparence les coûts que j'ai encourus :

  • 1.200 euros pour le guide ;
  • 550 euros (environ) pour les deux nuits en refuge pour le guide et moi, avec diners, petits-déjeuners, bouteilles d'eau (8€ les 1,5 litres ...) et également quelques petits plaisirs (pâtisseries, bières, gâteaux apéros, ...) ;
  • 91 euros pour la location du matériel, à savoir des chaussures cramponables, un casque, des bâtons et des raquettes (non utilisées). Sur les recommandations de mon guide, je suis allé à la boutique Snell Sport de Chamonix, sachant qu'il ma fourni les autres éléments (baudriers, crampons, piolet) ; 
  • 45 euros pour l'achat de guêtres (Snell Sport n'en loue pas, et mon guide n'en avait pas à me fournir).


Next ?

Si j'ai particulièrement apprécié cette expérience, cela ne m'a pas pour autant donné envie - pour le moment - de réaliser d'autres ascensions.


La partie finale de l'ascension

mercredi 17 avril 2024

Marathon de Paris 2024 : Déçu, mais pas abattu

J'ai tenté et ce n'est pas passé :-(


Il fallait que cela arrive ... pour la première fois en 12 marathons, je n'ai pas réussi à améliorer mon temps. Je termine en 2:46:54, soit deux minutes de plus qu'en 2023 (2:44:53). C'est 1,2% de plus et c'est évidemment une (petite) déception même si c'est quand même mon 2ème meilleur chrono sur la distance.

Je croyais possible d'améliorer mon chrono, notamment pour les raisons suivantes :

  • En 2023, j'avais attrapé le Covid à 3 semaines du marathon, ce qui m'avait pénalisé contrairement à cette année où j'ai juste été malade un week-end début janvier ;
  • Des volumes d'entrainement globalement supérieurs à ceux de 2023 (cf. graphique ci-dessous). La méthode chinoise n'a pas marché ;-)
  • Pas mal de KOM sur Strava en course à pied, et des séances d'indoor cycling chez Summit Cycle où j'égalais mes meilleurs scores de puissance malgré une pratique très limitée du vélo ;
  • Un bon résultat à l'Ecotrail 30k, où venu dans l'idée de faire une séance longue, je m'étais pris au jeu, avec une superbe remontée, et une première place dans ma catégorie d'âge. Aussi, je croyais que cette séance dure positionnée à 3 semaines du marathon était un bon choix pour générer un pic de forme pour le MdP.



Le déroulé de la course

Je suis parti sur un rythme sur lequel je me sentais à l'aise et je me suis retrouvé dans les allures pour terminer en 2h45 (03:55 par kilomètre). Sans marge de manœuvre, je savais que la fin de course allait être compliquée mais je ne voulais pas non plus me mettre dans le dur trop tôt.

Comme le montre le graphique ci-dessous, j'ai été bien jusqu'au 30ème kilomètre. Puis des douleurs musculaires très vives sont apparues sur la partie externe des deux cuisses (en symétrique). A partir du 33 / 34ème kilomètre, les douleurs étaient vraiment trop fortes pour mettre la même intensité dans l'effort. J'ai géré comme je pouvais, et je pensais terminer en plus de 2h50, mais finalement, j'ai limité tant bien que mal la casse avec un temps de 2:46:54. Comme souvent par le passé, j'ai eu l'impression de considérablement ralentir, alors qu'au final j'étais encore à 14 km/h.

En outre, et comme le montre le graphique ci-dessous, si j'ai réussi l'année dernière à passer sous les 2:45, c'est notamment en me constituant un petit pécule d'avance dès le début de course et en ralentissant moins fortement après le 35ème.





Les raisons potentielles de cette contre-performance

Je pense que la première des raisons est liée à mon niveau de forme général fin 2022, qui était particulièrement bon. Initialement, je n'avais pas spécialement prévu de courir le marathon de Paris 2023 mais me sentant vraiment bien en décembre, je m'étais dit qu'il y avait un bon coup à jouer et mon intuition avait été la bonne, améliorant mon chrono sur semi puis sur marathon. Par opposition, l'automne 2023 a été compliqué, tombant plusieurs fois malade, et débutant très certainement ma préparation un bon cran en dessous de l'année précédente.

Les autres raisons potentielles sont listées ci-dessous, même si leur impact me semble moindre :

  • Je n'ai fait qu'une seule sortie dans mes chaussures avant le marathon. Serait-ce ce manque de kilomètres dans cette paire qui a provoqué les douleurs musculaires ?
  • Avec un poids de corps de 65,5 kg, j'étais bien 1 kg au dessus de l'année dernière, et 2 kg au dessus de ce que j'ai pu être précédemment au départ d'un marathon ;
  • Je n'étais pas dans une super forme générale juste avant le marathon, me sentant un peu enrhumé la veille.

De façon plus générale, et sans me chercher d'excuse, je pense que le parcours du MdP n'est pas simple. Il y a plus de dénivelé qu'à Berlin ou Chicago, et surtout la dernière difficulté située au 35ème kilomètre finit de vous achever.


Comment positiver ?

La bonne, la très bonne nouvelle, c'est que ce chrono me qualifie à 99,9% pour le marathon de Boston 2025. J'aurai 45 ans l'année prochaine, soit un temps requis de 3h20 pour se qualifier. Avec mon 2h46, j'ai plus de 30 minutes d'avance, ça devrait passer crème.


Les anecdotes de course

Pour l'anecdote, j'ai croisé pas mal de monde sur ce marathon de Paris, et notamment :

  • L'entrepreneur Théo Lion de Coudac, croisé en me rendant au sas de départ ;
  • Olivier Maria, adepte du low-carb (sa chaine youtube est ici) ;
  • Etienne Ca, connu sur Tik Tok, qui interrogeait des coureurs à l'arrivée ;
  • Antoine de Wilde, doublé pendant la course, qui a épaissi depuis ses meilleures années et qui réalise un très beau positif split (1h25 au semi, 3h20 à l'arrivée) ;
  • Enfin, en regardant mes photos du marathon, je me suis rendu compte que j'avais couru à cotés d'Alex de la chaine Youtube Vélo Chinois (chaine ici), en t-shirt bleu et casquette blanche sur la photo ci-dessous.

Jusque-là tout va bien ....



Quelques chiffres :

Temps officiel : 2:46:54
1er semi : 1:22:33
2ème semi : 1:24:21

Classement général : 575 / 53.818
Classement homme : 560 / 39.173
Classement catégorie (M1) : 69 / 5.029

Sinon, la densité sous les 2h45 a sensiblement progressé depuis quelques années, c'est impressionnant :
  • En 2016 : 163 coureurs étaient sous ce chrono (pour 41.796 finishers)
  • En 2018 : 205 coureurs (42.094)
  • En 2019 : 292 coureurs (47.995)
  • En 2022 : 364 coureurs (34.365)
  • En 2023 : 559 coureurs (50.780)
  • En 2024 : 480 coureurs (53.818)
Le nombre de sub-2:45 a donc était était multiplié entre 2x et 3x, alors que le nombre total de participants n'a progressé que de 25%.

dimanche 10 mars 2024

Semi-marathon de Paris 2024 : Pas au rendez-vous

Petite déception, car je pensais possible d'améliorer de quelques secondes mon record de 1:16:58 établi l'année dernière sur ce même parcours. Comme en 2023, j'ai couru une semaine avant le trail de Glanum (15k), et sur un parcours un peu différent, mon chrono est similaire (1:18) mais le classement meilleur (6ème vs 10ème), me laissant espérer de bonnes choses pour ce semi de Paris.

In fine, il n'y a pas eu de suspens, je suis parti trop rapidement (pour mon niveau du jour), avec ensuite de mauvaises sensations tout au long du parcours. Ce fut une course sans aucun plaisir, avec l'impression d'être dans un jours "sans" et où je me suis fait doubler tout du long, et je vous assure, c'est très pénible ! La seule satisfaction est d'être passé sous les 1h20 pour la 2ème fois de ma vie (merci les plaques carbones), terminant en 1:18:43.

En vue du marathon de Paris (dans 5 semaines), ce n'est pas rassurant et il faudra peut-être / probablement revoir l'objectif de 2:42 / 2:43. 

En dehors du départ trop rapide, les quelques raisons pour expliquer ce moins bon résultat qu'en 2023 :

  • Un contraste entre l'année dernière où je m'étais senti dans un grand jour, et cette année, où les jambes n'étaient pas là ;
  • De même, la préparation en 2023 s'était passée de façon quasi-parfaite avec une reprise à l'automne et une montée en charge étalée dans le temps. Par comparaison, j'ai repris plus tard cette année et je suis tombé malade en janvier ;
  • Un mauvais tapering en 2024 avec la séance de mercredi où j'ai poussé trop fort, et un test d'effort placé le vendredi matin (par comparaison, j'avais coupé 2 jours de suite en 2023) ;
  • Des conditions météos avec beaucoup d'humidité, où je ne me sens jamais très à l'aise.

Pour l'anecdote, je me fais doubler par Nicolas Brun de chez Jolies Foulées peu après le 15ème kilomètre.

Sinon, c'était ma 9ème participation au Semi de Paris, 20 ans après la première en 2004 (oups, cela ne me rajeunit pas ...)

Temps intermédiaires (Temps 2023 pour comparaison) :

5k :      18:26 (18'31)        

10k :    18:33 (18'17) - Cumul : 36:59 (36:48)

15k :    18:33 (18:01) - Cumul : 55:32 (54:49)

20k :    19:06 (18:14) - Cumul : 1:14:38 (1:13:03)

21k :    4:07 (3:56)  -  - Cumul : 1:18:43 (1:16:58)

Classement : 601ème / 47.856 (371ème / 45.406)

dimanche 11 février 2024

Maxicross de Bouffémont - Challenge 10k + 30k

Cette première course de l'année 2024 était avant tout l'occasion de casser la routine des sorties hivernales, mais il était bien clair que je n'avais aucun objectif de performance. De plus, pris d'un rhum (encore !) les quelques jours avant, je n'étais pas dans des dispositions idéales.

Sur la course en elle-même, c'est la première fois que j'y participais. Elle a comme avantage d'être proche de chez moi (en forêt de Montmorency, en banlieue parisienne) et de proposer différents parcours le samedi et le dimanche, si bien que je me suis inscrit au 10k du samedi et au 30k du dimanche (il y a également un 10k de nuit le samedi et un 40k le dimanche).


En leader du pack ;-)


Maxicross = Maxi boue

Ce n'est qu'une fois que l'on a participé à la Maxicross que l'on comprend mieux son nom. Cette édition 2024 était selon certains coureurs particulièrement boueuses, avec quelques portions qui ressemblaient plus à du patinage artistique, surtout pour ma part qui n'avait pas pris des chaussures assez crantées. Des Salomons Speedcross (ou équivalant) étaient probablement le bon choix, mais je n'en n'ai pas ...


Oups, j'ai coupé le parcours (et deux fois !)

Le tracé s'amuse à nous en faire prendre le plus grand nombre possible des petites côtes de la forêt, si bien qu'il y a parfois des virages à 90 degrés, voir en épingle. Cela demande une certaine attention, car on peut facilement louper une bifurcation. En toute bonne foi, j'ai involontairement coupé le parcours lors des deux courses. La 1ère fois, j'étais seul, et d'autres coureurs m'ont ensuite accusé d'avoir coupé (mais je vous jure, je n'ai pas fait exprès !) et c'est comme cela que je m'en suis aperçu. La 2ème fois j'étais avec d'autres coureurs et personne du groupe ne s'en est aperçu sur le moment (NB : la 1ère fois, je suis allé me signaler auprès du chronométreur qui m'a répondu que je n'étais pas le seul dans ce cas).


En vert, le parcours officiel du 10k
En rouge, le raccourci pris (involontairement)


En bleu, le parcours officiel du 30k
En rouge, le raccourci pris (involontairement)


Un résultat "pas trop mauvais"

Sans affûtage et sortant d'un rhum, le résultat n'est pas trop mauvais, terminant :

  • 15ème sur 516 en 46:15 sur le 10k ;
  • 22ème sur 915 en 2:39:58 sur le 30k ;
  • 3ème sur 26 sur le challenge 10k + 30k (résultats complets ici).

dimanche 7 janvier 2024

2024, le programme

2024 sera comme 2023 une année qui mixera marathon et ultra-trail, avec deux objectifs (i) améliorer mon PB sur marathon, en prenant part au marathon de Paris et (ii) continuer à me qualifier pour le tirage au sort de la Western State, en participant au trail du Lavaredo.

Mon ultra en 2023 : le Lavaredo

Mon objectif long terme est désormais de participer à la Western State, sauf que ma probabilité d'être tiré au sort est très faible les premières années (échec en 2023 et 2024) et qu'il faut chaque année se requalifier. 



Parmi les courses qualificatives pour la Western, certaines me font plus envie que d'autres et en particulier le Lavaredo, qui se déroule dans les Dolomites (en Italie), et petit coup de chance, j'ai été tiré au sort pour participer au 120 km. 

Je connais déjà les Dolomites pour m'y être entraîné en vélo en 2015 et 2016, et j'avais trouvé ces montagnes magnifiques. En plus, c'est un format 120 km plutôt roulant, ce qui devrait d'avantage me convenir. J'y vais sans objectif de chrono ou de place, juste être content de ma course.

Le Lavaredo étant positionnée fin juin, cela a grandement impacté le reste de mon planning :
  • Mes congés annuels ne seront pas consacrés à la préparation d'un ultra comme cela était le cas ces derniers étés - j'envisage à la place de randonner en Suisse ;
  • Je ne participerai pas à l'Etape du Tour. Positionnée une semaine après le Lavaredo, c'était prendre le risque d'une récupération insuffisante et de vivre une journée galère.

Marathons : Paris et New York

Je me suis ré-inscrit au marathon de Paris, avec pour objectif d'améliorer mon chrono (2:44) de 1 à 2 minutes, en supposant que tout se passe bien (préparation, conditions météos, ...).


Pour la 2ème partie de l'année, le seul objectif vraissemblablement sera le marathon de New York, 5 ans après ma dernière participation. Le parcours n'est pas propice pour améliorer son record personnel, j'essaierai simplement de faire mieux qu'en 2019 (2:49). Les inscriptions ne sont pas encore ouvertes - cela doit normalement passer sur la base de mon chrono au marathon de Paris 2023 (2:44 Vs 2:58).


Le plaisir de l'année : l'ascension du Mont Blanc

C'est un projet que j'avais dans un coin de me tête depuis quelques années, à savoir l'ascension du Mont Blanc. Il ne faudra pas hésiter à brûler plusieurs cierges pour avoir des conditions météos favorables le jour J.


Le planning complet

Maxicross - 10k + 27k 
Date : 3-4 février
Objectif : découvrir cette épreuve qui a bonne réputation / monter en puissance pour le marathon de Paris / entrecouper l'entrainement hivernal d'une course.

Trail de Glanum - 15k
Date : 25 février
Objectif : Profiter d'un déplacement professionnel dans les Alpilles pour courir

Semi-marathon de Paris
Date : 3 mars
Objectif : situer mon niveau avant le marathon de Paris

Ecotrail de Paris - Format 30k 
Date : 16 mars
Objectif : Découvrir cette course / réaliser une sortie longue avant le marathon de Paris

Marathon de Paris
Date : 7 avril
Objectif : 2:42 / 2:43 

Ascension du Mont Blanc
Date : quelque part durant la 1ère semaine de juin
Objectif : vivre une expérience / réaliser un rêve

Lavaredo - Format 120k 
Date : 28-29 juin
Objectif : être content de ma course

Semi-marathon à déterminer
Date : fin septembre
Objectif : situer mon niveau avant le marathon de New York

Marathon de New York 
Date : 3 novembre
Objectif : faire mieux qu'en 2019 / me rapprocher le plus possible des 2h45

dimanche 31 décembre 2023

Bilan 2023

Désolé pour l'autosatisfaction, mais j'ai été ravi de cette année sportive 2023 😀

Tout n'a pas été parfait, mais je continue d'améliorer mes chronos (pour la dernière fois ?) et de vivre de belles aventures comme à Leadville.


Les satisfactions :

  • Etre passé sous les 2h45 sur marathon (2h44) et claquer 1h16 sur semi, des résultats qui me semblaient inaccessibles il y a quelques années ;
  • Avoir terminé la Leadville 100 en moins de 25h (22h38), et ainsi ramener la big buckle ;
  • Zermatt, un très bel endroit pour s'entrainer, j'y reviendrai et probablement dès l'été 2024.


Mon nom en plein milieu de la big buckle de Leadville, pas possible de faire mieux ;-)


Les déceptions :

  • Ne pas avoir été à 100% à Leadville, avec notamment des problèmes digestifs qui ont pourri ma course et me font perdre probablement 1 heure ;
  • Le Covid attrapé 3 semaine avant le marathon de Paris, et qui doit me coûter 1 à 2 minutes ;
  • La panne d'essence dans le dernier col de l'Etape du Tour, la faute à la chaleur et à un manque de fraîcheur ;
  • Beaucoup de difficultés à me remettre au sport après Leadville, entre manque d'envie et virus.


Quelques enseignements, constats, réflexions :

  • Ai-je encore une marge de progression sur marathon ? Si j'arrive à retrouver mon niveau de 2023, mais sans tomber malade, et avec des conditions météos favorables (ça fait beaucoup de conditions !) il y a probablement moyen de gratter 1 à 2 minutes ;
  • Suis-je marathonien ou ultratrailer : pas de préférence, j'aime bien les deux, pourvu que l'ultra soit roulant ;
  • Plusieurs fois malades, il y a probablement des choses à faire en termes d'alimentation et de sommeil ; 
  • Avec désormais une voiture et un vélo à Chambéry, cela me semble la bonne organisation pour passer un maximum de week-ends à la montagne entre mai et septembre.

Le bilan quantitatif

Avec un volume global de près de 500h, c'est un bon score, sans toutefois être un record. Pour faire mieux, il aurait fallu que je tombe moins malade (rhum à noël 2022, Covid en mars, virose en novembre).


Par sport, je ne me souvenais pas avoir fait autant de vélo en 2022, mais avec un marathon de printemps en 2023, j'ai du dès janvier mettre l'accent sur la course à pied.


Les résultats complets de l'année

  • 7ème sur 259 au trail de Glazig (classement cumulé 9k + 26k) ;
  • 10ème sur 413 au Trail de Glanum (15k) ;
  • 15ème sur 170 au MXAlps à Montreux (70k) ;
  • 28ème sur 365 à Leadville (160k) ;
  • 371ème sur 45.373 au semi-marathon de Paris en 1:16:58 ;
  • 554ème sur 50.780 au marathon de Paris en 2:44:53 ;
  • 614ème sur 11.791 à L'Etape du Tour ;
  • 650ème sur 2.981 au 10k de la Corrida d'Issy-les-Moulineaux.


Le Cervin, à l'approche de Hörnlihütte 

lundi 11 septembre 2023

Leadville 100 : Dans le dur du début à la fin, mais un souvenir à vie


C'est en lisant Born to Run puis en participant à la Transrockies Run que j’ai découvert Leadville et son ultratrail. Après deux participations à l’UTMB (2021, 2022), et cherchant un nouveau challenge, j'ai spontanément pensé au 100 miles de cette ville. Le destin a fait le reste, étant tiré au sort dès ma première tentative.

Cet ultra-trail était l’objectif n°1 de mon année 2023, d’où ce long compte rendu, qui aborde, entre autres l'histoire de la course, son parcours, ou encore ma préparation.


La genèse de la course

Un peu moins de 3.000 personnes vivent aujourd’hui à Leadville, mais la localité a compté jusqu’à près de 15.000 habitants au 19ème siècle, de par l’exploitation des mines aux alentours, les sols étant particulièrement riches, avec notamment de l’or et du plomb (d’où le nom de Leadville ...).

Suite à la fermeture de la dernière mine au début des années 80 (le molybdène, un composant utilisé pour durcir l'acier) qui employait ≈ 3.000 personnes, les locaux ont créé une épreuve sportive pour maintenir un minimum d’activité économique. C’est ainsi que la première édition s’est tenue en 1983, soit un peu après la Western State (1977) et avant la Hard Rock (1992).

Rue principale de Leadville

Depuis plusieurs années, l’organisation a rajouté d’autres épreuves, aussi bien en trail qu’en VTT, et il est possible de combiner les épreuves, avec un classement dédié.

C’est la Leadville 100 qui a en outre révélé Anton Kupricka, vainqueur en 2006 et 2007. Par ailleurs, un seul français s’y est imposé, Thomas Lorblanchet en 2012 (devant d’ailleurs Anton Kupricka).


Un parcours pas si facile qu’il n’y paraît

La singularité du parcours est d’être un aller-retour, et sa première difficulté ne provient pas du dénivelé (seulement 4.200m de D+ pour 160km), mais de l’altitude, avec un point le plus bas à 2.800m (Twin Lakes) et un point le plus haut à 3.750m (Hope Pass), pour une altitude moyenne de 3.100m. A titre de comparaison, le point le plus haut de l’UTMB, le col des Pyramides Calcaires, n’est qu’à 2.600m (le grand col Ferret est lui perché à 2.550m).


Le parcours = un aller-retour entre Leadville et Winfield,
avec un double passage à 3.750m (Hope Pass)


La deuxième difficulté concerne la barrière horaire qui n’est que de 30 heures. Toujours par comparaison, elle est de 46 heures à l’UTMB.

Ces deux difficultés (altitude et barrière horaire) font que le taux de finishers est généralement aux alentours de 50%, malgré un parcours qui semble « accessible ». Pour cette année 2023, seulement 364 coureurs sur 826 ont terminé, soit un taux d’abandon de 56% !

Pour l'anecdote, le parcours va jusqu'à Winfield, là où se situaient les premières mines exploitées vers 1880.

Coup de rétroviseur sur le début de l’année

Les 4 premiers mois de 2023 se sont bien passés, avec principalement des nouveaux records sur semi-marathon (1:16 à Paris) et sur marathon (2:44 à Paris), et ce malgré le Covid attrapé 3 semaines avant le marathon (merci les plaques carbones ;-).

Par contre, il m’a bien fallu 3 semaines pour me remettre du marathon, et à partir de mai, le focus a été mis sur le trail, profitant des week-ends prolongés pour aller en montagne. Le mois de juin a été l’occasion de participer aux 70km de Montreux (15ème au scratch), puis de prendre une semaine de congés pour aller repérer les cols de l’Etape du Tour et randonner autour de Zermatt.

Magnifique Cervin 


En juillet, le volume d’entrainement a sensiblement augmenté (82h, un record), probablement trop d’ailleurs, avec un manque de fraîcheur évident pour l’Etape du Tour (614ème sur 11.791 finishers).

Début août, j’ai l’impression d’avoir franchi un cap à basse intensité, avec pour un même effort, une fréquence cardiaque plus basse, et des jambes qui fatiguent moins ... la confiance est là !


La dernière ligne droite 

Dans le contexte d’une course en altitude, l’acclimatation est primordiale, sachant qu'idéalement, il faut bien 3 semaines. Pour des contraintes professionnelles et budgétaires, cela n’était pas possible. A défaut, je suis allé à La Rosière puis à Tignes juste avant mon départ pour le Colorado, si bien qu’au total, j’aurais passé 15 nuits en altitude avant la course.

Le séjour à Tignes a d'ailleurs été l’occasion d’effectuer une sortie de 3h avec Ugo Ferrari (22ème de l'UTMB 2023), merci à lui de m’avoir accepté. Pour l’anecdote, le run s’est terminé avec Martin Gaffuri (l’un des speakers de l’UTMB) croisé par hasard autour du lac de Tignes.

@ Tignes, avec Ugo Ferrari et Martin Gaffuri


Coup de stress à 6 jours du départ, où je suis pris d’un bon coup de fatigue comme cela m’arrive de temps à autres. Des acouphènes apparaissent comme lors de mes deux Covids, mais les tests sont négatifs. En accord avec mon entraîneur, j’effectue le minimum syndical sur les derniers entraînements pour maximiser la fraîcheur. La confiance bâtie durant tout l’été n’est plus tout à fait la même au moment du départ ☹.


Un seul objectif, la big buckle

Mon objectif rêvé est de terminer en moins de 25 heures et ainsi repartir avec la « big buckle », qui est une boucle de ceinture d’une taille plus importante que celle réservée aux « simples » finishers en moins de 30h.

Ce chrono est a priori tout à fait envisageable sur la base de mon indice UTMB sur 100 miles qui est de 640 (acquis lors de l’UTMB 2022) et qui me prédit un temps en moins de 23h (25h = 590 d'index UTMB).

En outre, ayant plutôt l’impression d’avoir progressé, je me dis secrètement qu’un sub 22h est possible, à condition d'avoir bien digéré la fatigue des derniers jours. Toutefois, et pour s’éviter toute pression inutile, les temps de passage sont construits selon deux scénarios : un premier pour terminer en 22h30 et un second en 25h00.

En termes de classement, je n’ai aucun objectif, mais un chrono de 22h30 laisse espérer un top 30 sur la base des résultats des trois dernières années.


Une stratégie prudente

Sur 100 miles, la règle d’or est de partir sur un rythme très lent, et pour être certain de cela, je pars comme sur l'UTMB avec mes temps de passage sur moi. En outre, mon entraîneur me conseille de ne surtout pas forcer dans les montées, étant préférable de s’économiser à tout prix en altitude.

Même si la course est un aller-retour, la deuxième partie est sensiblement plus lente, avec d’une part, la fatigue de l’aller, et d’autre part, des montées plus raides. Une analyse des éditions antérieures montre qu’il faut boucler l’aller en 10h00 / 10h15 pour espérer terminer en 22h30.

S’agissant d’une course aux Etats-Unis, les pacers sont autorisés sur la deuxième partie du parcours, et ces derniers ont même le droit de porter le sac de leur coureur ! Et si vous ne connaissez personne, pas de problème, il est possible d’en récupérer un aux ravitaillements. Dans mon cas, j’avais envie de vivre ma course sans devoir me forcer à parler à quelqu’un que je ne connaissais pas, et j’avais donc décidé de faire sans pacer.


Une course en mode "ascenseur émotionnel"

Sur la ligne de départ, il fait encore frais mais la journée s'annonce belle et sans pluie. L'ambiance est décontractée, aucune bousculade pour être en première ligne. Des coureurs sont déjà en short et t-shirt, certains sans sac, juste une bouteille à la main, d'autres sont en chaussures de route.

A quelques minutes du départ, Ben Chlouber motive une dernière fois les coureurs. 40 ans après la création de la course, il est toujours là avec sa femme, étant précisé que tous les deux attendent ensuite tous les finishers sur la ligne d'arrivée. A 84 ans, c'est évidemment la passion qui l'anime, et moi je dis bravo. Petit coup de chance, je suis juste à coté de lui pour profiter de son discours (vidéo ici), et admirer le fusil qui donnera le départ.


Ken Chlouber prêt à donner le départ avec son fusil - J'étais juste à coté de lui !
 

Assez rapidement, je ne me sens pas à mon aise, ce qui m’ennuie profondément car cela présage une course difficile. Il n’y a pas grand-chose à y faire, juste l'accepter et espérer que cela passe ...

Malheureusement, cela ne passe pas, avec à partir du 30ème kilomètre, la sensation que mon estomac ne va pas être coopératif. Par prudence et pour ne pas me surcharger, je décide de limiter les apports liquides et solides. Ces problèmes gastriques m’inquiètent désormais sur ma capacité à terminer l’épreuve. Comme depuis le début, je n’ai rien d’autre à faire que de « gérer » cette difficulté, en ne forçant surtout pas, et en attendant que cela passe.

Arrivée à Twin Lakes (61ème km), je passe par la case WC, et j’ai l’impression de délivrer mon estomac. Dans l’ascension qui suit de Hope Pass, le point culminant du parcours, je me sens revigoré et reprends confiance en ma capacité à terminer la course. 

Dans la montée de Hope Pass (photo prise lors de la reco)

Conscient toutefois que je suis en déficit calorique, je m’efforce de manger autant que possible dans cette montée. En termes d’hydratation, je vais commettre une erreur, ne rechargeant qu’une seule de mes deux flasques lors du ravitaillement avant le sommet. Dans la descente qui suit et jusqu’au ravitaillement de Winfield (80ème km), c'est la double peine, avec d’une part, la descente qui tabasse et me re-défonce l’estomac, et d’autre part, un manque d’eau qui me conduit presque à la déshydratation.

En arrivant à Winfield (mi-parcours), je repasse par la case WC, et je sais qu’il me faut absolument boire et manger en quantité avant la deuxième montée de Hope Pass. Pour éviter tout risque de régurgitation, je décide de m’arrêter un petit moment, soit près de 25 minutes. 
Pendant ce temps, je vois les autres coureurs qui ne s’arrêtent que quelques instants, avec de nouveau un très gros doute sur ma capacité à finir la course. Il y a même un bénévole qui demande à voix haute si je vais abandonner ... 

D’un strict point de vue chronométrique, je ne suis pas trop mal par rapport à l’objectif d’être en 10h00 / 10h15 à Winfield, étant arrivé en 9h55 et reparti vers 10h20. Néanmoins, l’objectif des 25h est désormais secondaire, il ne s’agit plus que de terminer.

La deuxième ascension de Hope Pass est particulièrement pénible, la pente est plus raide (surtout sur le début), mon estomac reste « fermé », et l’altitude accroît la difficulté. Néanmoins, je m’accroche et à ma grande surprise, personne ne me reprend, doublant même deux coureurs sur la fin de la montée.

Au sommet de Hope Pass, coté Winfield (photo prise lors de la reco)

La descente s’effectue à allure raisonnable (normal avec 90km dans les jambes ...), et pourtant je double 12 coureurs. Cela m'a beaucoup étonné car je n'ai jamais été un grand descendeur.

De retour à Twin Lakes (100ème km), je constate à ma grande surprise que j’ai environ 1h d’avance pour terminer en moins de 25h. C'est à nouveau l'ascenseur émotionnel, mais je suis également conscient que le sub-25 va être au prix d'une fin de course où il va falloir en permanence s'accrocher.

Jusqu’à l'arrivée, je vais toujours rencontrer les mêmes difficultés à boire et à manger. Dès que je bois un peu d'eau, il s’ensuit d’innombrables « rototos ». Le sucré me donne la nausée, en particulier les barres (Cliff, Naak ou Baouw, même si ces dernières passent un peu mieux). Heureusement que je m’étais préparé des petits sandwichs au fromage dans mes drop bags du retour, car la seule nourriture salée disponible aux ravitaillements, ce sont des Bretzels.

L’espoir de terminer sous les 25h devient obsessionnel. Toutes les 10 à 15 minutes, je regarde le temps et la distance restants afin de calculer la vitesse minimum à tenir pour atteindre cet objectif. Je ne suis pas très rapide mais régulier, marchant dans les montées, et avançant au petit trot dans les descentes et sur le plat, si bien que je reprends de temps à autres des concurrents et remonte de 41ème à Twin Lakes (100ème km) à 25ème à May Queen (140ème km). A ce moment, il reste 20 km à effectuer en 5h30 pour obtenir la big buckle - je comprends alors que c’est normalement gagné. Oh yeah !

Cette dernière section se divise en deux parties. La première est le long du lac turquoise, c’est un single modérément technique, avec des petits « coups de culs » à passer tout du long, je ne double personne et personne ne me double. La deuxième partie est un faux plat montant d’environ 5 km. Je sais que l’objectif du sub-25h sera respecté et je n’ai plus la force mentale de courir, si bien que je me fais remonter par différents concurrents (tous accompagnés d’un pacer ...), et stresse un poil à l’idée de me faire sortir du top 30. Psychologiquement, c’est pénible, car cette partie est principalement en ligne droite, et à chaque fois je vois au loin les lumières des lampes frontales qui se rapprochent petit à petit pour me doubler. A chaque fois, je me demande si c’est un concurrent avec son pacer ou deux concurrents qui vont me dépasser d'un coup.

Je franchis la ligne en 22:38:43, en 28ème position, et me jette dans les bras des organisateurs, Ken Chlouber et de sa femme Merilee Maupin. Ce chrono était celui visé, mais compte tenu du déroulé de la course, c'est beaucoup plus fort en termes de satisfaction personnelle. 

 Mission accomplie, la big buckle est « in the pocket » 😊



Sans ordre particulier, les quelques enseignements que je retire de cette course :
  • Tout ultra-trail a ses spécificités, si bien qu'à mon sens ce n'est jamais à sa première participation que l'on va faire son meilleur temps ;
  • Courir à 3.000m est clairement un facteur supplémentaire de difficulté, il ne faut surtout pas prendre à la légère ce paramètre (la difficulté supplémentaire entre 2.000 et 3.000m est bien plus importante qu'entre 1.000 et 2.000m) ;
  • La nourriture salée sur les efforts longs est impérative pour moi ;
  • Sur l'origine de mes problèmes gastriques, je n'ai pas encore trouvé de réponse ;
  • Mon index UTMB pour cette course n'est pas encore disponible, mais sur la base des résultats antérieurs, ma cotation serait de 649, soit un peu mieux qu'à l'UTMB 2022 (640). En supposant que mes problèmes gastriques m'ont coûté 1 heure, ma cotation serait de 684 ;


Comme d’habitude, quelques anecdotes :
  • Un magasin à Leadville (Montezuma) vend des polaires qu’ils fabriquent sur place, les couturières étant d’ailleurs visibles depuis l’intérieur de la boutique. Le process pour acheter est un peu compliqué, car il faut réserver d’avance un créneau. Je ne le savais pas, mais le vendeur plutôt sympa, me dit qu'il fait une exception pour moi car je suis de l’étranger. On discute, et m'indique qu’il va courir la Leadville 100 et viser un top 10 (il avait terminé 11ème en 2021) ! Malheureusement, il était dans un jour sans, je le doublerai dans la montée de Hope Pass, et il abandonnera à Winfield ;
  • A la seule boutique de Twin Lakes, j’achète des timbres pour la France, et la caissière américaine me dit qu’elle a été fille au pair à Sèvres et qu’elle va pacer son copain pour la Leadville 100. Après le vendeur de Montezuma, je me dis que tous les locaux sont concernés d’une façon ou d’une autre par cette course !
  • Au ravitaillement de May Queen, une bénévole me demande d’où je suis en France et lui réponds de Normandie, elle me dit qu’elle a des amis qui habitent à Camembert ... soit juste à 9km de Livarot, le village où j’ai vécu jusqu’à 18 ans et où je passe encore pas mal de mes week-ends !

Pourquoi je recommande cette course
  • L’atmosphère est incroyable :
    • Les crews mettent une super ambiance aux ravitos, en particulier celui de Twin Lakes ;
    • La plupart des concurrents sont extrêmement bienveillants envers les uns et les autres (bien plus qu'en France) ;
    • Cette épreuve est portée par la charisme de Ken Chlouber, son discours sur la ligne de départ m'a électrisé ;
  • Cette course à des petites particularités qui misent bout-à-bout font son charme, je pense notamment :
    • Au début et à la fin donnés par un coup de fusil (vidéo ici) ;
    • Au passage de la rivière les pieds dans l'eau ;
    • A la boucle de ceinture remise aux finishers, c’est quand même plus stylé qu’une polaire sans manches ;-)
  • Les paysages : je ne dirais pas que le Colorado est plus beau que les Alpes, mais ces montagnes sont différentes et valent le coup d’être découvertes.

 @ Rocky Mountain National Park


Les quelques points négatifs :
  • Le coût de la participation ;
  • La contrainte de devoir s’acclimater pour ne pas trop subir l'altitude durant la course ;
  • La nécessité d’être raisonnable sur les randonnées et visites d’avant course pour ne pas trop se fatiguer, mais sinon il y a de magnifiques endroits à découvrir ;
  • Les purs montagnards seront peut-être frustrés d’une course qui manque de dénivelé, mais pour un "runner" comme moi c’était parfait !

Mes quelques conseils pour tout coureur qui souhaiterait s’aligner
  • Réserver au plus tôt votre hébergement, car les capacités d’accueil sont limitées à Leadville en particulier, et dans le Colorado en général ;
  • Concernant l’altitude, difficile de donner des conseils, l’idéal serait d’arriver 3 semaines avant, ce qui ne parait guère réaliste pour la plupart des coureurs ;
  • Je suppose que l’altitude créée une sur-fatigue, qui se manifeste surtout en deuxième partie de course, et qui explique le fort taux d’abandon. Il est donc d'autant plus important de partir prudemment ;
  • Au ravitaillement, c’est essentiellement du sucré qui est présent. Pour du salé, c’est plutôt à prévoir soi-même ;
  • En termes de chaussures, il faut privilégier un modèle mixte route et chemin pour la partie entre Leadville et Twin Lakes (Hoka ATR dans mon cas) et un modèle plus typé montagne pour la section entre Twin Lakes et Winfield (Saucony Peregrine pour moi) ;
  • Concernant les bâtons, je ne les ai pris que pour la section entre Twin Lakes et Winfield. Pour les autres parties, ils ne me semblent pas indispensables ;
  • De mon expérience, le temps change très vite dans le Colorado. Le scénario habituel, c'est un grand ciel bleu au matin, puis des nuages qui arrivent en matinée, pour terminer par un orage plus ou moins violent dans l’après-midi. Dans ce contexte, une veste de pluie tout au long de la course me semble indispensable (pour mémoire, aucun matériel obligatoire !).