Forcément ravi d'avoir pu concrétiser ce rêve dans de bonnes conditions |
Etant venu à de nombreuses reprises à Chamonix pour des trails (OCC 2015, Marathon du Mont-Blanc 2016, CCC 2016, TDS 2018, UTMB 2021 et 2022) ou pour se préparer à ces courses, j'avais depuis un petit moment l'envie de monter jusqu'au sommet du Mont-Blanc, et c'est grâce à mon coach actuel qui m'a mis en relation avec un guide que j'ai pu concrétiser ce projet.
Pour aller à l'essentiel, j'en retiens un très grand moment, où il est vrai que j'ai eu un peu de chance :
- Alors que ce printemps 2024 a battu des records de précipitations, les conditions météos m'ont été favorables. Le sommet était totalement dégagé (les nuages en dessous), et surtout sans vent. Pouvoir contempler les alentours, en étant au dessus de tout, j'ai particulièrement apprécié ce moment ;
- Alors que l'on parle souvent de sur-fréquentation au Mont-Blanc, j'ai croisé (très) peu de monde, probablement parce qu'encore au tout début de la saison touristique. Sans vraiment forcer, nous avons (avec mon guide) doublé tous les autres groupes, si bien que nous sommes arrivés les premiers au sommet, qui était rien que pour nous - oh yeah !
L'itinéraire
Il existe différentes voies pour accéder au sommet. En l'espèce, mon guide avait retenu la voie habituelle pour les novices comme moi, qui passe par le refuge du Goûter.
Pour cet itinéraire, le départ se fait habituellement du Nid d'Aigle (2.372m), sauf que le train y menant n'ouvre qu'à partir du 15 juin, si bien que nous sommes partis des Bettières, quasiment 900 mètres plus bas.
En outre, mon guide préfère un itinéraire sur 3 jours (plutôt que 2 jours) afin de franchir le passage du Goûter le matin à l'aller et au retour, à un moment où le risque d'éboulement est moindre. Le déroulement de ces 3 jours fut le suivant :
- 1er jour : Les Bettières (1.500m) => Refuge de Tête Rousse (3.167m).
- 2ème jour : Tête Rousse (3.167m) => Mont-Blanc (4.809m) => Refuge du Goûter (3.835m)
- 3ème jour : Refuge du Goûter (3.835m) => Les Bettières (1.500m)
La difficulté
Concernant la difficulté physique, et probablement compte tenu de mon volume d'entrainement, je n'ai pas trouvé cela dur, juste long. La journée la plus dure, la 2ème, a représenté pour moi un effort d'environ 8h30. C'est plus fatiguant qu'une marche classique, car on évolue dans de la neige avec des chaussures lourdes, et en altitude. L'avantage par rapport à un trail, c'est qu'il n'y a pas de barrière horaire.
Concernant la difficulté technique, il n'y a rien eu d'insurmontable pour quelqu'un comme moi sans grande expérience de la marche avec crampons. Néanmoins, il y a deux passages où il faut faire particulièrement attention.
Le premier passage se situe situé au niveau de l'arrête des bosses, où avec le réchauffement climatique une crevasse s'est formée depuis 2/3 ans, ce qui conduit à devoir désormais franchir à la montée et à la descente une pente de glace d'environ 50° sur 25 mètres. Vous êtes bien sûr encordés mais quand même.
Le 2ème endroit un peu chaud concerne l'éperon rocheux juste avant le refuge du Goûter. C'est pentu, avec des passages exposés, et même s'il y a des câbles quasiment tout du long et que l'on est encordé, on se dit qu'il ne faudrait quand même pas trébucher. A la montée, ça va, c'est plus à la descente où l'on est moins en confiance.
Le passage de l'éperon rocheux juste avant le refuge du Goûter |
Concernant le terrible couloir du Goûter (102 décès entre 1990 et 2017...), il était encore entièrement enneigé, et je n'ai vu aucun éboulement de pierres. Par contre, il était vraiment préférable de le franchir le matin, car l'après-midi de mon ascension, des coulées de neige avaient dévalées la pente.
Finalement, ce que j'ai trouvé le plus difficile, c'est la 1ère nuit à Tête Rousse, où littéralement entouré de deux ronfleurs, j'ai du dormir 3 heures. Pas top, avant de grimper le Mont-Blanc, mais avec l'excitation, c'est passé, j'étais juste fatigué en fin de journée.
L'habillement
Etant début juin, il y avait encore beaucoup de neige, et il faillait clairement s'habiller chaudement au-dessus de Tête Rousse. Toutefois je n'ai jamais eu froid, étant vêtu de la façon suivante :
- Bas : pantalon Odlo + pantalon de ski doublé polaire ;
- Haut : manche longue Odlo + 2ème couche polaire + veste imperméable. J'avais également pris une petite doudoune, mais je ne m'en suis pas servi.
Le coût
En ayant effectué l'ascension en 3 jours et avec un guide juste pour moi, il est aisé de payer sensiblement moins, mais voici en toute transparence les coûts que j'ai encourus :
- 1.200 euros pour le guide ;
- 550 euros (environ) pour les deux nuits en refuge pour le guide et moi, avec diners, petits-déjeuners, bouteilles d'eau (8€ les 1,5 litres ...) et également quelques petits plaisirs (pâtisseries, bières, gâteaux apéros, ...) ;
- 91 euros pour la location du matériel, à savoir des chaussures cramponables, un casque, des bâtons et des raquettes (non utilisées). Sur les recommandations de mon guide, je suis allé à la boutique Snell Sport de Chamonix, sachant qu'il ma fourni les autres éléments (baudriers, crampons, piolet) ;
- 45 euros pour l'achat de guêtres (Snell Sport n'en loue pas, et mon guide n'en avait pas à me fournir).
Next ?
Si j'ai particulièrement apprécié cette expérience, cela ne m'a pas pour autant donné envie - pour le moment - de réaliser d'autres ascensions.
La partie finale de l'ascension |