Cette Etape du Tour devait être l'objectif de l'année mais finalement le vrai objectif sera pour plus tard (surprise, surprise ....), et comme je n'avais pas envie de faire l'aller-retour dans les Alpes pour seulement un course, je me suis décidé à faire un WECC, c'est à dire un Week-End Choc Cyclo. En pratique, cela consistait à s'aligner sur une épreuve le samedi, avec le Tour du Mont-Blanc Cyclo, puis une autre le dimanche, avec l'Etape du Tour.
Le parcours du Tour du Mont-Blanc Cyclo étant particulièrement dur (330 km et 8.000m de D+) mais également pour des raisons logistiques, il était très compliqué de terminer cette épreuve et de prendre part à l'Etape du Tour. Je me suis donc limité aux 235 premiers kilomètres de l'épreuve, même si je pense - en toute modestie - que j'avais la condition pour terminer. Néanmoins et pour ne pas avoir de regret, j'ai bien pris soin de franchir la principale difficulté du parcours, le col San Carlo (une vrai saloperie !).
En cumulant les deux épreuves, j'aurais donc fait sur le week-end un peu plus de 10.000m de D+ en 17h de vélo ;-)
En cumulant les deux épreuves, j'aurais donc fait sur le week-end un peu plus de 10.000m de D+ en 17h de vélo ;-)
Le Tour du Mont-Blanc Cyclo : en mode gestion
Cette épreuve me faisait envie depuis quelques années, et à défaut de l'avoir terminée, ce fût l'occasion d'un repérage en vue d'une participation ultérieure.
Mes quelques impressions sur cette cyclo :
- Le départ à 5h du matin est sympa, avec une guirlande de lumières qui s'étire dans la nuit comme sur une SaintéLyon. Je n'ai pas trouvé ce départ dans l'obscurité dangereux, et ce malgré une lampe peu puissante, mais sachant que l'on profite de l'éclairage des autres concurrents ;
- La vue sur le Mont-Blanc en début de parcours était magnifique. A mon sens, on profite clairement plus des paysages en vélo qu'en trail (où pour ma part, mes yeux sont rivés là ou je dois poser mes pieds) ;
- La qualité des routes est vraiment fonction des pays. En Suisse, c'est super, alors qu'en France et en Italie, c'est limite déplorable. Il y avait d'ailleurs pas mal de crevaisons durant les premiers kilomètres, probablement liées à l'obscurité, qui empêchait de distinguer les irrégularités du bitume ;
- Le parcours aligne le bon et le moins bon. Le passage le plus désagréable concerne le début du col du Grand-Saint-Bernard, où le trafic autoroutier est très dense (jusqu'à la bifurcation avec le tunnel située à 7km du sommet) ;
- Les passages les plus agréables ont été la descente du col du Grand-Saint-Bernard (la route est un billard) ainsi que la montée au col de Verogne où l'on surplombe la vallée d'Aoste ;
- Le col San Carlo est probablement le plus dur que je n'ai jamais gravi avec ses 10% de moyenne sur 10,5km. Ce n'est pas le Zoncolan (11,5% sur 10,5km) mais c'est déjà pas mal, surtout après 215km de course et 4.500m de D+ ;
- La cyclo est organisée par Sport Communication (frais d'inscription de 145 euros) et comme souvent avec eux, il y a toujours du bon et du moins bon. A leur crédit, les ravitos sont plutôt biens garnis. Par contre, le maillot offert était deux tailles trop grand alors même que la taille avait était précisée lors de l'inscription. Autant payer moins cher et ne pas avoir de maillot ...
- La plupart des coureurs sont en mode "suceur de roue" afin de s'économiser au maximum. Je me souviens notamment d'une dizaine de coureurs (dont moi) se faisant tirer par une femme sans que personne ne vienne la relayer. A un autre moment, un concurrent s'est fait sermonner car ne prenant pas de relais, et il a préféré se faire décroché plutôt que de participer à l'effort collectif !
L'Etape du Tour : en mode survivor
La grosse question était de savoir comment mon corps allait réagir après la sortie XL de la veille. Je n'avais clairement pas la grosse patate pour mettre du braquet, mais cela s'est plutôt bien passé dans l'ensemble. Un classement est donné par ascension et on voit que je suis de mieux en mieux, car probablement la plupart des concurrents partent trop vite.
Il s'agissait de ma 6ème participation à l'EDT (2011x2, 2012, 2013, 2015), et même si cela a toujours été une grosse machine, c'est encore plus le cas aujourd'hui. En capitalisant sur l'image internationale du Tour de France, je pense qu'ASO a réussi à créer quelque chose de comparable à New-York pour le marathon ou à l'UTMB pour le trail, c'est à dire une épreuve à laquelle tout pratiquant aspire à participer.
Ce coté un peu trop marketté de l'EDT me gave d'ailleurs un peu (je pense en particulier au "cérémonial" du départ avec le speaker qui en fait des tonnes), mais il est vrai que l'EDT propose de rouler sur des routes fermées, ce qui est un vrai plus.
En outre, le contraste est saisissant entre les participants du Tour du Mont-Blanc et ceux de l'EDT. D'un coté, on a des vrais cyclos, qui n'ont pas forcément le dernier cuissard Rapha mais dont on sent qu'ils ont de la bouteille. De l'autre, on a des cyclistes dont on peut douter du niveau de pratique de certains quand le voit le nombre d'abondons (environ 2.500 pour 12.760 partants). A ce titre, velo101.com a rédigé un très bon article, il est disponible ici.