C'était ma 2ème participation à la Marmotte après 2014, mais dans un contexte très différent. La première fois, c'était l'objectif majeur de l'année, avec une grande implication dans la préparation, alors que cette année, c'est juste une course de préparation.
Le résultat est clairement moins bon en 2019, avec un temps plus lent (7h12 Vs 6h53) et un moins bon classement (451ème Vs 290ème). Ce n'est toutefois pas une surprise, avec une accumulation de soucis cette année dans la préparation (et peut être l'age, aussi ....).
Ce post s'organise en trois parties : l'analyse de la course, l'analyse de la préparation et quelques impressions pèle-mêle.
L'analyse de ma course
Ce tableau compare les temps de 2014 et 2019 et l'analyse est limpide, hormis le premier col, je suis plus sensiblement lent dans toutes les ascensions.
Le départ : en chasse-patate
Malgré mes demandes à Sport Communication (restées sans réponse), j'ai du partir du 2ème sas, et de surcroît, j'ai bien mal géré mon début de course. Bien placé dans le sas, je n'ai pas voulu suivre à tout prix ceux qui partaient comme des fusées. Sauf que personne n'était derrière moi, et je me suis retrouvé seul pour effectuer environ la moitié du parcours entre le départ et le lac du Verney.... première erreur.
Le Glandon : jusqu'ici tout va bien
Dès le début de la montée, j'ai compris que la journée risquait d'être difficile car j'étais incapable de mettre du braquet. Étonnement, mon temps est meilleur cette année de quelques secondes, mais il est vrai que je me suis forcé à suivre un binôme de belges, et j'étais probablement déjà un poil en sur-régime ... deuxième erreur.
La Maurienne : en passager clandestin
Le but était de surtout ne pas se griller durant le passage dans la vallée. J'ai réussi à me taper l'incruste dans un groupe d'une vingtaine de coureurs et même si la vitesse n'était pas supersonique, je me suis plus ou moins économisé.
Le Télégraphe : just an illusion
Le chrono sensiblement plus lent est vraiment une surprise car les sensations étaient bonnes, et je doublais des concurrents tout au long de la montée.
Le Galibier : définitivement dans le dur
Jusqu'à Plan Lachat, le col n'est pas très difficile et un bon vent de dos nous poussait. La suite fut plus compliquée avec un mal de ventre et un déficit de préparation sur ce type de montée à la fois dure, longue, et en altitude. L'allure plus lente cette année n'est clairement pas une surprise.
La redecente vers Bourg d'Oisan : the wild bunch
Un missile me dépasse dès le début de la descente du Lautaret et je cherche à m'y accrocher à tout prix ... troisième erreur, car d'une part je perds sa roue, et d'autre part, nous sommes tous les deux repris plus tard par un groupe de costauds.
La partie finale de la descente était super sympa, avec un groupe d'une trentaine où tout le monde descendait super bien, ça envoyait, c'était fluide dans les trajectoires, probablement le moment le plus agréable de la course.
La montée de l'Alpe : gros coup de chaud
Au pied, je me sens bien, mais je vais vite déchanter, la faute à un soleil de plomb. Mon compteur en plein soleil va enregistrer jusqu'à 40° et de mon coté, je ne suis vraiment pas bien, au point de me demander comment je vais pouvoir terminer. Je ne suis pas le seul à souffrir et des coureurs n'hésitent pas à s'arrêter pour se rafraîchir dans les ruisseaux à flanc de montagne. Pour ma part, je vais me faire asperger au jet d'eau par des bénévoles à deux reprises, et passé les deux tiers de la montée, il y a un peu plus d'air, si bien que sans aller plus vite, les sensations sont meilleures. Sans surprise, je réalise mon plus mauvais temps sur Strava de la montée de l'Alpe.
Au passage, les deux règles pour estimer son temps final se sont vérifiées en 2014 comme en 2019 :
Règle n°1 : Temps aux 3 ballons = Temps à la Marmotte (yc temps neutralisé)
En 2014 : 7h30 aux 3 Ballons versus 7h24 à la Marmotte
En 2019 : 7h48 aux 3 Ballons versus 7h48 à la Marmotte
Règle n°2 : Temps au sommet du Télégraphe x 2 = Temps final (yc temps neutralisé)
En 2014 : 3h43 x 2 = 7h26 versus temps final de 7h24
En 2019 : 3h51 x 2 = 7h42 versus temps final de 7h48
L'analyse de la préparation
La préparation fut loin d'être idéale et j'ai résumé différentes raisons qui expliquent (en partie) ce moins bon résultat. Ça pourrait s'appeler "petit guide pour louper sa préparation" :
- Chuter à l'une des deux seules cyclo-sportives courues en préparation ;
- Etre mal fichu pendant le seul bloc d'entraînement dans les Alpes ;
- Perdre un week-end d'entrainement à 3 semaines de l'épreuve pour cause de mariage d'un amis à l'autre bout de la France ;
- Ne pas pouvoir aller faire un week-end d'entrainement en montagne à 2 semaines de la course compte-tenu d'impératifs professionnels ;
- Réaliser son plus gros bloc d'entrainement le dernier week-end avant l'épreuve, qui par ailleurs coïncidait avec un épisode caniculaire ;
Par ailleurs, un constat que j'ai déjà fait par le passé s'est encore vérifié, à savoir l'impossibilité de récréer chez moi au Luxembourg les spécificités de la montagne. Malgré une volonté de faire des sorties avec beaucoup de dénivelé (jusqu'à plus de 3.000 de D+ par sortie), cela n'a clairement pas le même effet que monter des cols. Cela rejoint un constat fait en trail où les chocs d'une descente avec 1.000 D- sont impossibles à reproduire là où j'habite.
Pas au mieux dans le Galibier |
Impressions pèle-mêles
- Sport Communication fournit désormais des lampes aux participants, à cause du mauvais éclairage dans certains tunnels du Lautaret. Une très bonne initiative à mettre au crédit de l'organisateur (pour une fois ;-) ;
- Après la courte descente dans le Glandon, j'ai commencé à doubler des concurrents du premier sas qui étaient partis 30 minutes plus tôt. Les critères d'affectation entre les sas semblent clairement à revoir ... néanmoins, partir dans le 2ème sas ne me semble pas rédhibitoire pour réaliser une bonne performance ;
- La plupart des participants ont de beaux / très beaux vélos. Par contre, tous ne sont pas bien entretenus, voir même clairement très sales pour certains - une honte !
- J'ai été étonné par le grand nombre de concurrents qui au départ étaient sans ravitos dans leurs poches - y a quand même plusieurs milliers de calorie à brûler ....
- La Marmotte est clairement une épreuve où les étrangers sont majoritaires avec Belges et Néerlandais en tête de liste.