M’intéressant de temps à autres au dopage à travers le vélo (post ici, ici, ici), il était inévitable de croiser le chevalier blanc de la lutte antidopage. Ancien entraineur de l’équipe Festina, il est présent dans la presse magazine (Le Cycle), la presse quotidienne nationale pendant le Tour de France (Le Monde, Libération), Internet (www.cyclisme-dopage.com, www.chronoswatts.com), Twitter (@festinaboy) ou encore dans le magazine qu’il édite lui-même (La preuve par 21).
Sa position contre le dopage est bien évidemment inattaquable, mais j’ai toujours eu un doute sur ses motivations. S’agit-il de servir son sport ou plutôt de s'en servir pour en retirer un profit personnel ? L’écoute de son audition devant la commission d’enquête du Sénat (2013) m’a conforté dans mon avis initial. Il y apparait comme sans modestie, sans respect, sans crédibilité et sans tact.
Ce n'est pas le style du blog de dire du mal de quelqu'un, mais là, j'ai en même temps l'impression de rétablir une certaine verité. Le lien vers le vidéo de son audition est ci-dessous :
Ce n'est pas le style du blog de dire du mal de quelqu'un, mais là, j'ai en même temps l'impression de rétablir une certaine verité. Le lien vers le vidéo de son audition est ci-dessous :
Le compte rendu écrit :
Sans modestie
Son absence de modestie s’observe dès les premières questions. C’est du « moi, je - moi, je - moi, je », extraits : « je suis devenu le plus jeune professeur de gymnastique en activité », « À l'époque, en 1995, il n'y avait pas de poste d'entraîneur à proprement parler : j'ai été le premier à être embauché à ce titre ». Et bien sûr, s’il n’est pas passé pro, ce n’est pas par manque de potentiel, mais c’est parce qu’il l’a décidé ainsi : « j'ai refusé de passer professionnel pour finir mes études d'éducation physique ». Bel égo !
Sans respect
Le président doit par la suite le remettre à sa place en lui rappelant que ce n’est pas à lui de poser les questions. De toutes les auditions que j’ai visionné (plus d’une dizaine) c’est la seule fois où cela s’est produit.
Sans crédibilité
Il explique ensuite que les organisateurs du Tour ne pouvaient pas ne pas être au courant du dopage. Sauf que lorsqu’on lui demande des preuves tangibles, là, il n’a plus rien à dire. Dommage d’affirmer sans preuve.
La perle de son audition est le moment où il déclare ne pas pouvoir entrainer des coureurs Pro Tour par manque de temps (23’20 de la vidéo). Quel crédit peut-on donner à un entraineur qui affirme refuser de s'occuper des meilleurs athlètes de son sport ?
Sans tact
Mais le summum de l’audition est atteint lorsqu’il affiche ses ambitions personnelles de devenir le responsable de l’AFLD. Sans tact, il déclare à propos du responsable actuel : « Je veux bien (…) remplacer M. Genevois : il n'est pas compétent, il n'a pas les convictions nécessaires et n'est pas à sa place ». Si lui veut bien, ceux qui décident n'ont toujours pas fait appel à lui.
Sinon, je conseille particulièrement l’écoute des auditions suivantes :
- Laurent Benezech, l’ancien international de rugby, qui est le premier à parler publiquement des dérives de son sport ;
- Laurent Jalabert, qui se livre à un véritable numéro d’équilibriste. Les anecdotes du Dr Citroën (Vs le Dr Ferrari) et de Paris-Nice avec Armstrong sont également intéressantes ;
- Jean-Pierre de Mondenard, qui est à mon sens le vrai spécialiste du dopage en France.