Cette MaXi Race était le premier "vrai" rendez-vous en vue de l'UTMB. Même si la course de Chamonix fait le double de distance, c'est quand même 88km et 5.000m de D+, avec plus de douze heures d'effort pour ma part. De surcroit, et avec un départ à 2h50, la privation de sommeil est aussi un premier entrainement pour la nuit blanche qui m'attend sur l'UTMB.
Pour aller à l'essentiel, je termine en 12h25 à la 79ème place au général (8ème en Master 1) sur environ 1.200 partants / 1.000 finishers :
- Concernant le temps, mon coach prédisait entre 12 et 13h, et je suis pile-poil au milieu ;
- Concernant le classement, ce n'est pas terrible, mais je suppose une certaine densité sur cette course.
Sur la course en elle-même, franchement, je la recommande. Les vues sur le lac, surtout en 2ème partie de parcours, sont magnifiques, et ce d'autant plus quand la météo est de la partie comme cela était le cas. Le tracé est varié avec du roulant, du technique, et du plus ou moins raid. Ce trail a été critiqué par le passé pour ses bouchons, mais pour ma part je n'ai eu aucun problème. Par ailleurs, c'est très bien balisé, et des bénévoles sont présents à de nombreux carrefours.
2h20 du matin : prêt à partir ! |
Quelques éléments d'analyse
Le fait marquant de ma course aura été d'être plus à l'aise dans les descentes que dans les montées, ce qui est tout le contraire de mes qualités habituelles. Cela m'a vraiment étonné.
Pour les montées, il y a à la fois un manque d'entrainement avec les bâtons dans des pentes raides, et à la fois un mauvais pacing, en ayant probablement trop forcé dans la montée de Montmin.
Pour les descentes, j'ai encore du mal à y croire. Celle vers Villards-Dessus est vraiment "méchante", et aucun coureur ne m'a doublé, au contraire j'en ai doublé plusieurs. En début de descente, un relayeur m'a doublé mais a calé 10 minutes plus tard, le redépassant (ahahah !). Après cette descente, un segment de plat suivait, et j'ai pu courir normalement et recoller à deux autres coureurs. Ce scénario s'est reproduit dans la dernière descente où personne ne me double et où je reprends un concurrent à 2 km de l'arrivée (yes !).
Les explications plausibles sont :
- Une reco. de la MaXi Race judicieusement placée 3 semaines avant la course pour laisser suffisamment de temps à l'organisme de reconstruire des fibres ;
- Deux jours avant la reco, j'avais fait une séance d'escalier à Montmartre qui m'avait bien entamé musculairement. J'ai remis une séance de rappel 10 jours avant la MaXi Race ;
- Je fais désormais l'exercice de la chaise "sur les talons", cela a supprimé mes précédentes douleurs dans les muscles tibiales, et j'émets l'hypothèse que cela m'a également renforcé pour les descentes.
En fin de parcours, dans le Mont Veyrier |
Concernant les autres points qui m'ont marqué :
- Sur l'alimentation, j'ai testé les boulettes de riz et c'est passé tout seul. Par contre, grosse erreur, j'ai oublié d'emporter du salé, et après plusieurs heures, mon estomac était écœuré du sucré.
- Comme souvent, j'ai eu un creux d'énergie vers le 60ème km. Il faut faire le dos rond, et ça revient plus ou moins.
- Je n'ai pas super bien géré mon effort, étant obligé de faire un vrai arrêt au 2ème ravito pour me refaire car j'avais trop puisé dans la montée.
- Concernant le départ à 2h50, j'avais peur de ne pas réussir à m'endormir, mais je n'étais pas au mieux de ma forme la veille, faisant 2 siestes dans le TGV, et réussissant même à m'endormir à 21h (cela devait faire plusieurs années que cela ne m'était pas arrivé ...). A priori, j'avais récupéré pour la course, juste un petit mal de tête sur le 2ème tiers de la course.
Tentative de rationalisation de la performance
La façon la plus simple de quantifier une performance en trail est de regarder l'index UTMB, et là c'est plutôt la déception. Avec 647 points sur la MaXi-Race, c'est moins bien que :
- Les 674 points du Swiss Canyon Trail en 2021, couru en préparation de l'UTMB ;
- Les 681 points du trail du Gypaete en 2018, couru en préparation de la TDS .
Bien content d'arriver ! |
Deux petits conseils pour cette course
- J'avais repéré le parcours 3 semaines avant la course (sur deux jours), et cela m'a semblé très utile, notamment car le parcours comporte de nombreux replats plus ou moins longs et cela permet de bien gérer tous les moments où il faut se remettre à courir (ou pas).
- Attention, il n'y a que deux ravitos avec du solide sur cette course.
Annecy, une ville qui donne envie d'y vivre ! |