Inscrit depuis le 15 août de l’année dernière (le jour de l’ouverture des inscriptions), cette course me trottait dans la tête depuis cette date et d’ailleurs tout mon entrainement et mes vacances ont été depuis le 1er janvier organisés autour.
J’ai apprécié cette course et je la recommande. Toutefois, je ne pense pas y revenir dès l’année prochaine, car le parcours est inchangé d’une année sur l’autre, et une préparation sérieuse se révèle particulièrement chronophage.
Au passage, j'adresse un grand merci à Cécile Bertin de m'avoir fait découvrir cette course à travers son blog (le post en question figure ici).
Le cadre : Des montagnes bien différentes des Alpes
Les montagnes du Colorado n’ont rien à voir avec les Alpes françaises. Les vallées sont situées plus en altitude et sont donc moins creusées. A titre illustratif, le Mont Elbert culmine à 4,400 mètres et Leadville est à 3,100 mètres, soit un différentiel de « seulement » 1,300 mètres. Par comparaison, le différentiel Chamonix / Mont-Blanc est de 3,800 mètres.
La montagne rouge ("Red Mountain") conduit à .... une rivière orange |
Par ailleurs, ces montagnes sont beaucoup plus sèches que nos Alpes. Il n’y a pas de glacier, les cours d’eau et lacs d’altitude sont moins présents. En outre, les terrains sableux et/ou rouge renforcent l'impression d'aridité.
Le parcours : Superbe !
Le parcours est varié et devient de plus en plus beau au fil des étapes. J’ai particulièrement aimé Hope Pass (étape 2) et les plateaux d’altitude des étapes 4 et 5.
Par ailleurs, le parcours est vraiment roulant. Il y a bien entendu des moments où la pente et l’altitude vous obligent à marcher mais, dans l’ensemble, les vitesses de course sont plus élevées que sur un trail alpin.
Sur le tracé des étapes, il y a quasiment à chaque fois de la montée, de la descente et du plat. Ma seule remarque concerne les parties plates qui pourraient être réduites, en particulier sur l’étape 1.
S’agissant du choix des lieux de camp, celui des étapes 3 et 4 au bord d’un étang et au milieu des montagnes était magnifique. Le village de Red Cliff, lieu d’arrivée de l’étape 4, est également plein de charme.
L'organisation : Très bien
Forte de son expérience (il s’agissait de la 11ème édition), l’organisation maîtrise son sujet. Je n’ai rien relevé qui mérite une critique, et au contraire, j’ai même été surpris par l’attitude des bénévoles qui sont toujours disposés à vous aider.
Ma seule micro-remarque concerne le classement ou plutôt les classements. L'organisateur ne produit aucun classement général mais uniquement des classements par catégorie. Du coup, j'ai construit un classement général pour savoir exactement comment je me situais par rapport aux autres concurrents.
Ma performance : Une bonne surprise
Ma 7ème place de la catégorie « homme de moins de 50 ans » ne veut pas dire grand-chose, mais lorsque je regarde le pédigré des concurrents qui m’entourent, la comparaison me semble flatteuse :
- Le 8ème a bouclé cette année le marathon de Manchester en 2h33 (!) ;
- Le 6ème a un meilleurs temps sur marathon de 2h40 ;
- Le 5ème a été champion du monde d’half Ironman en 2014 ….
Mes résultats étape par étape sont les suivants :
- Etape 1 : 8ème de ma catégorie sur 51 et 11ème au général sur 331 ;
- Etape 2 : 7ème de ma catégorie sur 51 et 9ème au général sur 329 ;
- Etape 3 : 7ème de ma catégorie sur 55 et 13ème au général sur 321 ;
- Etape 4 : 8ème de ma catégorie sur 54 et 17ème au général sur 246 ;
- Etape 5 : 7ème de ma catégorie sur 47 et 18ème au général sur 241 ;
- Etape 6 : 7ème de ma catégorie sur 47 et 13ème au général sur 239 ;
- Général des 6 étapes : 7ème de ma catégorie sur 46 et 11ème au général sur 230 (Résultat ici)
Mes plus mauvaises étapes sont la 4ème (je me tords la cheville gauche) et la 5ème (j'ai la jambe gauche toute raide suite à la foulure de la veille).
Mes meilleures étapes sont la 2ème (je fais une super montée) et la 6ème (j'avais à cœur de bien finir suite aux contre-performances des étapes 4 et 5).
Pour l'anecdote, j'ai effectué l'étape 6 en 6ème position pendant la quasi-totalité du parcours, donnant tout dans la dernière partie. Pas de chance pour moi, le 6ème habituel a effectué une magnifique fin de parcours et m'a dépassé dans le derniers kilomètre. Très rageant !
Concernant les difficultés rencontrées, j’ai été agréablement surpris de n’avoir aucun problème musculaire tout au long de la semaine. Le plus dur à gérer concerne la fatigue générale car la récupération n’était pas évidente :
- Dans l’après-midi, il était difficile de faire une sieste, avec des tentes en plein soleil ;
- Dans la nuit, la promiscuité entre les tentes impactait la qualité du sommeil.
La french connection : En force
Les Français se sont distingués sur cette Transrockies édition 2017 avec :
- Yoann Stuck qui termine 2ème de la catégorie homme de moins de 50 ans ;
- Blaise Brochard qui gagne en homme de plus de 50 ans ;
- Germain Grangier qui avec sa compagne américaine gagne la catégorie équipe mixte.
Pour moi, cela a été l’opportunité de discuter et de partager différents moments avec ces athlètes de haut niveau tout au long de la semaine.
Dans le cas de Yoann et Germain, ils étaient venus préparés la CCC fin août, et c’est certain, je vais suivre avec une très grande attention leur course.
Mes petits conseils : Ca peut toujours servir
D'autres blogs sont surement plus complets, mais au cas où, voici mes quelques recommandations :
- Compte-tenu du matériel obligatoire limité et de la fréquence des ravitaillements, un sac de course d’une faible contenance fait parfaitement l’affaire ;
- L'organisation fournit le sac dans lequel vous devez chaque jour ranger vos affaires et qui est transporté sur le lieux de camp suivant. Ce sac est vraiment très très très grand, n'aillez pas peur d'emmener plus que le strict nécessaire ;
- Dans le mesure du possible, une phase d’acclimatation, même de quelques jours, me semble nécessaire pour encaisser la forte altitude ;
- Les températures tombent la nuit pour devenir négatives au petit matin. Ainsi, ne lésinez par sur le duvet ;
- GU était l'un des sponsors cette année et fournissait les gels aux ravitaillements. Pour moi, ils étaient trop consistent. Sauf à les avoir testés préalablement, je vous conseille d’apporter vos gels habituels.
Roadtrip : De très belles choses à voir / à faire
Afin de s’acclimater à l’altitude, je suis arrivé une semaine avant le départ de la course et cela a été l’occasion de réaliser un mini road-trip dans le Colorado. Pour ceux que cela pourrait intéresser, voici ce que j’ai le plus aimé :
- Mont-Elbert : l’altitude de 4,400 mètres impressionne mais sachant qu’il n’y a pas de glacier à franchir et que l’on part de près de 3,000 mètres, c’est finalement un sommet très accessible ;
- Aspen : fondée en 1880, cette (très) riche station de ski est une vraie ville. Son architecture, très différente d’une station française, m’a beaucoup plus ;
- Maroon bells : la montagne “carte postale” des Etats-Unis mérite le détour, même si vous ne serez pas seul à vous y rendre ;
- Colorado National Monument : pour quelqu’un comme moi qui n’a jamais parcouru le Grand Canyon, ce lieu mérite une visite ;
- Black Cayon of the Gunnison : encore un canyon, mais très différent du précédent, avec des points de vue à couper le souffle ;
- Ouray : beaucoup, beaucoup de charme pour ce village perché à 2,400 mètres d’altitude. Un vrai coup de cœur et de superbes balades existent tout autour ;
- Million dollars road : cette route, et plus particulièrement le tronçon entre Ouray et Silverton, est à parcourir.
A noter quelques mini-déceptions :
- Independence pass : sur le papier, un col à 3,800 mètres d’altitude ça impressionne. Dans la réalité, la montée très progressive donne l’impression de ne franchir qu’un petit col vosgien …
- Beaver Creek : cette station ayant été construite récemment, il lui manque une âme.
Pour ceux qui voudraient voir à quoi cela ressemble cela se passe ici.