mercredi 22 juillet 2015

Compte rendu | L'Etape du Tour 2015

l'EDT fait les gros titres de la presse locale
Sensation bizarre au départ de cette Etape du Tour. Alors que par le passé, c'était le rendez-vous majeur de ma saison, cette année, il s'agit juste de faire bonne figure. La stratégie retenue est simple : partir sur un rythme prudent afin d'éviter le calvaire de 2012 dans la montée finale vers la Toussuire. Finalement, c'est l'exact contraire qui se produira.

Le course

sas 0, juste avant le départ
Le départ est donné à 7h et pour une fois, il n'y a que peu de kilomètres de plat avant la première ascension. Cela me convient très bien, m'évitant de me faire doubler dès les début par les gros rouleurs.
La première difficulté est le col du Chaussy. Il fait déjà plus de 20° mais le soleil ne tape pas encore sur ce versant de la Maurienne. Je me fais dépasser par quelques groupes, mais pas d'inquiétude, ce n'est que le début de l'épreuve. La descente qui vient d'être goudronnée pour le Tour de France 2015 est étroite et sinueuse, je ne prends donc aucun risque.
Environ 30 km sont ensuite à parcourir dans la vallée et un regroupement s'opère avec la formation d'un peloton d'une cinquantaine de coureurs. Le rythme n'est pas toujours rapide (personne ne veut faire le train pour les autres) mais au moins, je m'économise.
Dans le Glandon, le soleil commence à taper, mais les arbres offrent de l'ombre dans la première partie de l'ascension. Je suis d'ailleurs surpris d'être l'un des seuls coureurs à systématiquement me positionner à l'ombre. Je continue sur mon rythme prudent, même si les deux derniers kilomètres de ce col sont toujours très difficiles. La jonction avec la Croix de Fer s'effectue sans problème, bien porté par un puissant vent de dos.
La descente s'effectue en chasse patate. Dans le Mollard, je continue de préserver mes forces en tirant mon plus petit braquet (34x25) et en compensant par la fréquence de pédalage.
Coureurs au pied de la Toussuire
Arrivée à Saint-Jean de Maurienne, au pied de la Toussuire, la galère commence. Entre le soleil qui cogne et la chaleur réfléchie par le bitûme brulant, c'est un vrai grilloir, et mon compteur affiche d'ailleurs 37°.  Malgré une montée plutôt roulante, je suis très vite dans le dur et surtout, très frustré. Alors que je m'étais économisé pour être bien dans la montée finale, c'est tout le contraire qui se produit. A y réflechir, j'aurais peut-être du plus me livrer quand les conditions étaient plus favorables en début de course.

A mi-montée, un bénévole m'asperge avec son jet d'eau. La sensation de mieux est quasi immédiate. Sauf que deux minutes plus tard, l'inconfort de la chaleur recommence. La fin comme en 2012 est interminable, je franchis la ligne après 6h29 d'effort soit 605ème sur 9 877.

Un résultat ni bon ni mauvais

L'objectif annoncé était de terminer dans les 600 premiers et je termine 605ème, ce n'est donc pas une contre-performance, même si secrètement, j'espérais un peu mieux.

Toutefois, des éléments objectifs permettent de tempérer cette petite déception :
  • J'ai terminé 385ème en 2012 sur quasiment le même parcours mais avec 4.422 arrivants versus 605ème sur 9.877 cette année. Le classement absolu est moins bon cette année, mais meilleur en relatif. D'ailleurs, de toutes les EDT auxquelles j'ai participé, c'est mon 2ème meilleur classement relatif ;
  • Par rapport à l'EDT 2012, Strava m'indique que je suis plus rapide dans les 3 montées communes (Glandon, Mollard et La Toussuire) ;
  • Les écarts sont resserrés : Thor Hushovd qui met 12 minutes de moins que moi, termine quasiment 200 places devant. 

Quelques anecdotes

J'ai rencontré Thor Hushod - la preuve !
  • La veille de la course, je vois sur le site internet de l'EDT que Thor Hushovd prendra le départ. Au moment où je rentre dans mon SAS, je le vois juste devant moi. Il accepte volontiers de poser pour une photo ensemble ;
  • Thor Hushovd accompagne un groupe de norvégien de la société Statoil et j'ai pu discuter avec l'un d'entre eux. Il m'indique viser 6h, ce qui me parait très ambitieux, sauf qu'il me précise être un finisher du triathlon Norseman (l'équivalent d'Embrun en Norvège). Finalement, je le doublerai dans la fin du Glandon ;
  • Les ex-pro Geoffroy Lequatre et Steve Chainel étaient présents pour participer "à la cool" à l'Etape du Tour dans le cadre de la promotion de Explore Nice Métropole. J'ai effectué en leur compagnie toute la montée du Chaussy et ils ont gentiment accepté de discuter avec moi. Geoffroy Lequatre ayant notamment été co-équipier de Lance Armstrong chez Radioshack, cela nous a fait un sujet de discussion tout trouvé ;
  • Parmi les people présents à cette édition 2015, il y avait notamment Stéphane Diagana (6h51), Richard Dacoury (10h38) et Thierry Marie (8h33).

Une organisation perfectible

  • Les organisateurs ont eu la brillante idée d'effectuer la remise des dossards à la Toussuire. C'est donc environ 12.000 coureurs qui ont du monter à la station, et comme cela était prévisible, un bouchon conséquent s'est formé. Perte de temps pour les coureurs, et zéro pointé coté bilan carbone ;
  • Pas de parc à vélo au village départ : les courageux cyclistes venus récupérer leurs dossards ne pouvaient pas stationner leur engins dans un endroit sécurisés  ;
  • Beaucoup de concurrents qui ne respectent pas leur affectation de sas de départ - cela mériterait un contrôle plus strict.