lundi 7 juillet 2014

Compte rendu | La Marmotte 2014


Pour aller à l’essentiel, cette première Marmotte a été une satisfaction. Visant moins de 8h (y compris temps neutralisé), je termine en 7h24 (temps officiel : 6h53) et me classe 289ème sur environ 6 400 arrivants. Terminer cette cyclo constitue à date un accomplissement personnel et compte-tenu de la préparation qu’elle implique, je ne suis pas certain d’y revenir.

Flashback sur la préparation : un cran au-dessus

Hormis deux semaines d’arrêt début mars pour cause de pharyngite, la préparation s’est plutôt bien passée en réussissant à augmenter progressivement volume et intensité. Pour la première fois, je me suis préparé en participant à des cyclos longues distances (Rouillon, la Chouffe, les 3 Ballons) et sur le home-trainer je me suis entrainé dans des zones de puissance plus élevées. J’ai d’ailleurs l’impression d’avoir franchi un palier, et Strava le confirme. De surcroit, la météo a été plutôt accommodante sur mai / juin, me permettant d’aller deux fois dans les Vosges, avec des sorties dépassant les 4000m de dénivelé. Bref, tout s’annonçait bien pour cette Marmotte, l’objectif vélo de la saison. Seul bémol, le dernier week-end de préparation fut très pluvieux, m'empêchant de rouler comme je l’aurais souhaité.

Une incertitude (très) stressante : la météo

Le ciel la veille au soir de la Marmotte (aux Deux-Alpes)
Jouer 3 mois de préparation sur un jour est toujours très frustrant en cas de météo défavorable. Cela m'a d'ailleurs bien stressé car des orages étaient annoncés - finalement, ils ont éclaté la veille et les conditions en course étaient bonnes, c'est à dire sans pluie et pas trop chaud.
Le ciel au petit matin de la Marmotte (Ouf !)

La course : dure mais mieux qu'espéré 

Dans le sas de départ
Je prends le départ depuis le premier sas (départ 7h00) sans toutefois bénéficier d’un dossard prioritaire (n° 1 à 400).

Comme d’habitude sur une cyclo, des coureurs partent "pied au plancher". J’accroche un groupe qui envoie à plus de 40km/h. Bloqué à un moment, je dois rouler à plus de 45 pour recoller. Je réalise que c’est débile de brûler des cartouches de cette façon et m’assagit. Dans la montée du Glandon, j’ai du mal à me gérer et a posteriori, je pense avoir été un poil trop rapide.

La descente de ce premier col est détrempée et heureusement que le chrono est arrêté. Cela n’a néanmoins pas empêché une chute assez sévère, un coureur devant être évacué sur civière.

Dans la vallée de la Maurienne, un regroupement s’opère et je me retrouve dans un peloton d’une cinquantaine d'unités. L’allure est irrégulière au possible, avec une alternance d’accélérations marquées et de séquences beaucoup plus cool. Ces à coups m’énervent, mais j’ai quand même tout intérêt à rester protégé pour m’économiser.

Dès les premières pentes du Télégraphe, je dois laisser filer le groupe pour soulager un besoin naturel. Je monte alors à mon aise et passe le sommet du deuxième col en 3h43. Je savais qu’en multipliant le temps de course par deux à ce moment là de la course, cela donnait une bonne estimation du temps final. Je réalise alors que je peux viser un 7h30, ou qu'au pire j'ai une marge de 15 minutes pour être sous les 8h -  Yeah !

Dans le Galibier, tout va bien au début, mais à partir de Plan Lachat et jusqu’aux Granges, je suis dans le dur et commence à stresser pour la montée de l’Alpe. La fin du col se passe mieux, et j’entame la descente tout seul. Encore marqué par ma chute à la Time, je ne veux pas prendre de risque et par deux fois, je me fais passer par des trios de coureurs. Mince, je ne vais quand même pas faire le trajet seul jusqu'à Bourg d'Oisans, surtout qu’il y a un puissant vent de face. Finalement, un peloton me passe « à fonds les ballons » après la Grave, et je me fais violence pour les accrocher. Devant m’arrêter à ma voiture stationnée au Clapier pour ravitailler, je perds le contact. Je boucle alors seul les 5 km de plat menant à Bourg d’Oisans.

La descente du Galibier (coté Lautaret, lendemain de la Marmotte)

J’arrive au pied de l’Alpe en 6h13 – j’ai donc 1h17 pour terminer en moins de 7h30. Je suis à l’arrache totale, les yeux rivés sur le compteur. Au moment où je passe le panneau des 10km avant l’arrivée, le chrono indique 6h31, le challenge est donc simple - ne pas descendre sous les 10km/h - et je sais que j’ai un joker avec le dernier km qui est plus facile. Les ultimes rampes virent au supplice mais j'arrive néanmoins  à remettre un peu de gaz pour passer vaillamment la ligne en 7h24. Grosse émotion dans ma tête !

Un des fameux virages de l'Alpe d'Huez

Pour l'anecdote, j’ai revu le belge rencontré le lendemain des 3 Ballons – nous n’avons pas arrêté de nous croiser tout au long de la course. Finalement, il me passe comme une fusée dans l’Alpe d’Huez et termine 2 minutes devant moi (il me mettra 8 minutes dans la montée de l'Alpe !).

Pour aller encore plus vite (Quelques idées pour une éventuelle future participation)

  • Bénéficier d’un dossard prioritaire (i.e. dans les 400 premiers) pour accrocher dès le début le bon wagon ;
  • Effectuer une préparation en altitude. Vu comment j’ai « galéré » dans la deuxième partie du Galibier, je pense qu’une préparation comme j’avais pu le faire au Kenya me serait profitable ;
  • Optimiser le poids. Je n’étais pas à mon poids de forme et je n’ai ailleurs pas osé me peser la semaine avant l’épreuve pour ne pas me stresser ;
  • Mieux gérer mon ravito perso, en déposant la voiture le plus proche possible de Bourg d’Oisans.

Metrics

  • Temps officiel : 6:53:11
  • Temps total : 7:24:19
  • Temps en déplacement : 7:18:34 (soit 6 minutes d'arrêt)
  • Temps officiel pour la grimpée de l'Alpe : 1:10:44 
  • Nombre d'arrivants : 6 380 (dont plus de 80% d'étranger)
  • Temps du vainqueur : 5:34:44 (temps du dernier : 13:25:04)
  • Temps médian : 8:51:30
  • Classement : 289ème au général et 130ème de ma catégorie (30-39 ans) - Pour rentrer, dans le Top 200, il aurait fallu être plus rapide de 8 minutes (cela ne semble pas impossible) , et dans le Top 100, c'est 25 minutes (là, c'est la classe au dessus)
  • Par rapport à ma première cyclo, l'Etape du Tour 2011 (Modane-Alpe d'Huez), dont le parcours était commun à partir de Saint-Michel de Maurienne, je suis plus rapide en 2014 de (seulement) 3 minutes (mais avec un col en plus dans les jambes).

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